La folle histoire derrière la pochette de Teenage Dream de Katy Perry (et comment elle a bien failli ne jamais exister)

La folle histoire derrière la pochette de Teenage Dream de Katy Perry (et comment elle a bien failli ne jamais exister)

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© Will Cotton/Capitol Records

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Par Lise Lanot

Publié le , modifié le

Une histoire de barbe à papa, de pin-up dénudée et d’échanges par e-mails, bref, une histoire des années 2000.

Fermez les yeux et replongez-vous treize années, quasiment jour pour jour, en arrière. Cette première moitié d’année 2010, le volcan Eyjafjallajökull entrait en irruption, Shakira entrait dans la tête du monde avec son “Waka Waka (This Time for Africa)” et Katy Perry sortait l’album le plus vendu, à date, de sa carrière. Intitulé Teenage Dream, l’opus comprend son hit éponyme, hymne à une relation amoureuse si intense qu’elle fait replonger son interprète dans une adolescence rêvée.

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Adoubé “sans doute l’un des albums pop les plus caractéristiques du XXIe siècle” par Genius, Teenage Dream concentre la majorité des tubes de l’artiste : “E.T.”, “Firework” ou encore “Last Friday Night (T.G.I.F.)”, des bops odes à un univers fantasmé rempli d’amours estivales, de fêtes infinies et de visions extraterrestres. Ultra-marketé autour d’un idéal californien centenaire, l’album vise à faire entrer son auditoire dans Candyfornia, un univers rempli de barbe à papa cotonneuse et de bonbons multicolores.

© Will Cotton/Capitol Records

Une collaboration due au hasard

Porte d’entrée de l’album, la pochette se devait de coller à la vision de l’artiste. Devenue ultra-célèbre, l’image hyperréaliste n’est pas une photographie de la chanteuse mais une peinture, réalisée par un artiste états-unien qu’elle adorait, Will Cotton, qui exposait son travail à Paris cet été. À l’origine, Katy Perry ne pensait même pas lui demander de la peindre : elle souhaitait simplement lui acheter des toiles issues de sa série Cotton Candy Clouds, ce qui n’était pas possible.

La chanteuse a contacté l’artiste via son identité civile, Katheryn Hudson, retrace Rolling Stone. Pris d’une intuition, le peintre a interrogé la personne à l’autre bout de l’ordinateur : “Vous êtes Katy Perry, la chanteuse ? !” Adepte de barbes à papa, ciels bleu azur, friandises onctueuses, croquantes et colorées, Will Cotton a pressenti l’alchimie de leurs deux mondes et lui a proposé de poser pour lui, ce qu’elle a tout de suite accepté.

Ravie du résultat, la chanteuse a proposé au peintre de faire d’une des œuvres réalisées la pochette de son album sur le point de sortir. Sur le coup, Will Cotton a hésité : “Ça paraît bizarre à dire aujourd’hui mais, à l’époque, il a fallu que j’y réfléchisse. Il y a tout ce truc selon lequel le monde de l’art ne devrait pas être commercialisé. Ça paraît fou aujourd’hui, mais je ne voulais pas diminuer mon image en tant qu’artiste”, rapporte ce dernier auprès du Rolling Stone. Heureusement, Will Cotton n’a pas hésité trop longtemps, et la pochette de l’album est sans doute une de ses œuvres les plus célèbres aujourd’hui.