Fin de l’enquête pour agressions sexuelles visant Christophe Ruggia dans l’affaire Adèle Haenel

Fin de l’enquête pour agressions sexuelles visant Christophe Ruggia dans l’affaire Adèle Haenel

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(© PAUL-LOUIS GODIER / AFP)

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Par Arthur Cios

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Christophe Ruggia a été mis en examen le 16 janvier 2020 pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime".

La juge d’instruction chargée de l’enquête visant le réalisateur Christophe Ruggia, accusé par l’artiste Adèle Haenel d’agressions sexuelles quand elle était adolescente, a annoncé le 22 août la fin de ses investigations, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.

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Le parquet de Paris a confirmé cette information à l’AFP, mais Fanny Colin et Orly Rezlan, avocates de Christophe Ruggia, n’ont pas souhaité réagir, Yann Le Bras et Anouck Michelin, conseils d’Adèle Haenel, non plus.

La clôture de l’information judiciaire intervient un peu moins de deux mois après une confrontation de plusieurs heures le 29 juin entre la comédienne, 34 ans, et le réalisateur, 58 ans, qui conteste les accusations. Les parties peuvent désormais adresser leurs observations, avant que le parquet ne prenne ses réquisitions.

Christophe Ruggia a été mis en examen le 16 janvier 2020 pour “agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime”, Adèle Haenel étant âgée de 12 à 15 ans au moment des faits reprochés. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

L’actrice, récompensée par deux César, avait dénoncé en 2019 auprès de Mediapart l’“emprise” du réalisateur, peu connu du grand public, pendant la préparation et le tournage du film Les Diables (2002), puis un “harcèlement sexuel permanent”, des “attouchements” répétés et des “baisers forcés dans le cou”, alors qu’elle était adolescente.

Dans un droit de réponse, Christophe Ruggia s’était décrit comme “sans doute le premier admirateur d’Adèle Haenel” et avait réfuté “les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle [l]‘accuse”.

Il avait reconnu avoir “commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite” et son “emprise […] à l’égard de l’actrice” avec qui il “rêvait de tourner à nouveau”.

Les accusations de la comédienne avaient provoqué un séisme dans le cinéma français, resté jusque-là imperméable au mouvement #MeToo. Refusant dans un premier temps de saisir la justice, Adèle Haenel avait finalement porté plainte après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris le 6 novembre 2019.

Cette enquête a ensuite été confiée à une juge d’instruction. Depuis, la comédienne a plusieurs fois dénoncé “la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels” dans le 7e art. En mai dernier, elle a acté sa rupture avec le cinéma dans une lettre à Télérama.