Si vous êtes un minimum actif·ve sur Insta et/ou TikTok, vous avez forcément déjà vu une de leur publicité sur votre feed. “Candlelight”, ou la promesse de la démocratisation de la musique classique jugée, souvent à tort, comme l’apanage d’un certain public privilégié. Si ces concerts ont lieu partout dans le monde, le concept est peu ou prou toujours le même : on choisit un catalogue plus ou moins moderne (Mozart, ABBA, BTS, des openings d’anime, bref, il y a à boire et à manger), qu’on revisite avec des musiciens, un joli lieu souvent insolite et, surtout, des bougies par centaines voire milliers.
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De la musique classique dans un jogging de velours
À force d’être matrixée par ces publicités, je me devais d’essayer. Mon choix s’est ainsi porté sur une soirée hommage au répertoire de Michael Jackson au musée Grévin. Première surprise, même si beaucoup s’en doutaient sûrement : les bougies sont fausses. Pour des raisons de sécurité, entre autres. Pour autant, leur présence fait tout de même un petit effet, mais pas forcément celui escompté. Ne vous en faites pas, nous y reviendrons plus tard. “L’orchestre” (apprenons à doser, ils ne sont “que” quatre musiciens), arrive pile à l’heure et commence une setlist tout à fait honorable qui durera une petite heure.
© Photo de presse Candlelight
Au programme, des classiques comme “Black or White” ou “Thriller”, mais aussi des titres légèrement plus confidentiels comme “Ben” qui date de l’era Jackson Five et tirée d’un film du même nom. Spoiler : j’ai eu quelques larmes qui traînaient dans les mirettes à ce moment-là, cette chanson étant une déclaration d’amour d’un gosse à son BFF aka… un rat assoiffé de sang. Jugez-moi fort, jugez-moi tendre.
L’un de mes collègues, qui avait déjà vu un concert Candlelight il y a plusieurs années dans un autre lieu, m’avait confié trouver la mise en scène plutôt pauvre. J’ignore si le cadre prestigieux du théâtre du musée Grévin a aidé (coucou, la statue de cire de Charles Aznavour posée dans le public), mais j’aurais plutôt tendance à aller dans l’autre sens. Sans fioriture ni fausse note, les musiciens enchaînent les titres avec facilité, se permettant même le luxe d’une private joke avec le public entre deux titres, histoire de. Si la mission principale est de démocratiser la musique classique, l’objectif est plus que réussi.
Car j’ai beau adorer me faire passer pour une femme raffinée, je n’aurais peut-être pas apprécié toutes les subtilités d’une énième représentation du Barbier de Séville. Ici, j’ai savouré chaque instant de chaque reprise du roi de la pop, sans faire semblant pour impressionner mes voisins. Habillée de mon meilleur joggo en velours (le seul, pour tout vous dire) et d’un hoodie, je n’ai pas ressenti la pression d’une soirée grandiloquente à l’opéra où j’aurais été étriquée dans une robe de Lady Di. Le public présent ne s’y est pas trompé et, comme moi, a opté pour des outfits dans lesquels le confort prime.
Les paupières sont lourdes
Petit détail qui n’en est toutefois pas, les fameuses fausses bougies citées plus tôt et qui font toute la sève de l’évènement. Si le rendu est tout sauf kitsch, il n’est pas aussi romantique qu’on pourrait l’espérer en voyant toutes les publicités. En réalité, dans mon cas précis et donc très personnel, c’est même tout l’inverse : dans l’obscurité du lieu avec pour seules lumières ces objets, mes yeux se fermaient inexorablement. Un ou deux morceaux de plus, aussi entraînants soient-ils, et je m’endormais à coup sûr. Oubliez peut-être ce type de concert pour un premier date… Mais aussi pour taper vos plus belles stories Insta, obscurité oblige. In real life, on vous rassure, la scène est tout ce qu’il y a de plus visible… à condition d’avoir une bonne place, ce qui m’amène à un autre point qui piquera certain·e·s.
Si l’accessibilité se fait dans le fond, dans la forme, c’est parfois autre chose. Certains concerts se veulent accessibles à 15 euros, d’autres à 28. Les prix varient au gré des catégories, selon si vous êtes face à la scène, proche ou éloigné·e… Bref, la facture peut vite grimper pour peu qu’on souhaite avoir des places décentes. Cela étant, un rapide coup d’œil sur les concerts parisiens indique des tarifs tout à fait concurrentiels avec l’actu culturelle. On imagine donc que ça dépend du lieu, du moment, etc. Le plus simple étant toujours que vous vous fassiez votre propre avis. En ayant bieeeeeeen dormi avant, juste pour être sûr·e.
