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Louise, le Tinder musical

Louise, le Tinder musical

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Par Louis Lepron

Publié le

Oui, un Tinder qui serait basé sur vos affinités musicales existe. Il s’appelle Louise et a été conçu par un Français. 
Vous rêviez de mélanger Tinder et vos goûts musicaux ? L’application Louise l’a fait. Lancée le 12 décembre 2014, elle connaît aujourd’hui une belle exposition médiatique, entre Tsugi et un passage sur France Info. Derrière sa conception, un Français, Gwenhael Louise, 41 ans, originaire de Nantes et fondateur d’un label de deep house (Space Break Records) basé à Londres.
Son objectif qu’il n’aura de cesse de répéter au cours de l’entretien qu’on a eu avec lui ?

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Remettre la musique au centre des discussions.

J’ai suivi un mec qui était basé à Nantes, m’explique Gwenhael . Il écoutait une espèce de dance espagnole dégueulasse. J’ai quitté direct. Un autre, à Paris, écoutait de la pure house de Chicago. Il a zappé dix fois. J’ai zappé dix fois avec lui.

J’ai fait le constat que la musique digitale était en train de s’essoufler à cause de la montée du streaming. Je trouvais qu’on lui manquait de respect, notamment à cause de sa gratuité. J’ai ainsi créé cette appli pour que les gens puissent intéragir ensemble, autour de la musique. Internet ne doit pas devenir un fast-food de titres.

Pour le Nantais, l’idée est que la musique que l’on joue fait du bien. N’arrêtant jamais d’illustrer ses dires par des exemples, il m’explique que dans le métro, les usagers écoutent leur playlists mais ont le défaut d’être dans leur coin, tout seul. “Là, tu peux t’exprimer en mettant ta propre musique et accéder à des feedback en lien avec ta sélection”. Et de préciser : “Les discussions restent privées, c’est anonyme“.

Découvrir autrement la musique

Pour Gwenhael, Louise est un complément de la découverte de morceaux via SoundCloud ou d’artistes plus connus sur Deezer ou Spotify, dont il dit de ces dernières que ce sont des plateformes de streaming “mainstream”. En référence, le créateur nantais cite Ping, le réseau social musical d’Apple, dont la durée de vie n’aura pas dépassé deux ans, de 2010 à 2012.
Et lorqu’on lui parle de la comparaison faite avec une application plus récente nommée Tinder – ce réseau social des rencontres intempestives – Gwenhael n’y trouve pas à redire et considère même que Louise pourrait aller plus loin. Vers la collection des données lors de concerts par exemple :

On peut l’entendre comme un Tinder de la musique. D’ailleurs, une version de Louise aura bientôt des fonctionnalités payantes. Elle permettront, lorsqu’un utilisateur ira à un concert, de pouvoir parler avec ceux qui y seront allés. Exemple : tu vas voir les Daft Punk en juin 2015. Un événement est créé. Et là tu peux discuter avec ceux qui ont participé.

Une idée qui a intéressé la Warner.

Un million d’utilisateurs d’ici juin

En un mois, Louise a rassemblé près de 5000 personnes. Son concepteur ne compte pas en rester là : il vise le million d’utilisateurs d’ici le mois de juin, s’étendre à 182 pays, monétiser l’application – non par la publicité ou le sponsoring, deux propositions toutes deux refusées que lui ont proposé des acteurs importants de l’industrie musicale – par des fonctionnalités payantes.
Quoi qu’il en soit, Gwenhael veut porter le flambeau d’une musique de qualité, respectée, presque sacralisée :

Un truc tout con : quand tu vas à une soirée chez des potes, quelqu’un va toujours mettre YouTube à un moment donné. La musique mérite beaucoup plus d’attention.

Au CES, ou Consumer Electronics Show, ce salon dédié aux innovations technologiques, le fondateur a apprécié que des discussions s’emparent de cette notion de qualité musicale, en différenciant “un type qui fait du piano depuis 50 ans, d’un David Guetta privilégié par iTunes“. L’idée ? “Réfléchir à une nouvelle notation de la musique“. Mais ça, c’est un autre sujet.