Du 16 janvier au 16 mars 2019, l’institution parisienne revient sur le travail du peintre franco-japonais, véritable star du Montparnasse des années 1920.
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Léonard Foujita, Autoportrait, 1929, The National Modern Art Museum, Kyoto. (© Fondation Foujita/Adagp, Paris, 2018)
Disparu il y a un demi-siècle, Foujita continue, plus que jamais, de fasciner le monde des vivants. L’an passé déjà, le musée Maillol ressuscitait l’œuvre de ce peintre, dessinateur et graveur franco-japonais en lui dédiant une exposition qui retraçait vingt ans de sa carrière. À présent, c’est au tour de la Maison de la Culture du Japon de lui faire honneur.
Du 16 janvier au 16 mars prochain, dans le cadre de la saison “Japonismes 2018”, l’établissement du 15e arrondissement de Paris ouvre en effet les portes de “Foujita, Œuvres d’une vie (1886-1968)”, une rétrospective qui revient sur l’ensemble de la carrière de l’artiste, de son arrivée à Paris en 1913 jusqu’à sa mort en 1968.
Au croisement de l’Orient et de l’Occident
C’est que Tsugouharu Foujita (1886-1968), décrit comme le premier artiste japonais de renommée internationale installé à Paris, a eu une relation très particulière à la France, ce pays qui l’a artistiquement vu naître et grandir. Né à Tokyo au Japon, il quitte très jeune son pays pour se rendre à Paris, où il deviendra un nom important de l’École de Paris dans les années 1920 aux côtés de Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Fernand Léger ou encore Henri Matisse.
Ses trois séjours au sein de la capitale (de 1913 à 1931, de 1939 à 1940, puis de 1950 à 1968) furent d’ailleurs marqués par quelques-uns des événements les plus déterminants de son existence : sa réussite artistique tout d’abord, mais aussi sa naturalisation française ainsi que sa conversion au catholicisme en 1959 (qui le voit adopter le prénom baptismal “Léonard”, en l’honneur de Léonard Kimura, l’un des martyrs du Japon, mais également de Léonard de Vinci).
Pour beaucoup, le succès de Foujita, souvent prisé pour son dandysme, tient à son style original et novateur, qui le place à la frontière entre l’Orient et l’Occident. Chez lui, les sujets (qui revêtent la plupart du temps la forme de femmes ou de félins) sont représentés avec délicatesse et sobriété, dans des couleurs à l’huile transparentes et légères, et prennent vie sur des fonds souvent ivoire. Ses tableaux de femmes, d’enfants et de chats entrèrent d’ailleurs dans les plus grandes collections de l’époque.
Des toiles méconnues du public
L’exposition “Foujita, Œuvres d’une vie (1886-1968)” de la Maison de la Culture du Japon, qui constitue la première grande rétrospective de l’intégralité de l’œuvre de Foujita, retrace ainsi cette carrière comme un trait d’union entre les cultures orientales et occidentales, en réunissant 37 peintures représentatives de son évolution, soigneusement choisies parmi les collections de musées japonais et français.
Articulée autour de cinq grandes parties distinctes (“Les débuts parisiens”, “La success story des années 1920 à Paris”, “Voyages en Amérique latine et au Japon”, “Face à la guerre” et “Retour définitif à Paris”), elle dévoile quelques-uns de ses tableaux les plus connus, notamment issus de son premier long séjour à Paris. On peut également en voir d’autres plus rarement exposés, comme ceux réalisés après-guerre ou ceux tirés de ses voyages en Amérique latine, au Japon, en Chine et en Asie du Sud-Est dans les années 1930-40. L’occasion de replonger dans la vision de ce peintre singulier, et de découvrir un ensemble de toiles peu connues du grand public français.
L’exposition “Foujita, Œuvres d’une vie (1886-1968)” se tiendra du 16 janvier au 16 mars 2019 à la Maison de la Culture du Japon à Paris.