À voir : le discours fort de Bigflo & Oli, pour les jeunes pleins de rêves

À voir : le discours fort de Bigflo & Oli, pour les jeunes pleins de rêves

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Par Rachid Majdoub

Publié le

“Cette Victoire de la musique, elle est pour ce fan qui a un poster dans sa chambre, qui économise depuis un mois pour se payer une place de concert.”

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Si les Victoires de la musique n’ont eu, encore une fois, presque rien d’enthousiasmant. Cependant, deux ou trois moments réjouissants, entre les sacres d’Orelsan, Bigflo & Oli, Charlotte Gainsbourg, et leurs discours respectifs, sont venus quelque peu illuminer une soirée morose où Disiz, Damso ou Vald manquaient à l’appel pour représenter le hip-hop français aux côtés du rappeur caennais et des frères toulousains.

Du haut de leur jeune âge, Bigflo & Oli sont repartis avec leur première Victoire de la musique, ce vendredi 9 février, pour leur titre “Dommage” qui concourrait dans la catégorie Chanson originale de l’année. Alors qu’on les suivait en coulisses pendant la cérémonie, ils préparaient sur leur smartphone un discours “façon prompteur” au cas où ils gagneraient. Quelques mots forts de maturité qu’ils ont donc prononcés sur scène, trophée dans la poche.

“Cette Victoire de la musique, elle est pour ce fan qui a un poster dans sa chambre, qui économise depuis un mois pour se payer une place de concert, et qui a déjà attendu quatre heures dans le froid pour nous voir de plus près.

Cette Victoire elle est pour ce jeune élève qui travaille son instrument plusieurs heures par jour dans une salle du conservatoire. Elle est pour ce rappeur qui enchaîne les scènes, les scènes ouvertes, les freestyles, qui rappe depuis 10 ans et n’abandonne pas car c’est un vrai passionné. Elle est pour cette fille qui a une voix magnifique et chante dans sa chambre et sa douche et n’aura jamais le courage de chanter en public.

Elle est pour ces petits festivals sans budget qui s’accrochent, qui s’efforcent de faire vivre leur région chaque année. Elle est pour ces chauffeurs de tour-bus et ces techniciens discrets toute l’année sur la route, souvent loin de chez eux. Ces mains, ces bras qui nous portent, les acteurs silencieux de nos réussites.

Elle est pour ces artistes qui galèrent, les intermittents qui ne seront jamais connus, jamais à la télé, jamais à la radio mais qui sont essentiels à la santé de la société. Merci aux chorales amateurs, aux petits théâtres, aux SMAC, aux assos, et aux groupes de garage. C’est vous les vraies Victoires de la Musique.”

Avant de conclure sur un big up à leur ville, Toulouse, là d’où tout est parti, entre un stylo, une feuille, une chambre et des ateliers d’écriture.

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