10 choses à savoir sur Moonlight, l’autre grand favori des Oscars

10 choses à savoir sur Moonlight, l’autre grand favori des Oscars

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This image released by A24 Films shows Alex Hibbert, left, and Mahershala Ali in a scene from the film, “Moonlight.” The film is a poetic coming-of-age tale told across three chapters about a young gay black kid growing up in a poor, drug-ridden neighborhood of Miami. (David Bornfriend/A24 via AP)

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Par Aurélien Huet

Publié le

À l’approche de la cérémonie des Oscars, tout le monde ne parle que de La La Land. Un autre film fait pourtant partie des grands favoris : Moonlight.

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Moonlight, le triptyque sur le parcours d’un jeune homme gay évoluant dans un quartier difficile de Miami, a attiré l’attention de beaucoup de festivals cette année. Il raconte avec justesse les difficultés qu’affrontent les Afro-Américains qui font partie de la communauté LGBT, dans certains coins des États-Unis. Porté par un casting incroyable et une réalisation toute en justesse, le long-métrage immerge les spectateurs dans le monde de Chiron, le personnage principal, et délivre un message d’espoir.

Voici dix choses à savoir sur ce film à voir absolument :

1. Huit nominations aux Oscars pour un budget de 5 millions de dollars

Réalisé avec un budget restreint, Moonlight a malgré tout été nommé aux Oscars dans pas moins de huit catégories. L’attention qu’il a reçue des critiques américains lui a permis de se faire une place dans les cinémas du pays et il a déjà rapporté 20 millions de dollars aux États-Unis (18 840 000 euros).

Barry Jenkins, dont Moonlight est le deuxième film, est le quatrième cinéaste noir à être nommé pour l’oscar du meilleur réalisateur.

“Incroyablement honoré, fierté indescriptible.”

 

2. Une histoire très personnelle

Le film est une adaptation de la pièce In Moonlight Black Boys Look Blue (“Au clair de lune les garçons noirs ont l’air bleu/triste”, pourrait-on traduire), qui n’a jamais été produite. L’auteur, Tarell Alvin McCraney, a collaboré avec Barry Jenkins lors de l’écriture du scénario du film. Si Barry Jenkins avait au départ des réticences sur le projet, il a été convaincu après s’être reconnu dans les récits que le dramaturge lui a fait de son enfance (bien qu’il n’ait jamais eu à souffrir de l’homophobie). Les deux hommes ont tous deux grandi dans le quartier de Liberty City, à Miami, chacun avec une mère toxicomane.

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Barry Jenkins et Tarell Alvin McCraney

3. Les acteurs novices sont les meilleurs

Lors d’une séance de questions-réponses au British film institute (BFI), Barry Jenkins a expliqué que non seulement les trois acteurs qui incarnent Chiron à différents moments de sa vie sont des novices, mais aussi qu’ils ne se sont rencontrés qu’une fois sur le tournage. Le réalisateur voulait s’assurer qu’ils construisent leur propre interprétation du personnage pour ne pas s’influencer les uns les autres.

Ils ont été choisis principalement pour leur sensibilité et non pour leur ressemblance. Par ailleurs, Barry Jenkins revendique le fait que Chiron parle peu pendant le film, ce qu’il décrit comme une façon typique des jeunes hommes noirs de cacher leur vulnérabilité. Il a même considéré faire usage d’une voix off pour la narration, afin de rendre son personnage encore plus discret.

4. Barry Jenkins a écrit le film en dix jours dans “la ville la plus ennuyante d’Europe”

Alors qu’il écrivait le script aux États-Unis, Barry Jenkins s’est senti trop distrait par tous les souvenirs que lui évoquait l’histoire. Il a donc décidé de s’échapper pour mieux avancer et a demandé à ses amis quelle ville d’Europe était selon eux la plus rasoir. Beaucoup lui ont conseillé Bruxelles. Le réalisateur a terminé le scénario dix jours après avoir atterri dans la capitale belge. Paradoxalement, le film y a reçu un très bon accueil, ce qui le fait un peu culpabiliser.

5. L’acteur qui incarne le jeune Chiron compte reverser une partie de son cachet à la recherche sur le cancer

Chiron est le premier rôle d’Alex R. Hibbert, âgé de douze ans. Il joue dans l’une des scènes les plus touchantes de Moonlight : celle où Chiron apprend à nager. Il s’avère qu’Alex R. Hibbert lui-même ne savait pas nager et a réellement appris avec l’acteur Mahershala Ali, devant la caméra. Le jeune acteur a aussi expliqué vouloir donner une partie de son cachet à la recherche sur le cancer dont sa mère est atteinte : “Je veux juste aider ma maman et les autres qui ont besoin de mon aide.

6. Mahershala Ali dans son meilleur rôle

Ses prestations dans House of Cards, L’Étrange Histoire de Benjamin Button ou encore Luke Cage avaient déjà prouvé le talent de Mahershala Ali. Mais on prend réellement toute la mesure de celui-ci dans Moonlight. Son rôle de dealer rempli de contradictions a d’ailleurs enfin valu à l’acteur d’être reconnu pour son travail, avec une nomination pour l’oscar du meilleur second rôle.

7. Naomie Harris a d’abord refusé de jouer une accro au crack

Quand la production a contacté Naomie Harris pour jouer la mère de Chiron, l’actrice a d’abord refusé, expliquant ne pas vouloir d’un rôle qui porte préjudice aux femmes. Il a fallu que Barry Jenkins lui révèle que le personnage s’inspirait de sa propre mère pour la convaincre. Elle a alors passé un mois à étudier la vie des toxicomanes, par le biais de vidéos sur YouTube.

Même si le personnage est présent tout au long du film, des problèmes d’emploi du temps (du fait du tournage du dernier James Bond) et de visa ont obligé l’actrice britannique à tourner toutes ses scènes en seulement trois jours. Ce qui ne l’a pas empêchée d’être elle aussi nommée aux Oscars pour le meilleur second rôle.

8. L’un des premiers grands rôles de Janelle Monáe

La chanteuse soul a fait ses débuts au cinéma dans Moonlight, avant d’enchaîner avec le tournage des Figures de l’ombre, qui sortira en France le 8 mars (pour la Journée internationale du droit des femmes). Ce film est également nommé aux Oscars et acclamé pour sa représentation de la communauté noire au cinéma.

9. Une bande originale entre hip-hop et musique classique

Nicholas Britell a composé la musique du film en utilisant les mêmes techniques que celles des remixes de hip-hop, qu’il a appliquées à de la musique classique. Découpant et juxtaposant des morceaux de différentes manières, le compositeur a réussi à créer une partition fluide et “riche en basses” qui touche le public. La bande originale est également nommée aux Oscars.

10. Brad Pitt a donné un coup de pouce au film

Barry Jenkins a rencontré Brad Pitt alors qu’il animait une séance de questions-réponses avec Steve McQueen, le réalisateur de Twelve Years a Slave – un long-métrage produit par la boîte de production Plan B, qui appartient à l’acteur. Brad Pitt a immédiatement été séduit par le projet Moonlight et a accepté de le financer.

Moonlight est sorti dans les salles le 1er février et la 89e cérémonie des Oscars aura lieu le dimanche 26 février.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet