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Ces disques, parfois honteux, qu’on écoutait quand on était ados

Ces disques, parfois honteux, qu’on écoutait quand on était ados

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Par Konbini

Publié le

Toi-même tu sais.

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Alors que la mode Facebook est actuellement à partager ses souvenirs musicaux d’adolescents, on a décidé, modestes journalistes de Konbini que nous sommes, de lever le voile, sans honte aucune, sur les albums qui ont marqué cette période charnière de notre existence – pas si lointaine pour certain(e)s. Le principe de cette enquête mémorielle ? Évoquer 10 à 15 disques qu’on a rincés entre nos 12 et nos 19 premières années d’existence. Histoire de faire le point, et de revenir, nostalgiques, sur ces morceaux qui ont formé, et parfois défoncé, nos oreilles innocentes.

Ça donne un mélange assez fort en termes de culture musicale, de Sum 41 à Jennifer Lopez en passant par les incontestables Rage Against the Machine, le (mauvais) néo-metal à la française et des albums qui sont aujourd’hui considérés comme des classiques.

Juliette, 22 ans

  • Kyo – Le Chemin : déso pas déso.
  • Avril Lavigne – Let Go : mon modèle de jeunesse éphémère. 
  • Sum 41 – Does This Look Infected? : quand j’ai cru avoir découvert le punk. 
  • Maroon 5 – Songs About Jane : le seul disque dans lequel Maroon 5 n’a pas massacré la pop.
  • Nirvana – In Utero : je me suis fringuée comme Kurt Cobain pendant six mois.
  • Jimi Hendrix – Electric Ladyland : le titre “Voodoo Chile” aura donné son nom à un blog de lycée.
  • Guns N’ Roses – Appetite for Destruction : je me suis fringuée comme Axl Rose pendant six mois.
  • Oasis – Be Here Now : le pire album d’Oasis selon la critique, le meilleur selon l’ado de 16 ans que j’étais.
  • The White Stripes – Icky Thump : statut amoureux ? En couple, psychologiquement, avec Jack White.
  • Sex Pistols – Nevermind the Bollocks : le premier album que j’ai emprunté à la bibli, pour le graver sur mon ordi.

Louis, 29 ans

  • Red Hot Chili Peppers – Californication : il a fallu que mon grand frère me fasse chier avec cet album pour que je daigne l’écouter, puis l’aimer, puis le réécouter, encore et encore. Et c’est pas fini.
  • Colour of Fire – Pearl Necklace : groupe inattendu, peu connu, mais beau mélange pour un album mélangeant le rock, le metal et une bonne dose de mèches emos.
  • Nirvana – Tout : merci à mon cousin pour ce fameux coffret des dix ans de la mort de Kurt Cobain. “Heart-Shaped Box” en boucle.
  • Stereophonics – Just Enough Education to Perform : unique achat musical quand je suis allé, pour la première fois, en Angleterre. J’ai découvert au même moment Green Day, et j’ai trouvé que c’était bien de la merde.
  • Arctic Monkeys –Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not : la rencontre avec les Britanniques de Sheffield s’est faite via le clip de “When the Sun Goes Down” qui, aux débuts de YouTube, m’avait foutu une claque.
  • Phoenix – United : le single “If I Ever Feel Better” passait sur Fun Radio, à l’époque où les radios avaient encore un tant soit peu de légitimité.
  • Garden State – Soundtrack : je ne remercierai jamais assez Zach Braff de m’avoir fait découvrir The Shins, Nick Drake et Iron & Wine
  • Enter Shikari – Take to the Skies : j’arrêtais pas de les appeler “Enter Shakira”, ça ne faisait rire que moi.
  • Deftones – Adrenaline : le pendant qualitatif du néo-metal, avec le génial Chino Moreno qui n’arrêtait pas de me dire qu’il s’emmerdait quand il était à l’école. La même, mec.
  • Incubus – A Crow Left of the Murder… : Incubus a poursuivi mon adolescence, à coups de riffs, de morceaux de fragiles et de rythmiques parfaites.
  • Muse – Origin of Symmetry : “Ouais mais, c’est de la merde, ils ont pompé sur Radiohead de toute façon.” À l’époque, je savais pas, je lisais pas Les Inrocks.
  • Pleymo – Episode 2 : Medecine Cake : j’aurais préféré oublier Pleymo et faire genre que je ne connaissais pas. Je suis honnête.
  • Slipknot – Iowa : à côté de Linkin Park et son Meteora, Slipknot m’a fait croire que j’écoutais du metal et que j’étais un dur. “People = shit.” Ils avaient tellement raison.
  • Pulp Fiction – Original Soundtrack : meilleure BO ever.
  • The Smashing Pumpkins – Mellon Collie and the Infinite Sadness : si Nada Surf m’avait expliqué la notion de popularité à l’école, c’est clairement les Smashing Pumpkins qui m’ont soumis l’idée qu’on pouvait déjà comprendre le terme “nostalgie” à l’âge de 15 ans.

Arthur, 23 ans

  • Red Hot Chili Peppers – Blood Sugar Sex Magik : parce qu’il s’agit du disque que j’ai le plus écouté de ma vie, tout simplement.
  • John Frusciante – Niandra LaDes and Usually Just a T-Shirt : parce que c’est le meilleur cadeau d’anniversaire qu’on ait pu m’offrir pendant mon adolescence, qui a confirmé que John Frusciante était mon idole, pour toujours.
  • Michael Jackson – HIStory : Past, Present & Future : parce qu’une pochette intrigante, un premier disque faisant office de best-of, un deuxième encore sous estimé qui m’a filé des frissons (jusqu’à ce que ce dernier soit complètement rayé par ma maladresse).
  • Muse – HAARP : parce que Muse en live, c’était quand même quelque chose
  • Eminem – The Eminem Show : parce que le nombre d’heures à croire que je pouvais rapper en anglais sur ce disque alors que j’avais 13 ans est incommensurable.
  • Daft Punk – Alive 2007 : parce que si Homework et plus encore Discovery me fascinaient déjà, tout ça était avant la claque Alive 2007.
  • Justice – Cross : parce qu’avec les Daft, c’est l’album qui m’a vraiment fait découvrir la musique électronique.
  • Usher – Confessions : parce que c’est l’album que j’avais en permanence dans mon lecteur mp3, dès la sixième.
  • Rage Against the Machine – Rage Against the Machine : parce qu’il est le parfait exemple de ce genre de CD qu’on achète un peu au hasard, plus pour son prix qu’autre chose, à la Fnac, et qui te suit pendant des années par la suite.
  • Bloody Beetroots – Romborama : parce que le masque de Venom était quand même stylé, et que Justice n’était plus assez énervé pour moi à un moment donné.
  • Black Eyed Peas – THE END : parce que même si c’est loin d’être leur meilleur, c’est indéniablement celui qui m’a accompagné durant tout le lycée.
  • Jack Johnson – In Between Dreams : parce que c’était la bande-son de mes après-midi à apprendre mes premiers morceaux à la guitare (avec les Red Hot, évidemment).
  • KiD Cudi – Man on the Moon : The End of Day : parce qu’il m’a fait réaliser que le rap pouvait être autre chose que ce qu’on voyait sur MTV.
  • Calvin Harris – I Created Disco : parce qu’il fut un temps où la musique de Calvin Harris n’était pas de l’EDM un peu fade et qu’il s’agirait de ne pas l’oublier.
  • N*E*R*D – Seeing Sounds : parce qu’après les avoir vus en concert à la fête de l’Huma en 2008, ce groupe a pris une place particulière dans ma vie musicale.

Cyrielle, 28 ans

J’assume.

  • Britney Spears – …Baby One More Time : je connais encore les paroles de cet album par cœur. #shame
  • Britney Spears – Oops!… I Did It Again : elle portait une combinaison en cuir rouge dans le clip d'”Oops”. Horrible, mais fascinant, même pour une jeune hétéro.
  • TLC – FanMail : ces filles étaient trop badass.
  • Vanessa Carlton – Be Not Nobody : l’époque où j’ai voulu apprendre à jouer du piano, jusqu’à ce qu’on m’explique ce qu’était le solfège.
  • Destiny’s Child – Survivor : j’étais pas assez claire de peau pour imiter Beyoncé, du coup je me suis rabattue sur Kelly. Je suis encore soulagée de ne pas avoir été Michelle.
  • Destiny’s Child – 8 Days of Christmas : quand les DC chantaient des chansons de Noël que j’écoutais en boucle l’été.
  •  JoJo – JoJo : souvenirs d’après-midi à mater les clips de MTV en boucle.
  • Brandy – Full Moon : va savoir…
  • Leslie – Je suis et je resterai : parce que pour moi Leslie était la meuf la plus cool du monde. Et je n’ai pas changé d’avis (même si je ne comprends toujours pas les paroles de ses chansons).
  • Jennifer Lopez – On the 6 : le seul bon album de J.Lo.
  • Natalie Imbruglia – White Lilies Island : l’époque où j’aurais tout donné pour ressembler à une WASP australienne. C’était il y a longtemps.
  • Nsync – Celebrity : parce que JC Chasez.
  • Justin Timberlake – Justified : parce Justin Timberlake.

Rachid, 27 ans

  • Psy 4 de la rime –Block Party : premier CD jamais gravé… et gravé à jamais (puis acheté, avec Enfants de la Lune).
  • Ma 6-T va crack-er – BO : retour aux pyramides.
  • Booba – Panthéon : l’album qui commence par le meilleur titre jamais balancé par Booba.
  • IAM – L’École du micro d’argent : demain, c’était tellement loin… depuis, petit frère a grandi trop vite.
  • Fonky Family – Si Dieu veut…/Art de Rue : deux classiques de la FF pour le prix d’un, c’était la promo sans rémission de l’époque à Leclerc.
  • Tupac – All Eyez on Me : Oooh la zon mi, prononçait-on gamins.
  • Michael Jackson – Thriller : Beat iiiiit beat iiiiit beat iiiiit beat iiiiit, one to me to fiiiiling feel ! Niveau d’anglais : toujours approximatif.
  • Taxi 3 – BO : Busta Flex, Humphrey : voilà l’équipe.
  • 113 – Les Princes de la ville : on fait notre entrée dans la banque sans faire toc, toc, toc. Ouais gros, à deux doigts de foutre la merde.
  • 50 Cent – Get Rich or Die Tryin’ : premier (et dernier) disque volé dans un hypermarché, à l’époque où je n’étais qu’un window shopper loin d’être in da club. Et qui se posait 21 questions, pas une de plus.
  • Eminem – The Marshall Mathers LP : + j’étais amoureux de Dido.
  • OutKast – Stankonia : l’époque où, ni fresh ni clean, j’étais soumis à Ms. Jackson et pas encore amoureux de Caroline.
  • Tandem – C’est toujours pour ceux qui savent : 93 hardcore. Période sombre.
  • Alpha 5.20 – Vivre et mourir à Dakar : c’est Alpha 5.20, le renoi le plus vrai, gangster en grand boubou mais y a pas plus frais.
  • Daft Punk – Discovery : jamais je n’aurais autant écouté la piste 11 d’un album.

Théo, 22 ans

  • Jimi Hendrix – Experience : le maître incontesté de la gratte. C’est tout.
  • Bob Marley – Exodus : de quoi partir en vacances le sourire aux lèvres. Et puis rien que pour le fameux “Jamming”, qui en a couché plus d’un.
  • Led Zeppelin – I, II, III, IV : obligé. impossible de dissocier ces quatre piliers du rock, même si je sais toujours pas trop quoi penser de la coupe de Robert Plant.
  • Dire Straits – Communiqué : mon père a raté le mariage de son meilleur pote pour aller les voir en concert. Du coup j’avais pas trop le choix.
  • Guns N’ Roses – Appetite for Destruction : après quelques années bien sages au conservatoire, l’album qui m’a jeté dans le hardrock. J’étais pas prêt.
  • Groundation – Hebron Gate : Quand des génies du jazz se mettent au reggae, ça peut être que bon. (Et ils ont réussi à faire pleurer un pote, oui, oui).
  • The Kooks – Inside In/Inside Out : génération lol, slims et mèche rebelle. Obligé.
  • Pink Floyd – The Dark Side of the Moon :  je crois avoir lu quelque part que cet album est tellement incroyable qu’il est encore utilisé pour tester les systèmes son des studios du monde entier. À méditer.
  • Rage Against the Machine – Rage Against the Machine : parce que dans ma chambre, c’était révolution douce entre posters de Che Guevara et intégrale d’Harry Potter. Du lourd.
  • Lil Wayne – Tha Carter III : ce mec a quand même “ESPN” tatoué sur son bras, c’est le signe d’une certaine ouverture d’esprit. Et puis y a pas que le rock dans la vie.
  • Sexion d’Assaut – En attendant l’apogée: les Chroniques du 75 : No comment.
  • The Bloody Beetroots – Romborama : premier contact avec le monde de l’électro, pas vraiment le plus subtil mais “woop woop“.
  • Green Day – American Idiot : je dois une bonne partie de mon niveau d’anglais actuel aux textes de Billie Joe.
  • AC/DC –Back in Black : le premier riff de plus de 4 notes que j’ai appris à jouer. Avant de m’attaquer au reste de l’album, plus ou moins bien.
  • The Kills – No Wow : Si si, wow ! première claque d’Alison Mosshart, entre boîte à rythmes et voix éthylisée.

Naomi, 25 ans

 

  • Sean Paul – Dutty Rock : inutile de vous dire que j’ai passé l’intégralité de mon année 2002 à me déhancher sur ce disque, qui contient notamment “Get Busy”, “Gimme the Light”, “Like Glue” et l’inoubliable “Baby Boy”.
  • Beyoncé – Dangerously in Love : le premier album solo de Queen B. Celui que j’ai écouté jusqu’à ce que mort s’ensuive dans mon Walkman Sony flambant neuf. Et que je viens de racheter à la Fnac (preuve en est).
  • Destiny’s Child – The Writing’s on the Walls : parce que “Say My Name” continue de hanter ma vie.
  • Destiny’s Child – Survivor : parce que “Bootylicious” continue de hanter ma vie (C’EST BON, LES GARS, j’en ai fini avec Beyoncé !).
  • Usher – 8701 : Notamment pour ces merveilleux pas de danse opérés sur fond de coucher de soleil dans le clip de “U Remind Me”.
  • Jennifer Lopez – J.Lo : souvenez-vous : Drake n’était encore qu’un enfant (14 ans, pour être précise).
  • Justin Timberlake – Justified : parce que la vengeance est un plat qui se mange froid.
  • Black Eyed Peas – Elephunk : “Where Is the Love”, “Hey Mama”, “Shut Up”… une époque fabuleuse.
  • Nelly – Nellyville : PARCE QUE “HOT IN HERRE” ET “DILEMMA” FONT PARTIE DES MEILLEURS MORCEAUX DE CE MONDE, POUR TOUJOURS <3
  • Saïan Supa Crew – KLR : pour l’incroyable “Angela”, déjà, mais aussi pour d’autres titres (trop vite oubliés) tels que “Raz de marée”, “G Padpo” ou “Ragots”.
  • Eve – Scorpion : qui n’a pas surkiffé en découvrant la puissance féline d’Eve dans le clip de “Who’s that Girl” ? Sans parler des empreintes de panthères tatouées dans le décolleté… priceless.
  • Zouk Love en français Vol. II, réalisé par Ronald Rubinel : parce que ce monde a besoin d’amour.

 Camille, 22 ans

  • BB Brunes – Blonde comme moi : envers et contre tout, c’est l’album que j’ai dû le plus défendre de ma dure vie de collégienne. Et que je défends parfois encore aujourd’hui. Zéro regrets.
  • Sex Pistols – Nevermind the Bollocks : les couleurs criardes et le mot “sex” ont suffi pour que j’aie envie de le piquer discrètement à mon père. Je me disais que j’écoutais un truc défendu et c’était incroyable.
  • Green Day – Bullet in a Biblemoi au collège = Green Day = Billie Joe Armstrong sur tous les murs de ma chambre. J’avais acheté cet album live d’American Idiot avec l’argent de ma tirelire Diddl.
  • La Souris déglinguée – La Souris déglinguéej’aimais l’idée d’écouter les mêmes choses que mon père quand il avait le même âge que moi : c’était le cas avec cet album (que mes amis trouvaient bizarre).
  • Ramones – Rocket to Russiac’est avec cet album que j’ai commencé à être nostalgique d’une période musicale que je n’avais pas connue et à laquelle je me suis beaucoup intéressée.
  • Alain Bashung – Fantaisie militairel’album de l’année de naissance de ma sœur, que ma mère a beaucoup écouté quand j’étais petite et vers lequel j’ai eu besoin de revenir, entre deux Green Day.
  • Blink-182 – Blink-182je déprimais sur “Miss You” et “Always”, je me remotivais avec “Feeling This” : cet album couvrait parfaitement le panel de mes sentiments d’ado lunatique.
  • The Doors – The Doorsclassique de chez classique, l’album que j’écoutais sous mon poster de Jim Morrison : un rituel chelou que je m’imposais.
  • Elvis Presley – The Essential Elvis Presleyc’est l’album qu’on mettait toujours dans la voiture pour partir en vacances avec mes parents. Pour moi, Elvis = joie, pour toujours.
  • System of a Down – Mezmerizeune pensée à ma meilleure amie avec qui j’étais hystérique à l’écoute de cet album, surtout dès les premières notes de “B.Y.O.B” – qu’on adorait jouer sur Guitar Hero World Tour.

Marc, 38 ans

  • Prince – Diamond and Pearls : j’aurais pu remplir cette liste rien qu’avec des albums de Prince. Les tubes “Cream” et Get Off” ainsi que le jazzy et toujours très bon “Money Don’t Matter 2 Night” ont déclenché le fanatisme adolescent qui allait rendre mes parents fous. Un an après, j’étais à Bercy pour mon premier gros concert et je n’ai vu personne de meilleur depuis. RIP.
  • Keziah Jones – Blue Funk Is a Fact! : il le dit lui-même, “Rythm Is Love”. Et lui, il a le rythme – la petite rythmique funky imparable, du moins. Je suis tombé sous le charme et j’ai écouté la guitare de Keziah Jones des milliers de fois.
  • Sinclair
 – Que justice soit faite ! : On pourra dire ce qu’on veut sur la suite, c’était un jeune qui faisait du funk en France, et il y en a jamais eu tant que ça.
  • Beetlejuice
 – BO : “Daaaay-O Day-ay-ay-oh”. Merci Harry Belafonte. Ah, et accessoirement il y a aussi la musique du grand Danny Elfman et l’amour que m’a donné ce film pour le cinéma.
  • Method Man
 – Tical : le souvenir du clip de “Bring the Pain” sur MTV, avec le Wu-Tang dans le métro. Du lourd.
  • The Beatles – Abbey Road : premier CD acheté au Virgin des Champs-Élysées. Le medley de la fin me fait toujours son effet parce que c’est là que j’ai compris qu’un album pouvait être plus que des chansons.
  • Assassins –L’Homicide volontaire : “Shoota Babylone”. Idéal pour éveiller ta conscience politique quand t’as seize ans et des boutons.
  • Jimi Hendrix
 – Blues : une compil’ posthume. Mais c’est le meilleur guitariste de tous les temps, et c’est du blues, rien que du blues. Hear your train comin’ ?
  • Suprême NTM – Paris sous les bombes : “Quand tu penses qu’y en a plus, y en a encore”. Le Suprême a son apogée. Mon pote S., les petits tags au Posca sur les tables du lycée et des plus gros à la Buntlack lors de mémorables virées nocturnes, les oinjs et le monde sur la corde à linge, la fois où j’ai terminé au poste, ouaip, c’était Paris sous les bombes.
  • Funkadelic
 – Free Your Mind… And Your Ass Will Follow : tout est dans le titre.
  • Johnny Guitar Watson – Ain’t That a Bitch
 : ouais, je sais, vous connaissez pas, personne s’en souvient. Mais regardez la pochette, jetez une oreille. À mi-chemin entre disco et funk, une légende de la black music.
  • Michael Jackson
 – Dangerous : pour la pochette. Pour Macaulay Culkin, Eddie Murphy, Magic Johnson, “Black or White” et “Remember the Time”. Mais bon j’étais jeune, c’était avant de découvrir la vraie majesté de la musique contemporaine, Prince.
  • Sly and the Family Stone – There’s a Riot Goin’ On : le drapeau américain, la wah-wah, “It’s a Family Affair”. Classique des classiques.
  • Ella Fitzgerald and Louis Armstrong – Ella and Louis et Ella and Louis Again : sans doute les albums de jazz les plus accessibles dans les disques de papa. D'”April in Paris” à “Autumn in New York”, c’est tous les jours Noël et tu n’as plus envie que de te glisser “Under a Blanket of Blue”.

Thibault, 27 ans

  • Manau – Panique celtique 1999, Zénith de Paris, premier concert. La France black-blanc-beur était championne du monde de foot et Martial Tricoche réussissait à relier les blocs de Villetaneuse aux fest noz de Saint-Brieuc. Tu peux pas comprendre, bonhomme.
  • The Offspring – Smash j’ai tellement poncé The Offspring que ma première adresse email était “dextpunk”, fruit d’une subtile contraction de Dexter Holland, guitariste du groupe, et… “punk”. Badass, je sais.
  • AqMe –Sombres Efforts premier concert sans supervision parentale. Premier pogo. Premier slam. Première dépression. Et la certitude implacable que “Sn’existe pas”.
  • Déportivo – Parmi eux : peu de groupes en France ont eu l’opportunité d’apprendre à jouer de leurs instruments après avoir enregistré leur premier album. Trois albums et dix piges plus tard, Déportivo résiste, vous emmerde toujours, et continue d’être le groupe de rock français le plus sous-estimé du XXIe siècle. Le premier qui me parle de Luke en prend une.
  • Noir Désir – Où veux-tu qu’ je r’garde? :  Noir Désir est inamovible. Noir Désir est un traumatisme musical incurable. 1986 ne s’en est jamais remise, et moi non plus. Faites-vous du mal, (ré)écoutez ce disque.
  • Arctic Monkeys – Whatever people Say I Am, That’s What I’m Not : avoir 16 ans lors de la sortie de “I Bet You Look Good on the Dancefloor” est l’une des seules raisons pour lesquelles je me réjouis d’être né à l’orée des années 1990. Vivement 2050, que je puisse en parler comme un vieux con.
  • Ska-P – Planeta Eskoria  LV2 espagnol, option anarcho-communisme. Dix-huit au bac. Que vengan a buscarme, carajos.
  • Sum 41 – All Killer, No Filler : même à quinze piges, on savait que c’était un peu naze. Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
  • System of a Down – Toxicity : adeptes de sensations fortes, Toxicity est la solution la moins onéreuse pour retrouver le vertige d’un Paris-New York attaché sur le toit d’un Concorde et gavé d’amphètes. À l’époque, on faisait avec ce qu’on avait.
  • The Libertines – The Libertines en 2004, Pete Doherty est le chaînon manquant entre Iggy Pop et Bob Dylan, porte des chapeaux élimés et des cravates débraillées, sent comme une bouche de métro un jour de canicule, barbote dans son propre espace-temps, dépucelle les narines de Kate Moss, se fout sur la gueule avec Carl Bârat et n’a plus passé un après-midi sobre depuis  fin 2001. Pete Doherty est l’homme le plus cool de la planète, et je suis même pas certain qu’il se souvienne de quoi que ce soit.
  • Blur – Blur : j’aimerais vachement vous raconter comment j’ai découvert ce disque totalement par hasard en farfouillant dans des rayons poussiéreux. La vérité, c’est que j’avais FIFA 98 sur Playstation et que “Song 2” me donne immédiatement envie de choper la manette la plus proche. Frisson pavlovien.
  • Pleymo – Keçkispasse ? (rien que pour l’artwork) : Tu connais beaucoup de groupes de néo-metal qui composent une chanson en l’honneur de Big Quick, l’ancienne égérie un peu bouboule du Nesquick ? U-ni-ted Nowhere.
  • Les Betteraves – Beaucoup de bruit pour (presque) rien : en 2002, les Betteraves m’ont offert le plus beau motif d’espoir qu’on puisse filer à un jeune de 16 ans aux rêves de gloire musicale : on peut jouer n’importe comment, raconter n’importe quoi, chanter faux, avoir 17 ans et tourner dans toutes les MJC de France devant des foules conquises. Nos Sex Pistols à nous, le succès en moins, le kazoo en plus. Reprends une 8-6, mon pote.
  • RJD2 – Deadringer : un jour, qu’on le veuille ou non, il faut bien grandir, laisser derrière soi ses baggys, ses cheveux longs et ses patchs Anarchy et avancer sans se retourner. Dans cette période trouble, sans repères musicaux, RJD2 est apparu comme une épiphanie. Si j’étais Christophe Colomb, Deadringer serait mon Amérique.
  • Rage Against the Machine – Rage Against the Machine : la vue. Le toucher. Le goût. L’odorat. L’alcool. Le sexe. Le sarcasme. La littérature de fiction. Internet. Le Paris Saint-Germain. Les jeux vidéo. La carte de presse. L’amour réciproque de l’être cher. Les amis. La mémoire. Quatre membres. La parole. Voilà tout ce que je préférerais perdre plutôt que de voir cet album disparaître. La dernière fois qu’un tel événement s’est produit à l’échelle humaine, il a fallu quatre Évangiles pour le raconter. FREEEEEEEEEDOMMMMM.