Malgré tous les débats sur le sujet, une étude démontre que la représentation des femmes, des LGBTQ+, des minorités ethniques et des handicapés n’a que très peu évolué dans le cinéma américain, entre 2007 et 2017.
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Une nouvelle étude de l’Annenberg Inclusion Initiative, un think tank rattaché à l’Université de Californie du Sud, montre qu’Hollywood a encore beaucoup de progrès à faire en ce qui concerne la représentation des femmes, des LGBTQ+, des minorités ethniques et des handicapés.
Le dernier rapport de l’organisme de recherche s’intéresse aux 1 100 films ayant eu le plus de succès entre 2007 et 2017, et constate notamment que les femmes n’ont eu que 31,8 % des rôles parlants l’année dernière. Sur l’ensemble de la décennie 2007-2017, la moyenne est de 30,6% – un chiffre assez lamentable, étant donné que les femmes représentent près de la moitié de la population mondiale.
Les disparités en matière de représentation entre les personnes blanches et celles issues des minorités ethniques sont encore plus frappantes. En 2017, dans les 100 films étudiés, 70,7 % des 4 454 personnages avec des répliques étaient blancs, 12,1 % étaient noirs, 6,2 % hispaniques, 4,8 % asiatiques, 1,7 % originaires du Moyen-Orient et 3,9 % métis.
“Ceux qui s’attendent à une année record pour l’inclusion seront déçus”
Encore aujourd’hui, des personnages censés être non-caucasiens sont joués par des acteurs blancs : Scarlett Johansson a ainsi joué une femme japonaise dans Ghost in the Shell (2017), et Emma Stone une jeune fille hawaïenne d’origine chinoise dans Aloha (2015).
“Ceux qui s’attendent à une année record pour l’inclusion seront déçus, a résumé Stacy Smith, fondatrice et directrice de l’Annenberg Inclusion Initiative, dans une interview avec le site américain The Wrap. Hollywood devrait arrêter de parler d’inclusion et commencer à augmenter de manière significative la représentation des femmes et des personnes de couleur, LGBTQ+ et handicapées.”
Il existe aussi d’énormes disparités en ce qui concerne la représentation des handicaps à l’écran. Dans les films de 2017 retenus par l’étude, seulement 2,5 % des personnages parlants étaient handicapés – et une bonne partie d’entre eux étaient joués par des acteurs valides, comme la femme muette de The Shape of Water, interprétée par Sally Hawkins.
Le rapport examine aussi la façon dont les personnages sont montrés. En 2017, 28,4 % des femmes avec des rôles parlants étaient montrées en tenues sexy (contre 7,5 % pour les hommes), et 25,8 % sont apparues plus ou moins nues (contre 9,6 % de ces messieurs).
Si Hollywood est souvent l’épicentre de débats sur les représentations, il a échoué à plusieurs reprises à prendre les mesures nécessaires pour apporter du changement. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire. Les studios pourraient notamment se plier davantage à la pratique des “inclusion riders” – que l’actrice Frances McDormand avait préconisée dans son discours à la cérémonie des Oscars de cette année.