Clone de Hitler, déesse du sexe, médecin de la peste : voici 5 monstres déroutants

Clone de Hitler, déesse du sexe, médecin de la peste : voici 5 monstres déroutants

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© Volgunstrife/SCP Foundation

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Par Michel Sarnikov

Publié le

Entre fiction et réalité, fausses archives et histoires vraies, terreur et poésie, la fondation SCP réunit les monstres les plus terrifiants des creepypastas.

Pour ce mois d’Halloween, la rédaction de Konbini vous prépare une série horrifique. Des creepypastas aux films d’horreur méconnus, en passant par des malédictions venues d’ailleurs, un article quotidien vous fera frissonner jusqu’au Jour des morts.

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Entrez, braves gens, entrez dans le Wiki le plus étrange, le plus inquiétant, le plus horrifique des Internets : la SCP Foundation (ou “Special Containment Procedures” qui a donné leur slogan “Secure, Contain, Protect”). Le site, généreusement nourri par une communauté qui se fait passer pour une organisation secrète, regroupe et classe toutes les creepypastas disponibles sur Internet.

Les entrées se présentent sous forme de dossiers confidentiels, en partie censurés. Chaque monstre possède un nom de code précédé de “SCP-“. Tous les dossiers, ou presque, ont le même format : une fiche technique sur la dangerosité du sujet, appelé “SCP”, sur les moyens mis en place pour le garder sous contrôle, une description en bonne et due forme puis une archive racontant un entretien, une rencontre, une expérience avec le monstre en question.

Voici cinq creepypastas tout droit sorties de la SCP Foundation.

SCP-049, le médecin de la peste

“SCP-049” par Gabriel Jade et Djkaktus. (© Volgunstrife/SCP Foundation)

Vous avez sans doute déjà en tête la dégaine des médecins de la peste : le masque en forme de bec qui leur donne une tête de corbeau, le chapeau noir, la tunique en cuir… C’est exactement ce à quoi ressemble SCP-049, à la différence que personne n’est sûr de ce qui se trouve exactement sous son uniforme.

Même s’il est en général courtois, il est capable tout à coup d’agresser son interlocuteur·rice, surtout s’il soupçonne l’individu d’être infecté·e par la peste, et le souci, c’est que personne ne sait vraiment ce qu’est cette “peste”. Ce pourrait être un mal profond que seul lui saurait voir, un vice invisible, une corruption fondamentale… ou bien seulement que la tête de sa victime ne lui revient pas.

En tout cas, si vous avez le malheur de faire partie des pestiféré·e·s, il vous exécutera sur-le-champ, sans autre forme de procès, puis il opérera votre cadavre “infecté”, pour le “guérir”. Il vous ouvrira, vous videra de votre sang, retirera de votre carcasse tous les organes qu’il juge malades, et vous vous réveillerez alors, si vous vous réveillez, dans un marasme cauchemardesque, sans aucun souvenir de votre ancienne vie et vous passerez le restant de vos jours à obéir à SCP-049. Sacrée guérison.

SCP-2430, Hitler 2.0

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La Chute, d’Oliver Hirschbiegel, 2005. (© TFM Distribution)

Dans les années 1960, aurait été capturé en Argentine un homme ressemblant en tout point à Adolf Hitler : voûté, traînant péniblement des pieds, cachant dans son dos un bras gauche affaibli. C’était un vieil homme aux yeux bleus, vitreux, à la peau grasse, mesurant 1 mètre 70 pour 70 kilogrammes – un homme ressemblant en tout point à Adolf Hitler, donc, à la seule différence qu’on ne parvenait à en tirer le moindre mot.

Une série d’examens poussés ont permis de déterminer sa nature exacte, et plongé les autorités dans un état de profonde perplexité : son ADN est le fruit d’un croisement entre ceux d’un sanglier et d’une chèvre, son squelette est constitué des os de huit individus différents, et sa pilosité, dont sa moustache, était entièrement synthétique, artificiellement attachée à sa peau.

Il a fallu se rendre à l’évidence : ce n’était pas à un homme qu’on avait affaire, mais à un clone parfait du dictateur. À quelles fins avait-il été créé ? Quand ? Par qui ? Personne ne pouvait le dire. Faute de réponse et las de supposer, on a tenté de détruire SCP-2430, mais ses capacités de régénération hors du commun empêchaient toute élimination définitive. Personne n’a, à ce jour, réussi à se débarrasser de ce clone déroutant, qui patiente encore, en silence, le regard vide, dans une cellule de la SCP Foundation.

SCP-2316, “Vous ne reconnaissez pas les corps dans l’eau”

“SCP-2316” by djkaktus. (© Peter Lewis/SCP Foundation)

La SCP Foundation ne fait pas que répertorier des créatures ou des monstres : elle s’occupe aussi de contenir la dangerosité potentielle de phénomènes paranormaux. SCP-2316, par exemple, désigne une anomalie ayant cours dans le lac █c█o█n█f█i█d█e█n█t█i█e█l█, aux États-Unis : il s’agit de plusieurs corps, apparemment sans vie, flottant à la surface de l’eau.

Ces corps vous semblent être là depuis toujours, leur vue vous est familière, comme s’ils vous étaient eux-mêmes familiers, mais les tests ADN révèlent que “vous ne reconnaissez pas les corps dans l’eau”. Même si votre curiosité vous pousse à vous en approcher, pour en avoir le cœur net, ça ne fait aucun doute : “Vous ne reconnaissez pas les corps dans l’eau.”

Et si, par hasard, vous cédiez à la tentation et vous aventuriez dans l’eau pour être sûr·e, bien sûr·e, qu’il ne s’agit pas, comme vous en avez maintenant la certitude, de vos ami·e·s d’enfance, de vos cousin·e·s, de vos parents, je vous assure : “Vous ne reconnaissez pas les corps dans l’eau.” Parce que celles et ceux qui ont voulu s’en assurer et sont entré·e·s dans l’eau pour identifier les corps flottent désormais à la surface du lac.

SCP-4960, la déesse du sexe

Le relief “Queen of the Night”. (© The Trustees of the British Museum)

SCP-4960 est une manifestation physique de Kedesh-Nanaya, une divinité de l’âge du bronze. Elle incarne et répand autour d’elle la beauté, la fertilité, les plaisirs charnels et l’érotisme. Elle apparaît parfois nue, parfois recouverte de bijoux ou d’une robe d’or.

Chaque être y voit son idée de la perfection esthétique, y projette tous ses fantasmes, tous ses désirs. Elle est blonde et brune, cruelle et tendre, maigre et plantureuse… Elle est tout ce que vous désirez, tout ce que vous ne saviez pas que vous désiriez et elle se nourrit de votre fascination. Plus l’amour qu’on lui porte est intense, plus elle existe.

Si d’aventure, il n’y avait plus personne pour la vénérer, elle disparaîtrait, emportant avec elle ses siècles de savoir et de secrets – qu’elle dispense au compte-gouttes. D’où l’importance, pour la SCP Foundation, de mettre à sa disposition des centaines de femmes et d’hommes, constamment à son service, asservi·e·s, affamé·e·s de leur déesse, n’existant plus que pour son aura, son corps, sa voix, et par ses yeux.

SCP-055, le secret qui se garde lui-même

Personne ne sait ce dont il s’agit. Tou·te·s celles et ceux qui l’ont observé, fréquenté, examiné, analysé, sont incapables de dire ce en quoi consiste SCP-055. Personne ne sait. Ce n’est pas qu’il est invisible ou indescriptible : on peut le regarder, le sentir, le toucher, l’écouter, prendre des notes, des photos, des vidéos, le dessiner. Ce n’est pas non plus qu’on soit obligé·e, pour une raison ou pour une autre, de garder ces informations secrètes.

Non, si personne ne sait ce qu’est SCP-055, c’est parce que toute information à son sujet s’échappe de l’esprit qui a pu la détenir. Tout souvenir fuit de la mémoire de l’observateur·rice aussitôt après y être entré. Il suffit d’en parler pour changer de sujet, d’y penser pour se déconcentrer, et finalement, fatalement, oublier.

Dès qu’on termine une conversation sur SCP-055, on oublie, dès qu’on pose une photo de SCP-055, on oublie, dès qu’on finit de regarder une vidéo de SCP-055, on oublie. D’ailleurs, il y a fort à parier que vous en avez déjà vu des représentations sur Internet, même lu des articles entiers à son propos, peut-être avez-vous même un livre chez vous sur lui, mais vous avez… oublié.