Entre malaises et chialade, j’ai vu Lana Del Rey à l’Olympia

Summertime sadness

Entre malaises et chialade, j’ai vu Lana Del Rey à l’Olympia

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Photo by Kristy Sparow/Getty Images

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Par Mélissa Chevreuil

Publié le

Et la dépression post-concert est réelle.

Pour cerner mon lien avec Lana Del Rey, prenez une carte des constellations ou des planètes. Il y a le ciel, les étoiles, le soleil, et quelque part au-dessus de tout ça, dans mon petit cœur, Elizabeth Grant – le vrai blase de la chanteuse. Elle est à la fois ma mère, ma femme, ma sœur, ma meilleure amie… Et les vrai·e·s le savent : je l’écoute du matin au soir, je classe régulièrement et pour mon plaisir personnel mes leaks préférés, et je l’ai déjà vue en concert il y a dix ans (ce qui m’a fait terminer au commissariat, mais ça, c’est une autre histoire). Bref, je ne pouvais pas louper ce rendez-vous à l’Olympia, où étaient réuni·e·s quelque 3 000 chanceux·ses quand plus de 400 000 personnes étaient sur liste d’attente. Les curieux·ses pouvaient d’ailleurs croiser les fans les plus hardcore camper dès le week-end qui précède le concert devant la salle afin d’obtenir une place en front row.

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Le challenge pour moi n’était pas simple : me retenir de chialer durant l’heure et demie du show (commencé une demi-heure en retard, mais qu’est-ce qu’on ne pardonnerait pas à Lana). La mise en scène se veut simple, un piano par-ci, quelques miroirs par-là, une balançoire “Pinterest friendly” posée le temps de quelques morceaux. Quand la chanteuse arrive sur scène sur “A&W”, bop “lordesque” issu du dernier opus Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd, la hype et l’émotion sont réelles. Le lieu est symbolique, l’Américaine ayant fait deux dates à l’Olympia il y a pile une décennie. Derrière moi, des Italiens qui tombent en larmes dès l’extinction des lumières ; devant, des petits djos à l’accent British en transe ; et au milieu, moi, les yeux baignés de larmes, me retenant de ne pas taper mon meilleur karaoké pour ne pas gâcher mes vidéos.

Une setlist pour les Moldus, mais pas que

La setlist, aux petits oignons, est parfaitement dosée : assez de titres pour les Moldus qui se sont arrêtés à Born to Die (le son éponyme, “Blue Jeans”, “Summertime Sadness” et pas la version remix, obviously), un peu de morceaux des autres albums, même si pas assez de l’era Ultraviolence (entendre “West Coast” en live reste un goal) et Lust for Life à mon humble avis. Dans la fosse, en revanche, la température ne redescend pas et les malaises se succèdent. “Vous tombez comme des mouches”, s’amusera même la chanteuse, très mutine et généreuse en taquineries. Bon, pas hyper mimi comme remarque, mais en toute absence d’objectivité, forcément, on stan cette énergie. L’artiste est heureuse d’être ici et ça se voit.

Le temps de me frotter les yeux à grands coups de Kleenex, le moment fatidique arrive déjà, celui du titre final, “Video Games”. Mon cœur se serre. Je ne veux pas que ce date s’arrête maintenant. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. L’instru digne d’un mariage kitch mais féerique commence. Et le reste fait partie de l’histoire (comment ça, je force ?) Je prends mon selfie bien cliché bien mielleux devant le “Lana Del Rey” en lettres rouges sur l’iconique façade de l’Olympia, et je rentre avec “Cherry” à balle dans les oreilles au gré des secousses de la ligne 3. Il fait si chaud, mais j’ai si froid. Je crois bien que j’ai une Lana dans l’œil.