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Boombass (MC Solaar, Funk Mob, Cassius) nous présente son ÉNORME collection de disques

Boombass (MC Solaar, Funk Mob, Cassius) nous présente son ÉNORME collection de disques

Par Aurélien Chapuis

Publié le

Jazz, Pop, Rap, Funk, Soul, House : Hubert Boombass raconte les petites histoires derrière ses disques.

Hubert Blanc-Francard alias Boombass a traversé la musique française. Il a été producteur sur les quatre premiers albums de MC Solaar, bidouilleur de génie asbtract hip-hop avec La Funk Mob et Philippe Zdar, compositeur et producteur sur les disques de son frère Sinclair et fondateur d’une partie de la French Touch avec Cassius et toujours Philippe Zdar dans tous ses projets.

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Hubert nous a invités au studio Labomatic où ils ont réalisé une partie de leur musique avec Philippe, un studio qu’Hubert partageait avec son père, Dominique Blanc-Francard, ingénieur du son légendaire de la pop française. En passant plusieurs heures avec Hubert et sa collection de disques, on retrace un parcours musical très éclectique, entre hip-hop, pop et house. Voici la liste de toutes les références citées par Boombass et toutes les histoires qu’il raconte à travers ses disques.

Tears for Fears – “Shout” (1985)

“Deux têtes à claques mais bon, on était puceaux, on écoutait ça, on aimait bien. Il y avait quand même une prod de fou. Il y avait des sons de synthé notamment vraiment top pour l’époque. Et j’avais la même coupe de cheveux, c’est fou.”

Madness – “One Step Beyond” (1979)

“Mes premiers héros. Notamment la pochette de l’album One Step Beyond, je rêvais d’être dans la bande.”

Marvin Gaye – “What’s Going On” (1971)

“Tout le monde connaît cet album de Marvin mais là c’est un original, il est vraiment top au toucher. Après, ce que je fantasmais beaucoup, c’était les équipes derrière Marvin Gaye, la Motown, ce côté mogul avec 70 musiciens qui font tous les disques. Le son Motown est influencé une partie de la musique américaine pendant plus de vingt ans. C’est hyper beau.”

Andrew Gold – “Never Let Her Slip Away” (1978)

“Un album génial que j’ai beaucoup écouté pendant mon adolescence. Ça s’est vraiment de la “Calif”, des super musiciens, des guitares, des claviers et un mec qui pleure sur chaque chanson parce qu’il vient de se faire larguer. Il fait des chansons superbes belles. J’écoutais ça parce qu’il jouait avec des brutes, des musiciens géniaux de la côte ouest qui avaient l’habitude de jouer ensemble. On pouvait entendre quand ils jouent qu’ils se connaissent vraiment. Je prenais ses disques par rapport aux musiciens qui jouaient dessus, histoire de retrouver ce son-là, que j’aimais bien.”

Eric B & Rakim – “Follow The Leader” (1988)

“J’adore la pochette. Et le morceau est fabuleux. Rakim, c’est lui qui m’a mis la première claque, le coup de pied, le coup de poing. C’est le moment où j’ai senti que ça allait être ma vie, musicalement en tout cas.”

Ella Fitzgerald & Count Basie (1963)

“Ella Fitzgerald, c’est ma mère spirituelle. Elle a un registre dans la finesse qui est quasiment sans limite. Si j’avais deux femmes dans ma vie, ce serait Maria Callas et Ella Fitzgerald. Et là, c’est un superbe disque avec Count Basie qui avait un Big Band incroyable à l’époque avec des musiciens hors norme.”

Grant Green – “The Final Comedown” (1972)

“C’est pas forcément un artiste intéressant mais c’est un disque qu’on a beaucoup cherché entre 1991 et 1994 quand on travaillait sur les albums de Solaar avec Philippe Zdar. Après l’époque Tribe Called Quest, on cherchait vraiment ces samples avec un orgue, une guitare, bien jazz-funk. Et y’a eu quelques samples pas mal là-dessus. On s’est ruiné à acheter ce genre d’albums que les mecs revendaient super chers. Et tu le mettais et t’avais un peu de la musique d’ascenseur quoi. On a perdu beaucoup d’argent mais parfois on tombait sur une cymbale qui faisait plaisir.”

DJ Dee Nasty – “État d’Urgence” (1991)

“Je travaillais chez Polydor à l’époque. Je voulais absolument sortir un disque de hip-hop. Vu l’aura de Dee Nasty en tant que pionnier du DJing en France, parrain d’un nombre incalculable de gens, j’ai tanné Marc Lumbroso qui était mon boss à l’époque pour sortir ce disque. Marc, il ne comprenait rien à tout ça, normal c’était un disque incompréhensible pour un boss de maison de disques, mais il m’a laissé faire donc je lui suis très redevable. J’étais le directeur artistique, j’avais fait chié tout le monde pour que ce soit beau, que ça sorte dans des bonnes conditions, que Dee Nasty ait du blé pour le faire, qu’il ait un studio et voilà. Je suis assez fier qu’on ait pu faire ça ensemble.”

Ideal J – “Le Ghetto français” (1996) / MC Solaar “Ragga Jam” avec Raggasonic et Kery James (1991)

“Ce premier disque Ideal J avec le petit frère Mehdi qui était au contrôle. Je suis content de le retrouver, je ne savais même pas que je l’avais. Et Kery James qui avait 14 ans pendant la première session d’enregistrement sur le premier album de MC Solaar. Il n’était pas grand à l’époque. Mais il a toujours hyper bien rappé, c’était fou. “

Mtume – “Juicy Fruit” (1983) / Notorious B.I.G. – “Juicy” (1994)

“J’ai découvert Mtume grâce à Notorious B.I.G. et Sean “Puffy” Combs, c’est le sample de “Juicy”. L’album Ready To Die, ça a été vraiment important. Puffy et toute sa bande (il n’était pas seul malgré ce qu’il essayait de faire croire), ils ont amené une nouvelle façon de produire du rap, il y avait du sample mais aussi des parties rejouées, des arrangements. Et après, il y avait Notorious B.I.G. avec ses paroles incroyables, ça nous a vraiment marqués. On venait de finir Prose Combat quand on a écouté ça, ça m’a hyper hyper influencé sur les deux albums suivants, Paradisiaque / MC Solaar, et sur toute la suite.”

2Pac, Dr. Dre & Roger Troutman – “California Love” (1995)

“Biggie et 2Pac sont assez indissociables, notamment parce que les albums sortent à la même époque et parce que ça finit mal pour les deux. Je pense que j’ai préféré cet album et le son de 2Pac et Death Row en général. Dans l’aventure, ça me faisait plus rêver, il y avait le côté californien que j’aimais bien dans les années 1970-1980 mais il y avait aussi et surtout Dr. Dre. Dans la prod et dans la composition de l’équipe qu’il montait, il était quand même bien plus fort que Sean “Puffy” Combs. Puffy, il avait un côté plus branleur alors que Dre, il restait dans le temps, toujours sur le son. Quand il fait un autre délire, c’est un casque, ça reste dans le son. Cette approche de production très musicale et différente, c’est un genre de Berry Gordy à échelle plus resserrée. Death Row, il y avait un peu de ça je trouve, un côté Motown gangsta rap.”

“On était dans ce studio quand on a fait les deux derniers disques avec Solaar et on était vraiment dans cette optique d’utiliser des instrumentations funk, de rejouer les samples comme sur ces deux disques de Biggie et 2Pac. On était vraiment dans ce délire avec Philippe mais bon, ça ne m’a pas fait faire les tubes de 2Pac ou Biggie. Mais quand même, on s’est bien marré. “

Massive Attack – “Unfinished Sympathy (Nellee Hooper mix)” (1991)

“Massive Attack, groupe très important pour notre progression musicale. Et là surtout, c’est un remix de Nellee Hooper, producteur anglais vraiment génial, il a fait Soul II Soul, Björk, U2, Madonna… Je le cite parce que j’adorais vraiment son concept The Wild Bunch dans les années 1980, justement avec Massive Attack, Tricky. On imaginait quatre ou cinq producteurs ensemble avec un nom de groupe. Ça m’a influencé pour le nom The Funk Mob. J’aimais l’idée que ce soit plusieurs personnes derrière les boutons sous un seul nom.”

La Funk Mob – “La Doctoresse” (1994) / “357 Magnum Force” (1994)

“C’est un maxi qu’on a fait, encore avec Philippe. De toute façon, j’ai fait tous mes disques avec lui. On l’a vraiment fait au départ pour se marrer en studio, en 48 heures, à partir des productions qu’on avait faites pour Solaar sur une demande de l’Anglais James Lavelle qui débutait le label Mo’Wax à l’époque. J’ai envoyé les bandes et j’ai complètement oublié ensuite. Jusqu’à ce que je reçoive le vinyle par la poste puis que mon répondeur soit rempli de demandes d’interview en anglais. Je me suis dit : ‘il se passe un truc.'”

“C’est vraiment la musique qui nous a ouvert la porte pour la suite à l’international. On ne s’en est pas rendu compte sur le moment mais ça a plus aux Anglais, aux Américains, aux Allemands, aux Italiens. Pour moi, c’était hyper abstrait comme musique, c’était instrumental, c’est que j’aimais mais je ne comprenais pas que d’autres écoutent ça.”

Fela Kuti – “Shakara” (1977)

“Je ne connaissais pas Fela, j’ai pris ce disque pour la pochette au départ. Et j’ai ensuite écouté ce disque en boucle. C’est ce genre d’artiste qui mélange le rythme avec l’hypnotisme, surtout avec des musiciens incroyables. Fela, vous pouvez tout acheter, tout voler, tout sampler, c’est vraiment fabuleux. C’est presque un des pères de la techno et de la house sans le vouloir, dans le côté hypnotique et morceaux de 20 minutes. Et encore, je pense qu’il les coupait parce que ça ne tenait plus sur la face.”

“Avec Philippe, on a été assistants de studio. Et à un moment, il a assisté Fela Kuti justement. Il me racontait des histoires de studio comme ça et il me disait que Fela avait son propre rouleur de joints personnel. Quel kif. Et une fois, Fela avait oublié au studio son huile de cannabis hyper forte. Et bien sûr, Philippe ne l’a jamais rendue. Son équipe était revenue en mode “Elle est où l’huile ?” Philippe avait dit “Je ne vois pas de quoi tu parles”. Et on s’est fumé l’huile. Excuse-moi, feu Fela !”

Nuyorican Soul & Jocelyn Brown – “I Am the Black Gold of the Sun” (1997) / Rotary Connection – “I Am the Black Gold of the Sun” (1971)

“Louie Vega et Kenny Dope alias les Masters At Work ont été hyper importants dans mon changement de registre. Philippe m’en a parlé dès 1992. Il avait fait le lien avec ce que je kiffais dans la musique, il n’arrêtait pas de m’en parler. On a fait deux concerts sous le nom de La Funk Mob avant Cassius et les Masters At Work faisaient vraiment partie de la playlist. On réduisait à mort les tempos pour que ça colle mais c’était vraiment notre univers. Après quand j’étais à New York en 1995, j’ai vu Louie Vega mixer. Et là j’ai pris la tarte, c’est là que j’ai fait la bascule entre hip-hop et house. Il y avait un vrai métissage dans ces soirées-là au milieu des années 1990 à New York, ça m’a profondément marqué.”

“Sur ce disque particulièrement chante Jocelyn Brown qu’on connaissait grâce à son énorme tube des années 1980 et qu’on redécouvre sur ce titre avec les Masters At Work. Et deux ans après, notre première vraie chanson avec Cassius, “I’m A Woman”, et bien on l’a fait avec Jocelyn Brown qu’on avait vu à Ibiza et qu’on avait réussi à contacter. C’est vraiment une femme fantastique. Et derrière un micro, Jocelyn Brown, c’est vraiment vraiment un kif”

“Le morceau “I’m the Black Gold of The Sun”, j’ai découvert que c’était un original de Minnie Riperton grâce à ce titre des Masters At Work. C’était avec son groupe Rotary Connection. J’ai adoré l’original, j’ai acheté tous les albums du groupe. C’est ça qui est bien avec la production, si tu fais une reprise, tu offres une nouvelle vie à un disque, à des auteurs, à une chanson, je trouve ça vraiment génial.”

Sinclair – “Georgy Porgy” (1997)

“Ça c’est un disque qu’on a fait avec mon frère, un remix que j’adore “L’Épreuve du Temps”. J’avais samplé Toto que j’ai allègrement pillé, c’est un de mes groupes préférés. Encore des musiciens fous. J’ai pas les disques là, ils sont tous chez moi, précieusement.”

Motorbass – “Transphunk” / “Suce Mon Son” (1993)

“C’est le tout premier disque de Motorbass, le groupe monté par Philippe et Étienne de Crécy aussi en 1994 ou 1995, quasi en même temps que La Funk Mob. Ah tiens d’ailleurs, il y a “La Doctoresse” dessus, j’avais complètement oublié ça. Sur ce maxi, il y a “Suce Mon Son” avec un sample d’un brésilien hyper connu, le morceau est complètement barré. Et quand je l’écoute, je retrouve mon pote en fait dedans. Je retrouve vraiment son énergie par moment hyper fatigante mais dans son truc, ça part dans tous les sens mais ça lui ressemble. J’adore ce disque, c’est l’exemplaire de mon frère, il est dédicacé mais je le garde.”

Cassius – Dinapoly Versus Foxxy Lady (1996)

“Ça, c’est le tout premier disque de Cassius. Cassius au départ, c’était un nom de parfum. Philippe avait toujours beaucoup d’idées et un jour, il me dit “je vais faire un parfum, j’ai un nom : Cassius”‘. Puis finalement c’est devenu le nom de notre label pour notre premier disque, on a mis “Cassius 1996″ genre c’était notre première production. Quand on reçoit les disques, on voit la mention Cassius et on se dit, ça ferait un bon nom de groupe quand même. Et puis on se connaissait, on aurait fait vraiment un label, on aurait sorti un disque tous les 29 ans. Donc on a fait un groupe. Et on a fait 5 disques en 20 ans.”

DJ Mehdi / Philippe Zdar – “Nadja” (2001)

“Ça, c’est l’unique maxi qu’ont fait Philippe et Mehdi ensemble sous le nom Nadja en 2001, il est super ce morceau, je vais le ramener, je vais faire un truc avec.”

Daft Punk – “Too Long” (2001)

“Je vais rester dans le copinage avec cet album japonais des Daft Punk. Album hyper rare, je ne savais même pas que je l’avais, je suis hyper content. Mais c’est pas pour la pochette même si elle est cool, c’est plutôt pour l’importance de ce disque. Je ne m’en suis pas rendu compte quand on l’a écouté la première fois parce qu’on était en plein enregistrement de notre deuxième album. On s’est quand même regardé avec Philippe et on s’est dit “Wahou, d’accord”. Plus tard, on a refait une écoute à Londres avec plein de gens et là, ça a commencé à faire un peu mal. Après on s’est retrouvé en Californie avec eux et on l’a réécouté une troisième fois et là, ça a mis un merdier total dans notre tête pour la finalisation de notre disque.”

“Ce qui m’a marqué, c’est la vision autour, la mise en action des idées. Nous, on avait plein d’idées mais on en mettait une sur quinze au final. Thomas et Guy-Man, ça se faisait, c’était des machines folles. Et le disque vieillit hyper bien. Musicalement, la French Touch, elle est finie avec Discovery. Là, t’as des mecs qui savent faire des chansons. Notamment “One More Time” et “Too Long”, que je trouve fabuleux avec Romanthony, un héros vocal de la house complètement allumé. Un enfant de Prince version house. Daft Punk, ils ont réussi un grand écart incroyable avec lui, le tube planétaire “One More Time” ET le morceau que tu joues à 4 heures du mat en transe, “Too Long”. C’est vraiment un modèle ce disque.”

Ohio Players – “Fire” (1974)

“J’ai acheté tous les disques d’Ohio Players au départ pour les pochettes mais je conseille absolument toute leur discographie. Ils composaient tout ensemble en studio, il n’y avait pas d’auteurs ou quoi, c’était vraiment un groupe fusion. C’est Questlove qui en parlait un peu mais le batteur des Ohio Players, les rythmiques, elles sont vraiment hors norme. Juste, à un moment, il y a un mec de maison de disques qui leur ramène de la coke, ils tombent dedans et bam, leur carrière est ruinée. C’est important les maisons de disque.”

Sly & The Family Stone – “If You Want Me To Stay” (1973) / Graham Central Station – “Hair” (1974)

“J’achetais pas mal de disques pour la pochette, souvent quand il y avait un délire Sly Stone, je prenais. Sly Stone, j’ai presque tout en double. La première fois que je l’ai entendu ça a vraiment été un coup de cœur, je pense que c’est ses harmonies, sa voix. T’as des artistes comme ça qui sortent toujours le truc au moment où il faut, même s’ils sont archi défoncés. Et puis il y a un jeu hyper à part, un son. Notamment avec Larry Graham au départ, qui a inventé le slap à la basse. Et puis il a influencé beaucoup de gens, il a réussi à mélanger la culture pop blanche avec un funk noir américain, impossible à dissocier. Comme tous les grands en fait.”

Sade – “The Sweetest Taboo” (1982)

“On était quand même tous un peu amoureux de Sade. Philippe a eu la chance d’être au studio quand elle est venue, j’étais jaloux. Elle a vendu tellement de disques et on n’en parle pas au niveau où on devrait. C’est hyper dur à décrire ou à classer. J’avais un YAMAHA CS 80 que j’avais depuis 25 ans et je l’ai vendu sept fois le prix que je l’ai acheté donc j’étais hyper content mais je voulais que ça parte dans les mains d’un mec qui ne fasse pas la même musique que nous. Et il s’est avéré que je l’ai vendu au claviériste de Sade qui était hyper heureux. Donc ça fait un petit lien avec Sade.”

Armand Van Helden – “Ultrafunkula” (1997)

“FFRR, c’était un super label anglais monté dans les années 1980-1990 par Pete Tong, légende de la radio anglaise. Là c’est vraiment la période house, nous on est dans la French Touch, il y a du filtre à gogo, des voix. Et Armand Van Helden a fait un nombre de disques incroyables à travers tout ça. On a eu la chance de le rencontrer aussi quand on tournait avec les Daft à New York. Il avait un grand loft avec vraiment que des disques. En fait, tous ces mecs qui font des disques qui comptent, t’es pas forcément pote avec eux mais quand tu les rencontres, que tu vas chez eux, tu vois qu’on a tous le même truc, on connaît tous le sujet en fait. Les mecs, ils connaissent 85 000 disques, ils connaissent tout. C’est comme dans tous les domaines, si tu veux passer certaines étapes, il faut travailler, il faut se cultiver, c’est hyper important.”