C’est la bonne nouvelle de la semaine : après la ressortie de La Haine en 4K cet été, Studio Canal a décidé de restaurer À Bout de Souffle, le chef-d’œuvre de Jean-Luc Godard. Film iconique de la Nouvelle Vague et grande inspiration pour Quentin Tarantino ou Martin Scorsese, ce drame, tragicomique, en noir et blanc a traversé les générations depuis sa sortie en 1960.
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Premier succès du cinéaste, d’après une idée de François Truffaut — avec qui il finira par se disputer et dont il deviendra, du moins dans les consciences cinéphiles, le plus grand rival — ce film atypique met en scène l’un des couples les plus célèbres du cinéma, Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo dans la peau du anti-héros par excellence.
Qu’ils déambulent sur l’avenue des Champs-Elysées ou qu’ils fument une cigarette sur le lit, de nombreux plans sont devenus mythiques. De nombreuses répliques aussi de “Pourquoi tu ne mets jamais de soutien-gorge ?” à “Je ne sais pas si je suis malheureuse parce que je ne suis pas libre ou si je ne suis pas libre parce que je suis malheureuse” en passant bien sûr par le fameux “Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre !”
Film fondateur de la Nouvelle Vague
Histoire d’amour et de banditisme, À bout de souffle s’est façonné en rompant avec les règles de la profession d’alors, en snobant les pratiques des studios, en omettant l’utilisation des lumières artificielles, en bannissant les claps du tournage et en optant pour un montage imparfait et saccadé. En bravant les interdits, Jean-Luc Godard dévoile alors sa désinvolture qui participera à la construction de sa légende. Avec beaucoup d’irrévérence pour l’époque, il met en scène la rencontre de Michel Poiccard, petit voyou qui vient de descendre un flic, et Patricia, une jeune étudiante américaine.
Fait divers revisité, ce classique s’est inspiré des déboires d’un certain Michel Portail qui descendit un policier en 1952 et qui avait lui aussi, une petite amie américaine. La légende raconte que Jean-Luc Godard ne possédait aucun scénario solide avant d’entamer son tournage, raison pour laquelle les dialogues sont parfois improvisés et les décors souvent peu éclairés et très contrastés. On lui doit d’ailleurs ce célèbre commentaire provocant : “Tout ce dont vous avez besoin pour faire un bon film, c’est d’une fille et d’un bon flingue”.
À l’occasion de ses 60 ans, ce classique de l’âge d’or du cinéma français sera également programmé dans la sélection Cannes Classique 2020 et sera projeté à Bologne pour le festival Il Cinema Ritrovato (25 au 31 août) puis au festival Lumière à Lyon (10 au 18 octobre). Le film sortira ensuite dans les salles obscures au mois d’octobre, sans toutefois préciser la date exacte.
Pour cet anniversaire, un coffret du film sera également disponible le 4 novembre en France dans une édition collector incluant le vinyle 33 tours de la bande originale du film, un livret explicatif et une poignée de cartes postales.