Le film, qui raconte l’histoire d’un coming out, a eu des conséquences sur les histoires personnelles de son public.
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Il y a des longs-métrages qui vous hantent bien après leur générique de fin. Love, Simon est visiblement de ceux-là. Le film, qui suit un élève de terminale indécis quant à sa volonté de faire son coming out, a inspiré des gens dans la réalité.
Un jeune garçon a en effet avoué sur son compte Twitter avoir révélé son identité sexuelle à ses proches pendant le visionnage du film :
I came out during love Simon. my friends were there, my parents were there, a full theatre was there. People were laughing an singing and crying and clapping throughout the whole movie. Ive never seen a movie bring people together this close. I made friends there. Teens need this
— love, j (@endlesslyqueer) 18 mars 2018
“J’ai fait mon coming out pendant Love, Simon. Mes amis étaient là, mes parents étaient là, une salle comble était là. Les gens ont ri, chanté, pleuré, applaudi tout au long du film. Je n’ai jamais vu un long-métrage rapprocher autant. Je me suis fait des amis là-bas. Les adolescents ont besoin de ça.”
Le long-métrage a également encouragé l’un de ses jeunes acteurs, Keiynan Lonsdale (The Flash), à dévoiler son homosexualité sur le tournage même du film, preuve de l’importance d’un tel long-métrage, qui s’est montré terriblement nécessaire et était visiblement attendu.
Autre acteur présent sur cette production, Joey Pollari (American Crime Story) a quant à lui avoué que l’étape la plus difficile d’un coming out est de “se l’avouer à soi-même”. Son expérience sur le film, où il joue un rôle faisant écho à sa propre adolescence, l’a également encouragé à assumer davantage son orientation sexuelle, principalement auprès du public. Une décision qu’il a expliqué à The Advocate :
“Cela fait partie de ma volonté d’être plus transparent, principalement dans la sphère publique. Je pense que c’est une bonne chose. Les témoignages des personnes qui avaient fait leur coming out étaient bénéfiques pour moi qui étais dans le placard. […] De voir des personnes au clair avec leur colère, leur arrogance, leur mesquinerie, leur désespoir. […] C’est le pouvoir de la représentation.”
Xavier Dolan lui-même a clamé son amour au film de Greg Berlanti dans un long post sur son compte Instagram. Le réalisateur y encense le film qu’il aurait aimé pouvoir voir adolescent, alors qu’il était en plein questionnement sur sa sexualité et confronté à l’absence de réponses de la part d’un septième art hétérocentré.
Il souligne également l’avancée que représente le fait qu’un studio majeur s’empare enfin de ce thème important, projet qu’il estime être une “porte ouverte” à travers laquelle il voit maintenant “la lumière entrer”.
“[…] La plupart de ces films étaient brillants et stimulants pour le jeune artiste que j’aspirais être, mais ont laissé le jeune homme que j’étais avec très peu d’espoir. Suicides, peines de cœur, harcèlement, gay-bashing…
Love, Simon, dans toute sa sincérité, dans toute sa normalité, dépeint la difficulté du coming out, mais avec une conclusion inspirante pour les adolescents qui regarderont Love, Simon, parce qu’ils ne se sentent pas ‘normaux’. Peut-être que ça leur apprendra que, même si leur vie n’est pas aussi privilégiée que celle de Simon, ils peuvent oser également.
Et peut-être que nous apprendrons, en tant qu’industrie, qu’il est temps d’arrêter de cantonner les protagonistes LGBTQ+ aux classiques seconds rôles comiques et sans substance, mais de leur offrir plutôt des histoires imaginées autour d’eux, et autour de l’opposé de ce qu’on considère habituellement comme ‘les gens normaux’. ‘Normal’ est une notion changeante.
Si un film comme celui-ci existait à l’époque où j’avais 15 ans, peut-être que je n’aurais pas eu à mentir à mon père concernant ce poster d’Ashton Kutcher que j’ai prétendu donner à ma cousine Stefanie devant lui alors qu’il m’appartenait en réalité.
Si j’avais pu le voir à cette époque, les choses auraient été différentes. Et si je suis heureux de la manière dont les choses se sont déroulées, et malgré la solitude que tu ressens en tant qu’adolescent s’apprêtant à faire son coming out, je me suis senti soutenu. J’ai eu de la chance. Mais ce n’est pas le cas pour la plupart des enfants.
Love, Simon est un grand pas en avant pour eux, comme pour nous. Merci à tous les artistes et les personnes impliquées.”
Love, Simon, en salles le 20 juin 2018.