Cypress Hill fête les 30 ans de son album classique Black Sunday avec des concerts toujours impressionnants

Cypress Hill fête les 30 ans de son album classique Black Sunday avec des concerts toujours impressionnants

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Par Konbini avec AFP

Publié le

Le groupe californien Cypress Hill se produit à Rock en Seine pour célébrer l’anniversaire d’un de ses meilleurs disques.

Toujours présents et toujours dans la fumée des joints sur scène, les rappeurs américains de Cypress Hill célèbrent les 30 ans de Black Sunday, un deuxième album riche en tubes qui leur permet de tourner encore et encore.

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Les refrains et punchlines d'”Insane in the Brain” et “I Ain’t Goin’ Out Like That”, hymnes de ce deuxième disque, devraient faire vibrer la foule samedi à Rock en Seine, festival aux portes de Paris (150 000 spectateurs sur quatre jours en 2022), comme partout où passent les Californiens emmenés par leurs deux leaders, B-Real et Sen Dog, véritables bêtes de scène.

Ces quinquagénaires sont les ambassadeurs et pionniers de l’ouverture du rap anglophone à la langue espagnole. Sen Dog a des racines cubaines, tout comme B-Real du côté de sa mère tandis que la famille de son père vient du Mexique.

Vendu à 3 millions d’unités, Black Sunday, sorti le 20 juillet 1993, est le disque qui les a fait changer de dimension. “L’album s’est hissé en tête des charts américains et a marqué un crossover important, puisque le groupe s’est ouvert à un public rock”, résume Olivier Cachin, journaliste spécialiste du rap, pour l’AFP.

Black Sunday, c’est l’album qu’ils vont jouer sur scène. C’est effectivement un groupe de hip-hop qui plaît au public rock, notre ADN. On y va en toute confiance avec eux, c’est la troisième fois qu’on les programme, on s’est parfois un peu trompé sur des groupes de rap par le passé, pas avec eux”, se félicite Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, auprès de l’AFP.

“Premiers à s’en vanter”

Les clés du succès de Cypress Hill ? Un débit lourd, des voix nasillardes, des textes morbides et des sonorités sombres signées DJ Muggs et T-Ray. Tout l’univers de cimetière sonique développé par le groupe va devenir une marque forte qui va briser toutes les frontières. Mais l’opus s’ouvre par un autre titre plus léger devenu un grand moment sur scène, “I Wanna Get High” (“Je veux planer”), ode au cannabis.

Le groupe, qui tire son nom d’une rue du sud-est de Los Angeles, fut un des premiers dans le rap à chanter ouvertement sa consommation d’herbe et à en réclamer la légalisation (“Legalize It” figure aussi sur Black Sunday), à une époque où cette revendication n’était pas encore tendance dans le hip-hop.

“Ils ne sont pas les premiers à fumer des pétards mais les premiers à s’en vanter dans le rap. Le nom de l’album The Chronic de Dr. Dre vient du nom d’une herbe californienne, mais cet album sort en 1992, alors que le premier album éponyme de Cypress Hill sort en 1991. Honneur aux premiers”, situe Olivier Cachin.

Excalibur, la pipe à eau monumentale

Le groupe enfonce encore le clou sur Black Sunday : “Hits from the Bong” clame de nouveau leur amour pour “Mary Jane”, prénom décliné dans toutes les langues pour évoquer l’herbe.

Les shows restent percutants, malgré l’ambiance embrumée : il arrive aux membres de Cypress Hill de fumer sur scène à l’aide d’un bong, une pipe à eau baptisée “Excalibur” pour sa taille monumentale.

Ce péché mignon et leur notoriété leur valent d’apparaître dans un épisode du dessin animé à succès The Simpsons en 1996 avec un gag devenu réalité. Dans un festival rock et rap, le régisseur arrive dans les loges avec l’orchestre symphonique de Londres “commandé par un groupe sans doute défoncé : ‘Cypress Hill, c’est à vous que je m’adresse !'”

Cet été, pour les 30 ans de Black Sunday, sur scène aux États-Unis, l’orchestre symphonique du Colorado a accompagné les rappeurs, vêtus de costume-cravate ou d’un nœud papillon pour l’occasion. À Rock en Seine, c’est dans une formule plus classique, deux chanteurs, un DJ et des percussions, qu’ils vont tenter de faire halluciner le public.