Les histoires derrière toutes ces œuvres volées sont racontées dans une exposition inédite

Les histoires derrière toutes ces œuvres volées sont racontées dans une exposition inédite

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© Vincent Besnault/ The Image Bank/Getty Images ; © Grant Faint/The Image Bank/Getty Images

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Par Konbini avec AFP

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Un autoportrait de Rembrandt volé, des pièces pillées par les nazis ou des objets d’art dérobés par des militaires… Retour sur dix histoires d’œuvres volées.

Un autoportrait de Rembrandt et des pièces d’argent volés à des Juif·ve·s par des nazis ou encore une dague indonésienne emmenée par des militaires néerlandais figurent parmi les pièces exposées dans une nouvelle exposition au Mauritshuis de La Haye. Organisée à l’initiative du musée néerlandais en collaboration avec des institutions allemandes, l’exposition “Loot – 10 Stories” (“Pillage, dix histoires”) raconte les histoires d’œuvres dont les propriétaires ont été spoliés, notamment à l’aide de courtes vidéos et d’expériences de réalité virtuelle.

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La démarche correspond, selon ce musée de La Haye, à une “transition” aux Pays-Bas, qui ont commencé ces dernières années à regarder en face l’héritage de leur histoire coloniale et entrepris des démarches pour chercher l’origine d’œuvres pillées par les nazis. Les Néerlandais·es ont également remis au Sri Lanka les titres de propriété de six trésors de l’époque coloniale, faisant suite aux recommandations d’une commission constituée par le gouvernement et chargée d’enquêter sur les acquisitions illégales néerlandaises pendant la colonisation.

“Nous sommes dans une transition parce que nous réalisons par exemple qu’en ce qui concerne l’art volé par les nazis, nous arrivons bien trop tard”, explique la directrice du Mauritshuis, Martine Gosselink. “Et donc nous apprenons du passé, nous apprenons de nos erreurs précédentes, donc oui, nous voulons rattraper l’injustice”, ajoute-t-elle auprès de l’AFP. Parmi les œuvres montrées, issues des collections du Mauritshuis, de trois musées berlinois et du Musée des Beaux-Arts de Rennes se trouvent un autoportrait de Rembrandt et des pièces en argent soustraits à des juifs.

On y observe également des peintures dérobées aux Pays-Bas par des troupes françaises au XVIIIe siècle, des objets en bronze béninois et une dague indonésienne récupérée dans le cadre des campagnes militaires néerlandaises à Bali, au milieu du XIXe siècle. Les musées partenaires “ont mis à notre disposition certaines de leurs histoires embarrassantes”, a salué Eline Jongsma, la curatrice de l’exposition. “Je pense qu’un message dans le contexte de cette exposition est que la visibilité des objets dans les dépôts est très importante dans le débat sur la restitution”, a-t-elle poursuivi. “Dans l’état actuel des choses, il y a d’énormes collections dans ces immenses dépôts en Europe et aux États-Unis qui ne sont pas accessibles”, a-t-elle ajouté. L’exposition au Mauritshuis durera jusqu’au 7 janvier 2024 et ouvrira ses portes au Humboldt Forum, à Berlin, au printemps 2024.