Grâce à Drake, le premier parc d’attractions dédié à l’art a rouvert ses portes

Grâce à Drake, le premier parc d’attractions dédié à l’art a rouvert ses portes

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© Alan Thornton/The Image Bank via Getty Images ; © Karwai Tang/WireImage via Getty Images

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

Grande roue créée par Basquiat, maison de miroirs de Salvador Dalí et manège de Keith Haring : c’est la foire, mais en italique.

Ça y est, la fête foraine arty dans laquelle Drake avait décidé d’investir près de 100 millions de dollars a enfin ouvert ses portes à Los Angeles en cette fin d’année 2023. Créé en Allemagne dans les années 1980, oublié pendant des décennies au Texas, ce parc d’attractions féerique connaît une nouvelle vie en Californie et montre au public d’immenses œuvres de Dalí, Basquiat ou Keith Haring.

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Sorte de foire psychédélique, Luna Luna renaît de ses cendres dans un hangar de la mégapole états-unienne, exposant jusqu’au printemps prochain les formidables créations de grands artistes du XXe siècle baignées par de multiples jeux de lumière. On peut y voir une maison de miroirs créée par Salvador Dalí, un manège où figurent les personnages burlesques de Keith Haring, ou encore une grande roue conçue par Jean-Michel Basquiat, avec Miles Davis en fond sonore. Toutes ces merveilles de l’art contemporain du siècle dernier avaient été rassemblées en 1987 à Hambourg, en Allemagne, à l’initiative d’André Heller, un artiste autrichien.

Mais peu après avoir reçu des milliers de visiteur·se·s, la foire, qui était alors en extérieur, avait dû fermer ses portes. À court d’argent, les organisateur·rice·s avaient annulé la tournée internationale qu’ils avaient prévue et tout s’est retrouvé enfermé dans 44 conteneurs, stockés pendant 35  ans au Texas

Forêt enchantée

Puis Drake est tombé sur l’histoire de Luna Luna et s’est dit “époustouflé” par le concept. DreamCrew, la compagnie de la superstar canadienne du rap, a acheté et restauré les objets d’art de Luna Luna, injectant, avec d’autres investisseur·se·s, 100 millions de dollars dans le projet, selon le New York Times. Des pièces uniques sont donc sorties de conteneurs poussiéreux pour être à nouveau exposées au public – moyennant un ticket d’entrée d’une cinquantaine de dollars.

Les curieux·ses ne peuvent plus monter dans certaines attractions pour mieux les protéger, mais les manèges tournent, les lumières tourbillonnent et la musique réjouit l’oreille des visiteur·se·s, ravi·e·s devant un tel kaléidoscope. “Je n’avais jamais vu ça auparavant, des œuvres comme ça dans un format carnavalesque”, dit ainsi à l’AFP Douglas Hickman, fasciné par la grande roue que Jean-Michel Basquiat a dessinée. “L’exposition va clairement au-delà de mes espérances.” “Nous aimerions bien monter” dans les attractions, tempère Adam Umber, accompagné de son fils Elias, âgé de 4 ans. “Mais je pense que c’est fabuleux comme ça. C’est une capsule temporelle et on peut apprécier quelque chose qui date de 1987 et qui n’a pas été exposé depuis.”

Certaines des pièces, toujours à mi-chemin entre des attractions de cirque et des œuvres de musée, peuvent tout de même être vues de l’intérieur, comme la forêt enchantée de David Hockney, tour circulaire enivrante de couleurs et de lumières. Dans une chapelle de noces créée par le concepteur de l’ensemble André Heller, on peut lire quelques mots appelant à se marier “avec qui vous voulez, avec ce que vous voulez, un vélo ou un poisson, parce qu’à Luna Luna, l’amour, c’est l’amour”, un message politique dans l’Allemagne des années 1980. “On a besoin de davantage de choses comme ça”, s’exclame Yoori Kim, venue ici pour célébrer ses 35 ans.