Appropriation culturelle, plagiat : quand la mode se fait taper sur les doigts

Appropriation culturelle, plagiat : quand la mode se fait taper sur les doigts

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Capture d’écran YouTube Défilé Gucci

Accusé d’appropriation culturelle, Ralph Lauren rappelle que la mode a encore du pain sur la planche.

Ce jeudi 20 octobre, la Première dame du Mexique Beatriz Gutiérrez a accusé la marque Ralph Lauren de plagiat, avec ce message sur son compte Instagram : “Écoutez, Ralph : nous avons remarqué que vous aimez beaucoup les motifs mexicains […]. Cependant, en copiant ces motifs vous faites du plagiat, et comme vous le savez, le plagiat, c’est illégal et immoral”.

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Elle ajoute : “J’espère que vous ferez amende honorable auprès des communautés autochtones qui font ce travail avec amour et non à des fins lucratives”.

En effet, ce motif appartient à la communauté mexicaine qui dispose de droits d’auteur sur ces œuvres considérées comme populaires ou artisanales“.

En réponse, la marque a précisé à Reuters avoir été “surprise” par la commercialisation de cet article : “Nous sommes profondément désolés et, comme d’habitude, nous sommes ouverts au dialogue pour nous améliorer”.

Mais ce n’était pas la première fois que la mode faisait grincer des dents…

Louis Vuitton et la communauté Massaï (2012)

En 2012, Louis Vuitton a été accusé d’exploiter l’image des communautés autochtones Massaï après avoir sorti une collection largement inspirée de leurs écharpes traditionnelles. Encore une fois, les personnes “volées” n’ont touché aucun profit. Maria McCloy, créatrice sud-africaine reconnue, a réagi : “Nous sommes en colère parce que nous nous sentons exploités… Elles (les marques) doivent nous impliquer dans ce processus, sinon c’est du vol”.

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La coiffe native américaine de Karlie Kloss pour Victoria’s Secret (2012)

En 2012, Karlie Kloss a défilé pour Victoria’s Secret avec une coiffe traditionnelle amérindienne, inspirée de la culture Navajo. Cet acte a vite été dénoncé par des militants de l’identité native américaine comme étant de l’appropriation culturelle. Portées par les chefs de tribus, ces coiffes ont non seulement une fonction religieuse, mais aussi sociale. Suite à ces critiques, Victoria’s Secret et Karlie Kloss se sont excusées et la tenue a été retirée des rediffusions télévisées ainsi que des campagnes marketing de la marque.

Le Dastar de Gucci (2018)

Pendant son défilé d’automne 2018, Gucci a reproduit le turban de la communauté Sikh, nommé le Dastar. Ayant une symbolique religieuse très forte, ce turban est porté par environ 20 millions de fidèles de confession Sikh.

En réaction, le think tank Coalition Sikh, qui défend les droits de sa communauté, a posté ce tweet : “Le turban Sikh n’est pas qu’un accessoire de mode, mais un accessoire sacré et religieux représentant la foi”.

Peu de temps après, Gucci a aussi été accusé de blackface en créant un balaclava faisant allusion à un visage noir. La marque a finalement retiré ces deux articles du site ainsi que de ses points de vente.

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Les arbres coupés par Chanel (2019)

Dans le registre des scandales du monde de la mode il y a des cas d’appropriation culturelle, mais aussi d’irresponsabilité écologique.

Pour son défilé automne-hiver 2019, Chanel a coupé de vrais arbres venant de Basse-Normandie. France Nature Environnement (FNE), fédération d’associations de défense de l’environnement, critique ce choix de la marque : “Ce défilé vise à donner une image plus verte à Chanel mais s’avère en réalité en décalage complet avec les réels enjeux de protection de la nature et de l’environnement”. Ces chênes étaient vieux d’une centaine d’années selon l’organisme.

Dans le registre des scandales du monde de la mode il n’y a non seulement des cas d’appropriation culturelle mais aussi d’irresponsabilité écologique. Voici un exemple :

Pour son défilé automne-hiver 2019, Chanel a découpé des vrais arbres venant de Basse-Normandie. Suite à ça, la France Nature Environnement (FNE), réagit : “ce défilé vise à donner une image plus verte à Chanel mais s’avère en réalité en décalage complet avec les réels enjeux de protection de la nature et de l’environnement”. De plus, ils ajoutent que ces chênes auraient une centaine d’années.

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Pour sa défense, la griffe publie un communiqué : “Chanel souhaite préciser qu’il ne s’agit en aucun cas de chênes centenaires mais de chênes et de peupliers en provenance d’une forêt française du Perche, acquis dans le cadre d’un plan de coupe autorisé”.