Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, on avait déjà eu l’occasion de remarquer un univers haut en couleur. Cela est né d’une réflexion mûrement réfléchie par les équipes de direction artistique de l’événement qui n’ont rien laissé au hasard. L’identité visuelle n’est autre que le fruit de la réflexion de la directrice d’identité de marque Camille Yvinec et du directeur du design Joachim Roncin. Le binôme s’est associé avec la volonté de rendre très identifiables ces Jeux olympiques auprès du public.
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Depuis cinq ans, le duo réfléchit à la meilleure manière de composer avec plusieurs contraintes : ne pas dénaturer Paris, rendre le tout cohérent et fluide, tout en y ajoutant de la couleur. Pari(s) réussi pour les deux créatif·ve·s qui ont su remplir le cahier des charges avec justesse. Comme vous l’avez remarqué, la charte graphique est composée de vert, de bleu et de violet. Joachim Roncin l’explique lors d’une interview réalisée par Ouest-France : “Nous avons choisi des couleurs du paysage français. Comme dans tout ce qu’on fait, on essaie d’avoir une justification au design et de pas faire seulement ce qui nous plaît. On peut adorer ou critiquer, trouver ça beau ou pas ; mais on ne peut pas dire que ça n’a pas de sens. Le sens est très important pour Paris 2024. Donc chaque couleur part du paysage français : il y a le vert du toit de l’opéra de Paris, le violet de la lavande du Sud et le bleu de la manufacture de Sèvres”.
Animer Paris lors des Jeux olympiques, c’est toute une organisation. Il est nécessaire que tout le monde s’accorde sur les couleurs et qu’elles ne dénotent pas dans le paysage. Par exemple, pour le tennis de table, dans l’interview pour Ouest-France, Joachim Roncin exprime la différence de propos selon les fédérations et concernant l’acceptation des couleurs. “Ça n’a pas été le plus compliqué car la Fédération de tennis de table était très encline à faire des choses originales, à rechercher la modernité. D’autres fédérations sont plus conservatrices mais on a discuté avec tout le monde. Et il faut aussi respecter les performances des athlètes, que ceux-ci se sentent à l’aise. Sans oublier les diffuseurs télévisés qui ont aussi des exigences. En définitive, on a essayé de proposer des choses nouvelles et modernes, en contournant les contraintes. Et elles sont nombreuses.”
L’esthétique Art déco n’est pas sans rappeler les JO de Paris de 1924. Selon Camille Yvinec et Joachim Roncin, le look vintage modernisé des JO 2024 serait un clin d’œil à l’artiste Sonia Delaunay, artiste française appartenant au mouvement de l’orphisme, courant d’art abstrait jouant sur les couleurs et les lumières. Le travail acharné de ce duo continue de nous éblouir, nous qui nous attendions à quelque chose de plus bleu, blanc, rouge.