De la rue aux écrans, cette exposition immersive retrace l’évolution du street art

De la rue aux écrans, cette exposition immersive retrace l’évolution du street art

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© Martha Cooper ; © Felipe Pantone

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Par Pauline Allione

Publié le

Au Grand Palais Immersif, des œuvres issues de la rue se déploient numériquement, à 360°.

Au milieu des années 1960, Cornbread – surnommé “le parrain du graffiti” – taguait son blaze sur les murs, les bus et les trains de Philadelphie pour attirer l’attention de son ex, avec qui il s’était fraîchement séparé. Quelque 60 ans après les tags de Cornbread et la naissance du graff moderne, le street art a évolué, s’est diversifié et a déferlé sur les infrastructures urbaines à travers le monde. C’est d’ailleurs complètement transformé qu’on retrouve cet art à ciel ouvert au Grand Palais Immersif, où les fresques murales et autres œuvres issues de la rue s’affichent encapsulées dans des écrans géants.

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Après un hommage à l’héritage d’Alphonse Mucha, l’institution parisienne dévoile “Loading. L’art urbain à l’ère numérique”. Du 6 décembre 2023 au 21 juillet 2024, cette exposition immersive revient sur l’histoire du street art et, comme son nom l’indique, sur l’impact des technologies numériques sur ce mouvement artistique. L’occasion de parcourir le monde à travers le prisme de l’art urbain, du Maghreb au Chili en passant évidemment par New York et ses rames de métro.

Mister Freeze, Montauban, 2021. (© Lady K/Adagp, Paris, 2023)

L’histoire du street art condensée sur des écrans géants

“Loading” est pensée comme une balade immersive à travers le temps et les continents, selon le fil conducteur du street art. À la croisée de l’hommage, du travail de mémoire d’un mouvement dont les œuvres sont éphémères, et des réflexions sur l’avenir de cet art à l’ère des technologies et des IA, le Grand Palais Immersif numérise et centralise des œuvres produites dans la rue, afin de proposer une expérience inédite au public.

Sur grand écran, on retrouve les œuvres de la photojournaliste états-unienne Martha Cooper, célèbre pour avoir documenté la naissance du graff dans les années 1970, ou les graffitis vandales du collectif berlinois 1UP, qui a notamment tagué le flanc de l’épave du Mediterranean Sky, observable sur Google Earth. Il y a aussi des peintures réalisées au drone, les dessins monumentaux du duo français Ella & Pitr, qui ont signé une soixantaine de leurs Colosses endormis à travers le monde…

Mediterranean Sky – The Ship, Athènes, 2018. (© 1UP Crew)

Étant donné le caractère éphémère du street art, certaines des œuvres exposées ont depuis disparu de l’espace public. Cette découverte numérisée des différentes facettes de l’art urbain et de son évolution s’accompagne d’un design sonore signé du compositeur chilien Roque Rivas, en collaboration avec l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique.

“Loading. L’art urbain à l’ère numérique” est à visiter du 6 décembre au 21 juillet 2024 au Grand Palais Immersif.

Konbini arts, partenaire du Grand Palais.