Les 23 de 2023 : Faustine Koziel, une actrice qui fonce vers Hollywood et au-delà

Les 23 de 2023 : Faustine Koziel, une actrice qui fonce vers Hollywood et au-delà

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© Flora Mathieu

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Par Adrien Delage

Publié le , modifié le

"Quand tu amènes une notion de plaisir dans l’exercice des auditions, tu n’as plus peur d’oser ou d’être ridicule".

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Depuis plus de 15 ans, Konbini va à la rencontre des plus grandes stars et personnalités de la pop culture dans le monde entier, celles et ceux qui nous font rêver au quotidien à travers leur passion, leur détermination et leurs talents, afin de vous livrer tous leurs secrets.

En 2023, la rédaction de Konbini a décidé de faire briller avant tout la jeunesse et la création francophones à travers 23 portraits de jeunes talents en pleine bourre, à suivre dès maintenant et dans les prochaines années. Des acteurs et actrices prometteur·se·s aux chanteur·se·s émergent·e·s, des chefs qui montent aux sportifs et sportives en pleine éclosion en passant par des artistes engagées de tout horizon, Konbini vous présente sa liste des 23 personnalités qui vont exploser en 2023.

La fiche d’identité de Faustine Koziel, actrice, 27 ans

  • Lieu de l’interview ? Un bar dans le 10e arrondissement de Paris.
  • Son signe astrologique ? Scorpion.
  • 2023, ça représente quoi pour elle ? L’occasion de trouver une visibilité à travers ses projets, et de bosser l’anglais pour tenter de nouvelles expériences à l’étranger.
  • Une personnalité qui l’inspire aujourd’hui ? Kate Winslet, pour ses choix de carrière et son engagement dans des causes qui lui tiennent à cœur. Elle aime aussi beaucoup Meryl Streep et Florence Pugh.
  • Sa citation phare pour se motiver ? “Merci pour les roses, merci pour les épines”, de Jean d’Ormesson.

“Le tournage du spin-off de The Walking Dead m’a permis de retrouver le plaisir de jouer, dans un environnement de travail complètement fou avec des décors impressionnants.”

Portrait. Comme Kate Winslet dans Titanic, une inspiration qui la guide depuis le début de sa carrière, Faustine Koziel a lutté sans relâche pour ne pas suivre le destin tragique de Jack Dawson. Cette jeune actrice originaire de Nantes est une self-made woman qui est arrivée à Paris avec des rêves de septième art mais aussi une certaine forme d’humilité, enseignée par son père comédien, qui a lui aussi connu les doutes et les peurs lié·e·s au métier d’acteur·trice. Après un stage en école de théâtre et un an d’acting international à l’école des Enfants Terribles, devenue aujourd’hui la Volia, Faustine a nourri à chaque étape son envie de jeu et de curiosité des rôles, à travers une passion qui est devenue cathartique et ne cesse de la faire évoluer.

Son arrivée à Paris est évidemment marquée par les castings, un exercice retors mais obligatoire dans le milieu. Si, au début, Faustine avait l’impression de perdre de ses moyens face aux directeurs et directrices de casting, elle a finalement trouvé une technique imparable pour se mettre en condition et rendre la chose plus ludique qu’anxiogène, afin de ne pas perdre en spontanéité : “quand tu amènes une notion de plaisir dans l’exercice, tu n’as plus peur d’oser ou d’être ridicule”, confie-t-elle avec assurance. Elle pratique aussi régulièrement de la cohérence cardiaque pour se recentrer et travailler son souffle.

“Un casting, c’est comme une séance de répétitions au théâtre : il faut y trouver du plaisir sinon tu es tétanisée par le stress.”

Il faut dire que la jeune actrice s’est rapidement éprise pour l’improvisation, notamment à travers les saynètes très réalistes de Close Up. Cette websérie, qu’elle a cocréée avec sa meilleure amie Zoé Marchal et son frère Florent Koziel, est une anthologie sur le quotidien des meufs d’aujourd’hui, et rassemble plusieurs millions de vues sur YouTube. “Avec Close Up, on avait vraiment la volonté de montrer sans filtre la réalité des jeunes femmes d’aujourd’hui, à travers des situations cocasses, tristes ou tout simplement banales”. Une vision d’empowerment féminin et de sororité dont elle n’avait pas forcément conscience à l’époque, mais qui va la guider dans le reste de sa jeune carrière.

Suite à la visibilité de Close Up, les magazines féminins et certains studios de créateurs comme Golden Moustache commencent à s’intéresser à Faustine. À cette période, elle n’est pourtant pas une très grosse consommatrice des vidéos humoristiques qui ont permis à de jeunes créateurs de contenu comme Squeezie, Mister V ou encore McFly et Carlito de percer sur la Toile. Si elle ne vise pas forcément une carrière sur YouTube, elle reconnaît que l’engouement collectif de cette jeunesse créative lui a permis de s’épanouir et de bâtir un réseau composé, entre autres, de figures émergentes du Web, de Freddy Gladieux à Panayotis Pascot, qui sont également en train d’exploser avec leurs projets respectifs.

En 2020, elle obtient une première consécration lorsqu’Emma de Caunes vient la chercher en personne pour lui proposer un rôle dans sa série, Neuf Meufs. “On a bu un café, elle m’a dit qu’elle avait adoré Close Up et elle m’a proposé le rôle de Zoé sans même me faire passer un casting, c’était un truc de dingue”, se remémore-t-elle avec émotion. Une fois de plus, Faustine se sent en osmose avec les thématiques féministes de Neuf Meufs : une introspection dans la vie de femmes aux parcours, aux âges et aux aspirations différents, mais qui se retrouvent dans leurs doutes et leurs désirs du quotidien.

Subitement mais pas sans raison, Faustine se retrouve alors propulsée dans une nouvelle famille, celle de Canal+. Elle enchaîne avec Narvalo, création originale de Matthieu Longatte alias Bonjour Tristesse sur YouTube, connu pour ses décryptages provocs, drôles et acerbes de la politique et la société françaises. Sur le tournage de Narvalo, Faustine retrouve tout ce qu’elle aime dans son métier : des histoires ancrées dans le réel, une forte cohésion de groupe, la liberté de l’improvisation et un metteur en scène ouvert aux propositions.

“Ce qui fait la richesse de Narvalo, c’est sa diversité et ses galères cocasses mais très réalistes, racontées par des jeunes comédiens et comédiennes très doué·e·s qui ont vécu des situations similaires”.

Cette année, la carrière de Faustine Koziel pourrait bien passer un cap et, pourquoi pas, lui permettre de marcher sur les traces de son idole, Kate Winslet. Elle va toucher du doigt Hollywood en incarnant une survivante dans le spin-off de The Walking Dead centré sur le personnage de Daryl Dixon, qui a été tourné à Paris et ses environs et se déroulera en France. Pendant la lecture du script et sur le plateau, elle a croisé Norman Reedus qui, en plus d’être l’acteur principal de la série, en est aussi le producteur exécutif. Faustine ne cache pas son enthousiasme, confie “vivre un rêve éveillé”, ébahie d’avoir été sur un plateau à l’américaine.

Sur le papier, le projet ne l’intéressait pas tant que ça, son amour pour les films de zombies s’arrêtant à la parodie Zombieland de Ruben Fleischer. Mais après une audition réussie, elle décide de sauter le pas et de profiter d’une opportunité très rare en France, surtout en période post-Covid. Elle ne peut en parler que dans les grandes lignes, pression des embargos et de la chaîne AMC oblige, mais Faustine considère cette expérience comme “hyper motivante et émouvante, où [elle a pu se] surpasser et lâcher prise comme jamais auparavant”. D’ailleurs, elle a aussi croisé Greg Nicotero, le spécialiste de The Walking Dead pour créer la chorégraphie des zombies, une personnalité inspirante et dont la rigueur l’a bluffée.

Après un bref passage dans un unitaire de France Télévisions prévu cette année également, Faustine compte revenir à l’écriture. D’abord, pour une nouvelle saison de Close Up avec son frère, ensuite, pour un premier court-métrage, sur des situations personnelles et dans la veine de Neuf Meufs. “Pour raconter ce genre d’histoires, il faut simplement les connaître, les avoir vécues”, confie-t-elle avec enthousiasme. Après ce premier pas vers Hollywood grâce à la série The Walking Dead, Faustine Koziel reste optimiste quant à son avenir.

Dans ses désirs futuristes et ses fantasmes à peine dissimulés, elle rêve de tourner avec Cédric Klapisch, François Ozon, Mélanie Laurent, Damien Chazelle ou encore Paco Plaza, s’imaginerait volontiers dans l’univers de Dune de Denis Villeneuve ou encore dans une adaptation du roman Misery de Stephen King, un auteur qu’elle affectionne. “Tant que mes personnages ont une âme et une certaine profondeur, j’en suis”. La fabrique des rêves est lancée, et Faustine n’a pas peur de passer par la case mort-vivant pour mieux renaître et prendre en main son destin de comédienne.

Les recos de Faustine Koziel

  • Une série ? La saison 2 de The White Lotus.
  • Un film ? Récemment, Babylon de Damien Chazelle et Everything Everywhere All at Once de Daniel Scheinert et Daniel Kwan. Elle invite aussi tout le monde à voir Evolution de Kornél Mundruczó, “un film essentiel sur le devoir de mémoire et la transmission entre générations”.
  • Un album ? L’Amour de Disiz.
  • Un livre ? Lettre à un jeune comédien de Philippe Torreton.

Pour suivre les aventures de Faustine Koziel, vous pouvez la retrouver sur Instagram.