Entre textes et images, l’autrice Annie Ernaux investit la Maison européenne de la photographie le temps d’une exposition

Entre textes et images, l’autrice Annie Ernaux investit la Maison européenne de la photographie le temps d’une exposition

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© Janine Niepce/Roger Viollet/MEP Collection

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Par Konbini avec AFP

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L’exposition "Extérieurs" met en relation des photos des collections de la MEP et des textes d’Annie Ernaux.

La Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris a révélé un cycle d’expositions 100 % féminin, parmi lesquelles l’autrice féministe Annie Ernaux, prix Nobel de littérature en 2022. L’exposition “Extérieurs” (jusqu’au 26 mai 2024) met en relation des photos des collections de la MEP et des textes d’Annie Ernaux, extraits de son Journal du dehors (1993).

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Ce livre retranscrit des scènes observées dans la rue, au supermarché ou dans le train entre Cergy (où elle vit) et Paris. Les textes et les tirages exposés montrent la solitude, la violence et les inégalités sociales des grandes villes. C’est la commissaire de l’exposition, la Britannique Lou Stoppard, qui a proposé à Annie Ernaux ce projet autour d’une œuvre symbolique.

En écrivant le Journal du dehors, “je vivais seule pour la première fois depuis vingt ans”, a indiqué Annie Ernaux, divorcée en 1981, devant la presse. “J’étais libre […]. Je voulais parler de cette possibilité et de cette nécessité”, a expliqué l’autrice de L’Événement. Elle se souvient des critiques de l’époque : “Je m’intéressais à ce à quoi, normalement, des écrivains ne s’intéressent pas. J’ai été appelée ‘la madone du RER’ ou des supermarchés”, a raconté Annie Ernaux, qui retient comme emblème de l’exposition un cliché de Janine Niepce, “HLM à Vitry. Une mère et son enfant” (1965).

On y voit une femme en tablier, son bébé dans les bras, regardant par la fenêtre. L’image d’“une vie enfermée”, d’“une extrême violence et en même temps une grande douceur”, pour l’autrice de Passion simple, “parce que je me suis revue”, a confié la mère de deux fils nés dans les années 1960. Sur un autre étage, l’exposition “Lisa Fonssagrives-Penn, icône de mode” est consacrée à la première top model de l’histoire, qui a commencé sa carrière dans les années 1930 à Paris avant de devenir célèbre à New York. Sont exposées des couvertures de magazines (Vogue, Harper’s Bazaar) et photos devant l’objectif de photographes renommés, dont ses deux maris successifs, Fernand Fonssagrives et Irving Penn. Née en Suède, Lisa Fonssagrives-Penn (1911-1992) a été photographe elle-même, mais aussi danseuse, styliste et sculptrice.