En peinture, Mathilde Rosier éveille les consciences et rêve à un vivre-ensemble prospère entre Humanité et nature

En peinture, Mathilde Rosier éveille les consciences et rêve à un vivre-ensemble prospère entre Humanité et nature

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© Mathilde Rosier

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Par Pauline Allione

Publié le

Ses toiles, qui respirent le printemps, l’air frais et les champs de blé, sont des lanceuses d’alerte.

Des femmes au corps de tronc, un ballet de créatures hybrides, des rites anciens mêlés au contemporain… Dans ses toiles, Mathilde Rosier exprime toute sa fascination pour la nature, les enjeux écologiques ou encore l’expérience des rituels. Ses œuvres sont à découvrir à la Fondation Pernod Ricard, qui lui consacre une exposition personnelle, “Dans les champs d’intensive prospérité”, du 16 mai au 22 juillet 2023.

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Née à Paris et désormais installée en Bourgogne, Mathilde Rosier commence la peinture à l’âge de 17 ans. À la fin de son cursus aux Beaux-Arts de Paris et après des séjours à Amsterdam puis à New York, elle fait le choix d’un retour à la terre et s’isole pour travailler dans un bâtiment situé en milieu agricole.

Mathilde Rosier, Portrait en pied avec masque, 2021-2023.

Entourée de domaines viticoles et de champs, Mathilde Rosier se reconnecte au vivant et, dans le même temps, offre toute sa place à la culture agricole dans ses toiles. Elle donne jour à des mises en scène inspirées de récits fictifs et théâtralisés où se côtoient humain·e·s et animaux avant de bifurquer, quelques années plus tard, vers une nature marquée par la trace de l’Homme, où évoluent des corps hybrides à mi-chemin entre l’humain et le végétal.

La nature comme sujet

“Regroupées sous l’intitulé In the Fields of Intensive Prosperity (2019-2021), ces images évoquent à la fois l’expérience mentale de dissolution dans le vivant à laquelle se soumet l’artiste, l’intensité du lien à son environnement, et celle qu’induisent les modalités de l’agriculture industrielle ; la parenté immédiate de la plante et de l’humain et l’exploitation intensive de l’une par l’autre”, détaille la plateforme AWARE, qui a consacré à l’artiste un article et une nomination à son prix éponyme en 2022.

Mathilde Rosier, Le Massacre du printemps, 2020. Vidéo HD et son, 20 minutes.

Peinture, cinéma, danse, théâtre… Mathilde Rosier combine différentes formes artistiques pour donner vie à des œuvres et performances éclairées sur le vivre-ensemble de l’Homme avec la nature et qui questionnent l’idée d’un retour à un fonctionnement plus harmonieux et respectueux de l’environnement. Son installation vidéo Le Massacre du printemps, exposée au Museo MADRE à Naples, opère ainsi un parallèle entre l’acte humain d’adoration de la terre et son exploitation intensive des années plus tard, à travers des personnages en combinaisons blanches réinterprétant le ballet Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky.

Pour Chus Martínez, commissaire de l’exposition de la Fondation Pernod Ricard, le travail de Mathilde Rosier est aussi “un rituel, un ensemble d’actions et de gestes orientés vers l’éveil d’une pensée et d’une affection différentes envers les champs, envers la vie que nous modifions constamment au nom de nos intérêts”.

Mathilde Rosier, Yeux, 2022-2023. Production et réalisation : Cirva, Marseille.

L’exposition “Dans les champs d’intensive prospérité” de Mathilde Rosier est à visiter du 16 mai au 22 juillet 2023 à la Fondation Pernod Ricard.

Konbini, partenaire de la Fondation Pernod Ricard.