Le géant du streaming prévoit d’investir huit milliards de dollars dans les contenus qu’il produit. Contrairement à ses abonnés, la plateforme ne connaît pas le chill.
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Le roi du marché extrêmement concurrentiel du streaming ne semble pas disposé à céder sa couronne. Comme le rapporte Variety, Netflix a profité d’une conférence tenue cette semaine par son directeur financier David Wells pour dévoiler ses projets futurs. Si, selon ce dernier, l’ajout de contenu original sur la plateforme “stimule la croissance”, il semblerait que le service de streaming ait justement décidé de miser là-dessus.
La firme prévoit en effet d’injecter pas moins de huit milliards de dollars (environ 6,5 milliards d’euros) dans les créations originales, portant le nombre (colossal) de projets labellisés Netflix à 700. Parmi ces derniers formats divers et variés (films, séries, émissions télé, documentaires…), 80 programmes seront produits en dehors des États-Unis (à l’image de la série allemande Dark).
Une stratégie prometteuse qui permettra à la firme de faire de l’ombre à son futur concurrent Disney – qui s’apprête à lancer sa propre plateforme en 2019 – tout en se rapprochant toujours plus de son objectif assumé : proposer 50 % de programmes originaux.
Des moyens financiers et humains colossaux
Le géant du streaming avance des moyens à la hauteur de ses ambitions. À côté des sommes astronomiques annoncées – en plus des huit milliards d’investissement, le budget marketing passera d’1,3 à 2 milliards de dollars (environ 1,6 milliard d’euros) pour promouvoir ce nouveau contenu –, de grands noms du milieu seront associés à ces projets.
Les showrunners Ryan Murphy et Shonda Rhimes, ainsi que les cinéastes David Fincher, Martin Scorsese, Damien Chazelle ou encore les frères Coen (et peut-être bientôt Luc Besson) ont déjà réalisé (ou prévoient de le faire) des projets exclusifs pour la plateforme, à l’image de l’excellente série Mindhunter produite par Fincher.
Pour ceux qui craignent que l’afflux de propositions se fasse au détriment de leur qualité, David Wells se veut rassurant :
“Les gens se fichent de savoir d’où viennent les histoires. Nous voulons proposer le meilleur contenu. Nous ne devons pas nécessairement le créer nous-mêmes. […] Il n’y a pas de religion chez Netflix.”
Fin 2017, le service comptabilisait 117,6 millions d’abonnés à travers le monde. Il lui reste ainsi 700 millions d’utilisateurs à séduire, sans compter la Chine, toujours selon Variety. Et si Netflix s’exonère des codes religieux, on sait que la plateforme n’est pas étrangère à l’un des sept péchés capitaux : la gourmandise. Affaire à suivre.