Cela fait déjà quelque temps qu’Isha s’implique dans d’autres carrières que la sienne et exprime sa volonté de propulser de nouveaux artistes. Après avoir découvert Green Montana, aujourd’hui signé sur le label de Booba, le rappeur belge souhaite passer au niveau supérieur et permettre à d’autres talents émergents d’embrasser la culture hip-hop. En ces temps difficiles pour la musique et le spectacle vivant, il souhaite donner un nouveau souffle à la culture au travers d’un lieu de création et de rencontres.
À voir aussi sur Konbini
Avec l’aide de son label Papa Shango, l’artiste s’apprête à ouvrir un studio ayant pignon sur rue, doté d’une vitrine qui permettrait aux passants d’observer le travail des musiciens, comme s’il s’agissait de celui d’un cordonnier ou d’un maraîcher.
Le rap a beau être le genre musical le plus écouté de notre époque, “il fait encore un peu peur”, estime Isha. “Je crois que ce projet peut permettre aux gens de nous comprendre un peu plus. Le hip-hop n’a pas choisi d’être dans l’ombre : il est temps d’exposer notre travail et de démystifier le studio”, poursuit-il. Avec ce projet, l’auteur de la trilogie La vie augmente espère conquérir de nouveaux adeptes. “C’est important de transmettre et de montrer comment on crée. J’imagine que des enfants passeront devant le studio et diront : ‘Regarde maman ! Moi aussi, j’ai envie de devenir ingénieur du son'”, confie le rappeur, qui entend bien “susciter des vocations”.
En plus des séances d’enregistrement ou de l’accompagnement artistique qui y sera proposé, le studio sera pensé comme un lieu d’échange et de rencontres. “J’aimerais qu’on puisse y croiser Caballero et JeanJass, mais aussi que des ingé’ reconnus viennent une semaine ou deux partager leur science avec les artistes de la ville”, raconte le rappeur.
Le studio sera situé à Saint-Géry, un quartier très prisé de la capitale belge que l’on pourrait comparer au Marais à Paris. Les premiers travaux ont déjà commencé et la structure pourrait ouvrir ses portes d’ici janvier 2021. “J’ai choisi Bruxelles parce que c’est ma ville et qu’elle m’a porté. Je peux être un ambassadeur crédible ici”, estime Isha. Par la suite, il rêve de décliner le concept dans d’autres villes, “à Amsterdam, Kinshasa ou Tokyo” par exemple, sous réserve de trouver les figures locales nécessaires afin de développer le projet.
La cagnotte a été mise en ligne hier mais l’objectif de récolter 10 000 euros a presque déjà été atteint à l’heure où ces lignes sont écrites. L’équipe du rappeur fixera bientôt un nouveau pallier de 15 000 ou 20 000 euros.