Lueur d’espoir pour les salles obscures : avec 152 millions d’entrées en 2022, les cinémas ont retrouvé les trois quarts de leur fréquentation d’avant-Covid, signant l’une des meilleures “remontada” au niveau mondial et des perspectives optimistes pour l’année 2023.
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Il s’agit d’un fort rebond par rapport aux 95,5 millions d’entrées de 2021 (+59,2 %), mais encore en retrait de 26,9 % par rapport à la période pré-Covid, avec 207,9 millions d’entrées en moyenne entre 2017 à 2019, selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
Contrairement à 2020 et 2021, aucune salle n’a été fermée pour cause sanitaire de Covid en 2022, même si les restrictions sanitaires à l’instar du pass vaccinal et l’interdiction de la vente de confiseries n’ont été levées qu’à la mi-mars. “C’est un résultat très encourageant dans un contexte encore atypique. La France enregistre une des meilleures reprises au monde, avec une baisse plus limitée comparée, par exemple, aux États-Unis, à la Corée du Sud, à l’Allemagne, à l’Espagne ou l’Italie“, déclare dans un communiqué Dominique Boutonnat, président du CNC.
Le top 5 des films en 2022 reste l’apanage des blockbusters américains. Avec déjà près de 8 millions de spectateurs, Avatar : La Voie de l’eau a détrôné Top Gun: Maverick (6,7 millions) à la tête de ce classement. Suivent Les Minions 2 : Il était une fois Gru avec 3,9 millions d’entrées, puis Jurassic World 3 : Le monde d’après (3,5 millions) et Black Panther: Wakanda Forever (3,4 millions), selon la société d’analyse d’audience Comscore.
Les films américains ont été un “moteur” quand, côté français, seuls les films “avec une certaine originalité” ont résisté, au détriment des grosses comédies par exemple, avait indiqué vendredi à l’AFP Éric Marti, spécialiste à Comscore. Très attendu, le troisième volet de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu a séduit seulement 2,4 millions de spectateurs, loin de ces précédents records, tandis que Novembre sur les attentats de 2015 a fait 2,3 millions d’entrées.
“Dynamique positive”
Pourtant, “les films américains n’ont jamais été aussi rares sur les écrans qu’en 2022”, du fait de la réduction du nombre de sorties depuis 2012, mais aussi de quelques sorties directes sur les plateformes de streaming, alors que “le nombre de films français inédits a lui retrouvé son niveau de 2019”, a relevé Comscore.
Selon le CNC, les films français ont raflé 40,9 % des parts de marché en 2022 — contre 37,2 % en moyenne sur 2017 à 2019 — dépassant les 40,5 % pour les films américains, davantage enclins à réaliser de gros scores de fréquentation. Autre fait notable : le retour du public en 2022 s’est davantage effectué vers les cinémas de proximité, notamment de centre-ville, au détriment des gros complexes, dont la tendance de fréquentation tend à s’éroder depuis plusieurs années.
Comédies, films historiques, biopics, drames, thrillers, films d’animation : cette année, les succès des films français montrent la diversité et la richesse du cinéma hexagonal avec par exemple Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu ? (2,4 millions) ; Novembre (2,3 millions) ; Simone, le voyage du siècle (2,2 millions) ; Maison de retraite (1,9 million) ; Super-héros malgré lui (1,7 million) ; En corps (1,3 million) ; Mascarade (plus de 800 000 entrées) ; Couleur de l’incendie (plus de 700 000 entrées) ; L’innocent (près de 700 000 entrées) ; Revoir Paris (plus de 500 000 entrées) ou Vaillante (film d’animation franco-canadien à 1,3 million).
Si, en janvier et février, la fréquentation des salles françaises était en baisse de plus de 40 % par rapport à la moyenne 2017 à 2019, selon le CNC, “l’année se termine mieux qu’elle n’a commencé”, s’était félicité fin décembre auprès de l’AFP Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).
Les spectateurs ont particulièrement été au rendez-vous durant les vacances de Noël. Comscore indique un record de plus de cinq millions d’entrées sur la semaine du 21 au 27 décembre, tandis que les journées du 27 au 30 décembre ont égalé ou dépassé le 1 million chacune, boostées par le succès d’Avatar 2. “Cette dynamique positive devrait se poursuivre tout au long de l’année 2023, grâce à une offre de films dense et diversifiée”, estime la FNCF.
Au menu : le nouveau John Wick, le retour de Tom Cruise dans Mission : Impossible et celui de Harrison Ford dans Indiana Jones. Ant-man doit inaugurer une nouvelle phase de l’univers Marvel et Margot Robbie se transformer en Barbie.