Cannes, jour 3 : comment j’ai fini dans la story de Troye Sivan et interviewé mes influenceurs chouchous Paola Locatelli et Sundy Jules

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Cannes, jour 3 : comment j’ai fini dans la story de Troye Sivan et interviewé mes influenceurs chouchous Paola Locatelli et Sundy Jules

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Par Flavio Sillitti

Publié le , modifié le

Les petites victoires de la vie. Alerte : je cherche toujours une place pour The Idol.

Dans le classement des trucs cool de la vie, être envoyé à Cannes pendant son stage est plutôt bien haut dans la liste. Pour une raison qui m’échappe encore, je suis l’heureux élu. Entre syndrome de l’imposteur, incrustes, rencontres et mon quotidien de pique-assiette, je vous raconte tous les jours ma vie et mes galères sur la côte cinéphile la plus hype de France : le Festival de Cannes.

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Une bonne tranche de rire de bon matin

Le réveil est très piquant, les cocktails de la veille (soit quatre heures plus tôt) me font presque regretter ma double vie nocturne à Cannes. Puis je me souviens du visage de John C. Reilly et les senteurs lavande de ce maudit cocktail, et tout va mieux. Et puis, c’est Cannes ! On dormira quand on sera morts. Passée ma crise émotionnelle de gratitude envers le ciel pour me réveiller dans cette folie cannoise pour le troisième matin d’affilée, je me prépare pour mes projections du matin, j’enfile mes chaussures douloureuses et c’est parti.

Au menu : Rosalie de Stéphanie Di Giusto avec une Nadia Tereszkiewicz toujours aussi bluffante, ici dans le rôle d’une femme à barbe (eh oui), et puis Simple comme Sylvain de Monia Chokri. Je vous l’accorde, le nom ne fait pas rêver, mais le film en lui-même est tout bonnement délicieux, léger, à la photographie léchée et à l’humour impeccable. Je suis très mauvais public, d’habitude quand je rigole, je me force toujours un peu. Ici, je riais avec le cœur.

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Mon profil Grindr dans la story de Troye Sivan

Si vous ne connaissez pas Troye Sivan, vous êtes forcément un homme hétéro ou victime d’un cruel manque de goût. Plus sérieusement, ce chanteur australien est l’une de mes (nombreuses, vous l’aurez compris) idoles. Sa musique a bercé mon adolescence queer et je pense que son impact dans ma construction identitaire égale celui qu’a eu sur moi Frère des ours – ça veut dire beaucoup de choses.

Imaginez donc ma stupéfaction quand, en me baladant sur Instagram, je tombe nez à nez avec mon profil Grindr dans la story de Troye Sivan qui en profitait pour annoncer sa venue à Cannes pour la projection de la série The Idol dans laquelle il tient son premier rôle. Le temps que mon cerveau gobe l’information, je réalise qu’effectivement, ma bio Grindr depuis le début du festival est un désespéré “The Idol tix ?”, mis dans l’espoir que quelqu’un me file les précieuses entrées pour l’avant-première de lundi.

Un journaliste de Vogue, visiblement amusé par ma bio, l’a postée dans sa story Instagram, avant que Troye Sivan lui-même ne l’affiche sur son compte. C’est bien beau, tout ça, mais je n’ai toujours pas ma place. Si quelqu’un avec assez de pouvoir lit ces lignes : I NEED A TICKET.

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Le vaste monde de l’influence

Je recharge quelques points de vie essentiels pendant la journée et m’octroie une brève trêve pour me reposer. Ce soir, ça repart de plus belle ! Konbini co-organise une soirée sur les toits de la Croisette en collaboration avec Instagram. Mes collègues et moi sommes très mal informés donc ne savons pas vraiment sur qui on va tomber sur place. Si seulement j’avais su…

D’entrée de jeu, le ton est donné : je m’émerveille dans les couloirs du Marriott, je me la joue confiant dans mon costume full black (et mes chaussures toujours aussi inconfortables), je m’avance fièrement au desk de la soirée, et je me fais recaler comme une vieille daube. J’aime l’humilité qu’impose ce genre de moment. Après tout, ça me remet les pieds sur terre après mes illusions d’appartenance à la jet set. Bref, le temps que je traverse cette crise existentielle intérieure sur ma condition sociale modeste, la situation se débloque assez rapidement et je pénètre la majestueuse Terrasse d’Albane.

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Un endroit comme ça, je n’en verrai certainement pas des masses dans ma vie. Du coup, je prends le maximum de photos mentales de cette atmosphère, que je me repasserai dans la tête lors des instants les moins glorieux de ma vie – à l’arrêt de métro miteux en bas de chez moi ou dans la salle d’attente de mon proctologue, par exemple. Un coup d’œil à droite et je vois Just Riadh et son sourire Colgate ; un coup d’œil à gauche et voilà l’imposant HugoDécrypte, la toujours très classe Natoo ; et derrière moi arrive Bilal Hassani en bombe (comme toujours). Moi, dans tout ça, je suis au bout de ma vie. Fangirling assumé. Et c’est pas fini.

Les interviews de ma vie

La soirée est carrée, la musique excellente, un stand Fenty Beauty incruste des strass sur les dents des invité·e·s, des cocktails (encore des cocktails) aux couleurs d’Instagram coulent à flots, je m’offre un second dîner en bon pique-assiette que je suis, et là, la proposition inattendue que j’ai attendue toute ma vie : “Flavio, tu veux interviewer les influenceurs ?” Oui. Oui. Oui.

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Je me retrouve à piloter un format d’interviews articulées autour de la notion de “malaise” au Festival de Cannes, et en bon galérien que je suis, c’est totalement mon élément. La pression est vite balayée par l’excitation, et je me glisse instantanément dans la peau d’un mec trop sûr de lui, aux antipodes de ma vraie nature hyperanxieuse et socialement dysfonctionnelle. J’enchaîne ainsi Libellule, Pierre Painchaud, Sofyan Boudouni, tous·tes plus sympathiques les un·e·s que les autres, avant d’arriver au climax de ma soirée : Sundy Jules et Paola Locatelli, en face de moi, qui répondent chaleureusement à mes petites questions et me balancent des anecdotes sur Timothée Chalamet. Autant vous le dire : je suis refait.