La tendance héroïne chic est de retour et c’est super problématique

La tendance héroïne chic est de retour et c’est super problématique

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capture d’écran de l’instagram @deludedgirlblog

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Par Coumbis Hope Lowie

Publié le

Parce que déjà, sachez qu’on parle de drogue. Rien que ça, ça ne va pas. En plus, on y rajoute des troubles du comportement alimentaire. Horrible.

On vous dit tous les jours qu’il y a plein de trends des années 1990-2000 qui reviennent en grande pompe et personnellement, on est super contents. On dit “oui” au retour des UGG ! “Oui” au retour des tailles basses ! “Oui” au retour des jupes sur pantalon ! “Oui” au retour de la nuisette portée comme une vraie robe… Mais au retour de l’héroïne chic, c’est un grand “non” ! Définitif.

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On vous explique pourquoi ! L’héroïne chic est un look qui reflète un mode de vie, celui de la dépendance à la drogue. Pour avoir LE look, le teint doit être blafard, le visage émacié avec des joues creusées, les cernes doivent sembler dater de 5 jours sous café sans dormir, les cheveux sont raides de saleté et les habits, négligés à outrance, sont en lambeaux. Et non, même si ça peut en avoir l’air, ce n’est pas un style grunge alternatif. Parce que ça, ça aurait été plus ou moins acceptable.

Ce qui dérange et choque dans l’héroïne chic, c’est que toute l’æsthetic est liée à la drogue et aux troubles alimentaires.

Cette “trend” est apparue début des années 90, dans un milieu fashion, artistique et photographe où avoir l’allure d’une junkie sous alimentée est considérée comme la classe ultime. Les corps décharnés et les regards tristes et vides sont une source d’inspiration mélancolique.

Et les experts de cette époque sont tous d’accord pour dire que, même si Kate Moss est devenue l’égérie de l’héroïne chic, c’est bien le top model Gia Carangi, héroïnomane, qui a lancé l’æsthetic. Sa vie, et son succès fulgurant, détruits par la dépendance et la contamination font étrangement fantasmer. Même une décennie plus tard.

Après sa mort, une junkie superstar est devenue, malgré elle, tête de file d’un mouvement dévastateur. Mais bien entendu, beaucoup ont protesté contre cette glamourisation de la consommation de drogue, parce que ça la rendait cool, rebelle et un peu mystérieuse, surtout aux yeux des jeunes. Mais ça n’a pas changé grand-chose.

Parce que l’héroïne chic provenait des milieux influents et était porté par des personnes à qui on voulait ressembler : les mannequins et les célébrités. Leurs vies semblaient se résumer au sexe, à la drogue et au rock’n’roll et ça pouvait sembler vivifiant.

Mais si on ne peut pas vivre leur quotidien, essayons au moins d’avoir leur style. Alors, pendant des années, trop de monde rêvait d’avoir la dégaine et le corps de la brindille Kate Moss, l’un des plus grands top models, autant connu pour sa prestance et sa démarche que pour ses addictions, qui ont plusieurs fois fait la une des magazines à scandal.

Certains disent que les mannequins prenaient de la drogue pour rester mince. D’autres auraient eu recours à des méthodes qui semblent toutes trop folles pour être vraies, comme manger des boules de ouates trempées dans du jus d’orange ou croquer dans un carré de chocolat quand on est au bord de l’évanouissement.

Et même si le milieu du mannequinat a toujours un rapport problématique avec les corps, la minceur et les rondeurs acceptables, un ras-le-bol général et plusieurs plaintes ont poussé les marques à ne plus faire défiler des mannequins “trop” minces, pour ne plus promouvoir l’anorexie, et de ce fait les troubles alimentaires.

Au début des années 2010, on délaisse de plus en plus la mise en avant des corps filiformes pour des courbes plus charnues. Et avec la prolifération des mouvements de bodypositivism, on se disait que les années sombres de la glamourisation de la maigreur étaient définitivement derrière nous.

C’était sans compter la perte de poids récente et dramatique de Kim et Khloé Kardashian et celles de plusieurs autres célébrités. Leurs allures longilignes, aux cheveux raides et décolorés, ne sont pas s’en rappeler les models des années 90-2000. Les magazines se demandent donc, à regret, si l’héroïne chic ne serait pas de retour, tandis que d’autres ont déjà adopté l’æsthetic.

On espère que ce retour ne se fera pas ! Parce qu’il y en a marre de rendre populaire des critères physiques, propres à chacun, que ce soit des grosses fesses ou des bras super fins.

Et surtout, il ne faudrait pas oublier que les adeptes de l’héroïne chic se sont affamés pendant des années, que beaucoup consommaient de grandes quantités de drogues et qu’encore plus souffraient de troubles du comportement alimentaire.