En plein mois des fiertés, le très strict comité de censure chinois s’est attaqué à Alien : Covenant.
Dans le dernier Alien, les cyborgs Walter et David (tous deux incarnés par Michael Fassbender) partagent une leçon de flûte et un moment d’intimité qui se termine par un baiser – de Fassbender à Fassbender donc. Mais rien de tout cela n’apparaît dans la version diffusée en Chine.
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Reading that David and Walter kiss in Alien Covenant? Just saw it in Beijing & saw no such peck. Among the alleged 6 minutes cut for China? pic.twitter.com/ojmTBa7W6N
— Jamie Fullerton (@jamiefullerton1) June 17, 2017
Traduction : “Je lis que David et Walter s’embrassent dans Alien : Covenant ? Je viens de le voir à Pékin, et il n’y avait rien de tout cela. C’est à cause des six minutes de coupe en Chine ?”
Les censeurs chinois se sont attaqués à plus d’un blockbuster hollywoodien ces temps-ci : quatorze minutes ont été coupées dans Logan et huit minutes dans Resident Evil : Chapitre Final. Mais il y a quelque chose de particulier cette fois-ci : les six minutes en question, considérées comme offensantes, diffèrent de la violence et du gore habituellement ciblés, puisqu’elle prive le public d’un moment romantique entre les deux personnages joués par Michael Fassbender.
Les relations conflictuelles qu’entretient la Chine avec la représentation de l’homosexualité à l’écran ne datent pas d’hier. Rappelons que Le Secret de Brokeback Mountain n’avait pas eu le droit de sortir en salle. Pourtant, le passage “gay” de La Belle et la Bête (qui a posé problème en Russie) est, lui, passé comme une lettre à la poste.
Si cette coupe n’impacte pas réellement l’intrigue, il pose tout de même problème à beaucoup de gens, dont les fans de la saga et de Michael Fassbender, sans parler de la communauté LGBTQ. Comme l’explique le journaliste Jeffrey Bloomer sur Slate, ce baiser donne une nouvelle portée à Alien : “On passe de la vallée de l’inattendu au rêve fiévreux de l’inceste entre jumeaux, voire à une parabole sur l’aspect toxique que peut avoir le regard sur soi.”
Les spectateurs chinois devront se contenter d’imaginer ce passage, pour le moment.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet