La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a détaillé mercredi les aides pour un secteur du septième art en plein marasme, promettant de “protéger l’ensemble de ce modèle culturel qu’est le cinéma”.
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“La crise n’est pas finie, nous pouvons même considérer que la situation se tend […] l’avenir de la filière est en jeu et il faut respecter les consignes sanitaires”, a déclaré la ministre devant les exploitants de salle réunis pour leur congrès annuel à Deauville (Calvados). “Passé le temps de l’urgence vient celui de préparer une reprise durable et pérenne de la filière”, a-t-elle poursuivi.
Elle a détaillé les mesures destinées au cinéma, alors que le plan de relance du gouvernement prévoit de consacrer au total deux milliards d’euros à la culture. Les exploitants, qui peuvent éponger une partie de leurs pertes de billetterie grâce à une mesure de compensation de 50 millions d’euros, bénéficieront d’autre part de 34 millions d’euros supplémentaires pour assurer leur viabilité.
Ces mesures doivent “permettre aux salles de tenir” dans l’attente que l’offre de films revienne à la normale, a réagi auprès de l’AFP Marc-Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération des exploitants (FNCF), qui a salué des “mesures de très grande ampleur”.
Parmi les autres enveloppes, 19 millions iront aux producteurs et aux distributeurs, ou encore six millions aux “talents”, dont les jeunes auteurs. Les enseignants seront également davantage incités à emmener leurs élèves au cinéma pour des séances pédagogiques, un moyen d’œuvrer à “la reconquête du jeune public”.
Une grande partie du soutien au secteur passe par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), pour lequel le gouvernement a déjà annoncé un effort de 165 millions d’euros.
Mme Bachelot a souligné que les cinémas français, rouverts depuis la fin juin, s’en tiraient mieux que ceux d’autres pays européens, avec une baisse de fréquentation des deux tiers contre parfois 90 % dans les pays voisins.
Le cinéma français doit profiter selon elle de cette crise pour “mener une ambitieuse stratégie de conquête dans un contexte de très grande perturbation du marché” : “La France est déjà le deuxième exportateur [mondial] de films, mais notre cinéma présente encore un important potentiel à développer”, avec l’ouverture d’une nouvelle structure dédiée dès 2021, a-t-elle poursuivi.
Konbini avec AFP