Asakura, le jeune prodige du rap ASMR, est prêt à prendre d’assaut 2021

Asakura, le jeune prodige du rap ASMR, est prêt à prendre d’assaut 2021

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(©YouTube/Asakura)

Apprécié pour son flow mélodieux et sa voix grave au charme profond, le jeune artiste devrait bientôt marquer la scène musicale.

Alors que la scène musicale actuelle voit le développement de dizaines de rappeurs, Asakura se fait un nom, qui devient sûrement de plus en plus connu. Du haut de ses 23 ans, le jeune artiste a réussi à imposer sa patte et à séduire un public désormais fidèle grâce à son flow si particulier, sa voix grave, charmante et addictive, et ses instrus dansantes.
Pourtant, rien de ne semblait prédestiner Asakura à la musique. En effet, c’est sur les planches qu’il a commencé sa carrière : à partir de ses 13 ans, il entend devenir comédien et se lance dans le stand-up. Mais comme il nous l’a affirmé dans sa première interview donnée à Konbini : “Les aléas de la vie ont fait que je me retrouve aujourd’hui derrière un micro, non plus pour faire des vannes mais pour chanter.”
Asakura fait donc preuve d’une grande aisance dans sa musique, et invite son public dans un univers qui bouillonne de références à la pop culture. Désormais lancé en indépendant, et particulièrement actif sur sa chaîne YouTube et sur les réseaux, il est un artiste à suivre de près en 2021.

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Un rappeur bien dans son époque

Asakura n’est encore qu’au début de sa vie d’artiste, mais mêne déjà sa carrière d’une main de maître. Alors qu’il était signé en maison de disques, il a dernièrement décidé de se lancer en indépendant en fondant son propre label, Funbari No Records. “C’est le plus grand changement qu’il y a depuis novembre 2019, affirme-t-il. Et j’ai continué à sortir des titres, dont ‘Cool’, qui a été une grosse tendance TikTok pendant le premier confinement.”

En effet, les réseaux sociaux constituent pour le jeune rappeur un canal privilégié pour partager sa musique. Asakura l’a bien compris, c’est là que le public se montre le plus présent et le plus réactif. “Aujourd’hui, c’est un peu obligatoire d’être présent sur les réseaux si on veut que sa musique soit diffusée. Surtout que je n’ai pas d’autres moyens de promo, donc on essaie d’utiliser les réseaux à notre avantage au maximum”, explique-t-il.
C’est ainsi que le jeune rappeur se lance dans un nouveau concept, “Samedi soir chez Asakura”. “L’idée est de sortir plusieurs morceaux, tout au long de cette année. C’est venu de l’envie de donner beaucoup plus de contenus que ce que j’ai pu faire les années précédentes.” Il organise donc un rendez-vous hebdomadaire, et propose le clip inédit d’un nouveau morceau tous les samedis à 18 heures.

J’avais aussi envie faire des morceaux où je peux essayer plein de styles, pour affiner ma proposition pour mon premier projet. C’est une sorte de laboratoire.”


Un exercice qui lui permet également de se familiariser avec les goûts et les attentes de son public. “C’est aussi une façon de voir où est-ce que les gens m’attendent, où est-ce qu’ils sont réceptifs, où est-ce qu’ils m’attendent le moins”, affirme-t-il. Car le jeune rappeur n’a, pour l’instant, pas réellement eu l’opportunité de créer des liens avec ses auditeurs. Il explique : “Je n’ai encore jamais eu l’occasion de faire de scène. Surtout en 2020, c’était impossible. Donc, ce projet, c’est pour que les gens puissent me découvrir, et apprendre qui je suis vraiment.”

Un amoureux de pop culture

Cet amour du divertissement et de la pop culture, Asakura le nourrit depuis sa plus tendre jeunesse. Un attrait qui est exprimé même dans son nom de scène, tiré du manga Shaman King. Car pour le jeune rappeur, les shonens sont une véritable référence : “J’étais vraiment passionné par les mangas, chez mes parents j’en avais 500 ou 600. C’est surtout le message qu’ils véhiculaient : le héros doit se dépasser pour atteindre ses objectifs.”
C’est ainsi que des titres comme Naruto ont fait particulièrement écho chez lui : “C’est vraiment le manga qui m’a le plus bouleversé de ma vie.” Ces lectures d’enfance, Asakura en tire des leçons encore aujourd’hui.

“À chaque fois que je fais un truc, j’essaie de le faire au maximum et de me dépasser. Même quand il y a des échecs, on se relève. Je conçois tout comme ça.”

Au-delà de ces titres nippons, le jeune artiste explique avoir baigné dans une multitude de références. “Je suis un fou furieux de pop culture, s’enthousiasme-t-il. Quand je ne fais pas de musique, je suis tout le temps dans les films, dans les comics, dans les séries… C’est vraiment ma passion depuis toujours. Dès que je termine mon travail, c’est dans cet univers que je me plonge.” Ce bagage culturel, Asakura en tire une grande créativité, qui se ressent notamment dans ses clips.

Un artiste soucieux de se réinventer  

De son passé sur les scènes de stand-up, Asakura garde l’énergie et l’humour. Dans ses morceaux, le rappeur fait toujours preuve d’un second degré pétillant, qui est aujourd’hui devenu sa marque de fabrique. Cependant, il ne compte certainement pas se limiter à cet aspect.

“Mon challenge cette année, c’est de me présenter aux gens. Là, la facette que j’ai montrée de moi, c’est ce côté décalé. Mais j’ai d’autres facettes, plus sombres. Donc il ne faudra pas être étonné s’il y a des propositions différentes.”

Jusqu’à maintenant, le jeune artiste avait surtout livré des sons d’ambiance, parfaits pour être passés en club. “Mais il y a aussi beaucoup de styles de musique qui me plaisent, affirme-t-il, pas seulement des musiques de club up-tempo. J’ai aussi enregistré des sons qui sont beaucoup plus doux, plus mélodieux, qu’on coffre en attendant le bon moment. Ce sont des prises de risque que j’adore faire.” La musique d’ambiance constituait en effet la porte d’entrée parfaite pour le jeune rappeur dans l’univers de la musique.

“Pour moi, les musiques d’ambiance, c’était ce qui me semblait le plus intuitif, raconte-t-il. En fait, mes premières tentatives au micro, ce sont mes premiers morceaux qui sont sortis. Sur le moment, c’était le plus abordable, et j’ai perfectionné ce style pour en faire ma patte.” Cette patte, Asakura l’a rendue très identifiable, notamment par son flow singulier porté par une voix grave reconnaissable entre mille.
Cependant, le rappeur est soucieux de se renouveler. “Ce sont des questionnements qu’on a tous les jours avec mon équipe. Des fois, c’est très limitant, je me dis que je dois poser sur tel type de prod avec tel type de voix, déclare-t-il. Et on a envie de faire plus de choses. C’est pour cela qu’à terme, il y aura des morceaux très différents, c’est fondamentalement ce qu’on a envie de faire”, déclare-t-il.
Un renouveau qui ne s’effectuera cependant pas au détriment de son identité : “Après, je me dis aussi que chacun a son style, et que les gens m’aiment pour une certaine originalité. Il y aura une évolution, mais elle arrivera au bon moment”, explique-t-il.

Un futur prometteur

Au-delà de la forme, Asakura pense également à “mettre du fond”. En effet, au début du morceau “Doumesale”, le rappeur évoque le racisme.

“Je vais parler de moi, de ma couleur de peau, de mes rêves, mes déceptions. À travers ce biais-là, je pourrai aborder des thèmes de société.”


Une ligne directrice que le jeune artiste cherche encore à perfectionner. Il explique : “Je ne serais pas à l’aise en faisant un son entièrement engagé. Je ne pense pas que c’est là que les gens m’attendent. Honnêtement, je ne pense pas en avoir envie non plus. Mais je souhaite parler de moi, de ce que je connais.”
Alors que la pandémie de Covid-19 l’a empêché de se produire sur scène, Asakura s’estime tout de même chanceux. “Je pense que je fais partie des gens pour lesquels cette crise a été plus simple à gérer, explique-t-il. On fait un métier artistique, on peut enregistrer de chez nous.”
La période de confinement de mars 2020 lui a tout de même mis quelques bâtons dans les roues. “Ce qui a été compliqué, c’était les tournages de vidéos”, se souvient-il. Pour cause, le tournage du clip de son morceau “Cool” a été annulé avec ses premières dates de live. Le rappeur reste cependant optimiste : “Franchement, il n’y a rien d’autre qui a été vraiment handicapant, il y a des gens qui ont beaucoup plus souffert que nous, je pense.”
“Tout le monde se rend compte qu’il va falloir s’adapter à la situation”, constate le jeune rappeur. La crise sanitaire a en outre permis l’émergence de nouvelles habitudes chez les spectateurs : “Les gens se tournent vers le livestream par exemple. Il faut s’adapter, le retour à la normale ne va pas être avant un bon petit moment. On n’a pas le choix”, prophétise-t-il.

Lorsqu’on lui demande avec quels artistes il aimerait collaborer, Asakura cite des noms tels que Vladimir Cauchemar, ou le groupe togolais Toofan, mais également des artistes de la scène hollandaise comme Poke.

“Mon style de musique me permet de collaborer avec des artistes étrangers, on peut se retrouver sur ces rythmiques électros, un peu club. J’espère que ça se fera dans les années à venir.”

En ce qui concerne la suite, le jeune rappeur annonce qu’il sortira plus de singles et de clips afin de bien présenter son univers. L’album viendra au moment adéquat : “Quand il y aura un vrai engouement, on parlera de projet, mais je n’ai pas envie de proposer dans le vent. Mais le but, à terme, c’est de réaliser un projet, c’est sûr. J’aimerais bien y arriver à la fin de cette année, ou début de l’année prochaine.”
Un futur qui est donc prometteur pour le jeune rappeur, comme l’affirme son distributeur Spinnup* :

“Asakura a été l’un des premiers artistes à exploser via TikTok, qui s’appelait à l’époque encore Musical.ly ! Nous l’avons découvert en 2018, à la sortie de son premier titre, ‘Karaba’.

Il l’a release par hasard via Spinnup car nous étions le distributeur de Maes, et est apparu dans tous nos radars prédictifs alors qu’il était totalement inconnu. Le titre est très vite devenu viral, atteignant le million de streams rapidement, phénomène rare pour un nobody.

Aujourd’hui, conquérir TikTok et convertir en streams est sa marque de fabrique : il a réitéré sur plusieurs titres, notamment ‘Cool’ l’été dernier. On a hâte que les clubs rouvrent pour que ce succès passe du digital au physique !”

Spinnup permet aux artistes émergents et autoproduits de distribuer leur musique sur les plateformes de streaming et de tenter de se faire repérer par les directeurs artistiques des labels d’Universal Music.