BLACKPINK loin de notre area, ça vaut quoi ce premier album de ROSÉ en solo ?

BLACKPINK loin de notre area, ça vaut quoi ce premier album de ROSÉ en solo ?

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ROSE sort “rosie” @amylee

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Par Mélissa Chevreuil

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OK, on a tous kiffé "APT.", mais c’est quoi la suite ?

“Retourner sa veste” : Locution verbale (Sens figuré). Définition : changer de camp ou d’opinion par intérêt et non en vertu de principes moraux, afin de saisir une occasion ou d’échapper à une menace. Si je commence cette critique telle une dissertation littéraire, ce n’est pas pour rien. J’ai littéralement retourné ma veste sur ROSÉ qui était, je l’avoue sans rougir (ou alors que si peu), la membre des BLACKPINK que je suivais et appréciais le moins en solo. Niveau style, je m’intéressais davantage JENNIE, chouchou des maisons Jacquemus, Chanel et consorts. Musicalement, LISA nous a régalés avec pas mal de bops aux différentes directions artistiques, surtout cette année, de “Rockstar” à “Moonlit Floor (Kiss Me)”. Et en son temps, j’ai saigné “FLOWER” de JISOO (grâce ou à cause de TikTok, allez savoir).

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Mais ROSÉ, rien à faire : je ne la calculais pas plus que ça, comme bon nombre de personnes qui écoutent de la K-Pop, admettons-le. Et puis a débarqué sans crier gare “APT.” en featuring avec Bruno Mars, qui s’impose déjà comme un classico des karaokés en duo. Sur YouTube et en 2024, c’est tout simplement le N° 1 du top mondial des clips musicaux. Dès lors, une fois ma veste en cuir vegan retournée, je n’attendais qu’une chose, que ce 6 décembre arrive que je puisse enfin écouter rosie, soit le premier opus solo de l’artiste. Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai.

Vers un public (et un succès) à l’international

Chanceuse, j’ai pu assister à une session d’écoute avec des fans deux jours avant la sortie officielle, dans un petit café du 2e arrondissement parisien, qui prendra alors des airs d’océan de thés glacés, de parfums bien doux et de sacs à main aux charms aussi mimis que multiples. En assistant aux premières réactions en direct, j’ai déjà le ton du succès que peut espérer ce projet : ça sent le banger plein les narines. Car l’artiste assume à 100 % une influence très pop américaine. Comparaison n’est pas raison, mais il y a des accents “Taylor Swiftien” ici et là au gré des pistes.

C’est même visible, littéralement, dans le clip de “toxic till the end” (presque 5 millions de vues en moins de six heures, le vertige on vous dit), qui a ce “je-ne-sais-quoi” de “Blank Space”. On y voit alors ROSÉ vivre sa relation la plus toxique avec Evan Mock, modèle et acteur vu dans le mal-aimé reboot de Gossip Girl, ici fuckboy skateur plutôt crédible. “3am” est assurément taillé pour se glisser dans la BO d’un teen drama sur Netflix. “gameboy” est peut-être l’un des titres qui surprend le moins, collant davantage aux codes de la K-pop actuelle, avec toute l’efficacité que cela sous-entend. On jurerait parfois entendre la voix de Selena Gomez mais encore une fois, c’est un compliment. “stay a little longer” est clairement le moment “démonstration vocale” de l’opus, où la chanteuse dévoile toute l’étendue de ses capacités vocales. Pas nécessairement le slow de l’année, mais il a aussi son charme.

Alors concrètement, est-ce que j’ai aimé cet album qu’est rosie ? Oui. Court et digeste, agréable et pop, doux et mielleux. De là à dire qu’il est mémorable, c’est un pas que je n’oserais franchir, seuls le temps et les chiffres peuvent le dire à ma place. Chose sûre, il trouvera une solide position dans les playlists des fans de l’idol, mais pas que. La jeune femme a eu l’intelligence de viser large, et je ne serais pas surprise qu’une farandole de swifties et autres amateurs de pop d’outre-Atlantique y trouvent à boire et à manger. Je regrette toutefois l’absence de pièce maîtresse versant moins dans la mélancolie, de bangers aussi forts, addictifs et entraînants qu’ “APT.”, comme si ROSÉ avait déjà posé sur la table la meilleure carte de son jeu. Mais ça sera peut-être pour une version deluxe ?