La thérapie par le cri : une solution “primaire” pour soulager les émotions réprimées

La thérapie par le cri : une solution “primaire” pour soulager les émotions réprimées

AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH, même nous, on en avait besoin.

Est-ce que ça vous est déjà arrivé, de crier dans votre oreiller ? Ou d’avoir l’envie de courir vers la forêt la plus proche pour crier de toutes vos forces ? Sûrement. Car figurez-vous… vous êtes humains ! Bon, jusque-là, on ne vous apprend rien.

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Plus sérieusement, pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas crier quand on en a envie ? Après tout, on le faisait avec beaucoup de facilité quand on était petits. Pourquoi ne peut-on plus crier “JE SUIS FATIGUÉ J’EN AI MARRE” en se traînant par terre dans la rue ? Bref, comment faire pour trouver un compromis avec notre enfant intérieur, qui parfois a besoin de lâcher un bon gros cri ?

Dans les années 1970, un psychologue nommé Arthur Janov a sorti son premier ouvrage sur la “thérapie primaire du cri”. Son dada : lâcher prise et “régresser” à l’état infantile pour ressentir les sentiments qu’on n’a pas pu exprimer à l’époque. La meilleure technique selon Janov ? Crier ! Si cette thérapie peut vous paraître bizarre aujourd’hui — à la veille de 2023 — imaginez-vous donc 50 ans en arrière. C’est très sûrement pour cette raison qu’elle n’a pas conquis le cœur de tous à l’époque, malgré le fait qu’Arthur Janov soit devenu un psychologue très reconnu.

Par contre, en Suède et plus particulièrement dans la ville d’Uppsala, Janov est une vraie star. Dans un article, Dazed Beauty explique que depuis les années 1970, de nombreux étudiants suédois vivant dans le quartier de Flogsta poussent un énorme cri par la fenêtre aux alentours à 22 heures tous les soirs, sans exception. Aussi nommé le “Flogsta scream”, cette tradition permet aux étudiants de la ville de relâcher la pression des études, sans aucun filtre. Certains disent que cet événement existe depuis qu’un élève vivant dans la ville s’est suicidé à cause d’un surplus de stress pendant les études.

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Bien qu’aujourd’hui, les esprits s’ouvrent de plus en plus à de nouvelles thérapies, pourquoi est-ce que le cri est toujours aussi tabou ? Ces pulsions sont primaires et partagées par nous tous. Alors que certains s’ouvrent au chamanisme ou à la réflexologie, pourquoi est-ce que beaucoup d’entre eux sont encore gênés lorsqu’on lâche un gros “AHHHHH” ? Est-ce que c’est trop “primaire” ou est-ce que c’est vu comme un truc de “fou” ?

Après avoir parlé avec beaucoup de personnes, on peut dire que les avis sont partagés. Certains disent être d’autant plus en colère après avoir crié et d’autres disent que ça le soulagement est quasiment “orgasmique”. Mais attention, les cris peuvent aussi relâcher d’autres émotions, notamment : la douleur, la peur, la tristesse, la joie et le plaisir. En effet, ça dépend du sentiment de la personne et une chose est sûre : ça ne remplace en aucun cas le travail de psychologues diplômés. Mais avec la pénurie des thérapeutes qui fait suite au coronavirus, la montée des cas d’anxiété et de dépression, ainsi que l’augmentation du coût de la vie, opter pour une thérapie alternative est souvent le seul choix à disposition.

D’ailleurs, il est intéressant de souligner que de plus en plus de femmes ont recours à la technique de Janov. En effet, nombreuses sont celles qui s’assemblent pour former des “groupes de cri” afin de relâcher la pression. Souvent associées à la douceur et la diplomatie, les femmes sont beaucoup trop souvent vues comme des sauveuses. Étant donné qu’elles sont tout aussi humaines que les hommes, beaucoup d’entre elles ont besoin de vider leur sac.

Conclusion, le cri fait plus de bien que ce qu’on ne le pensait. Alors pourquoi ne pas lâcher un gros “AHHHHHH” de temps en temps ?