En 1986, à l’époque où l’alcool coulait à flots sur les plateaux enfumés par le tabac, Michel Drucker recevait pour son émission Champs-Élysées la jeune vedette Whitney Houston, alors âgée de 23 ans, et Serge Gainsbourg. Séquence culte de la télévision, c’est 36 après que le présentateur, dans une interview pour Canal+, est revenu sur la situation la plus désagréable de sa carrière.
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“Je vais tout vous raconter. Sacha Distel était très lié à Dionne Warwick, qui était une grande chanteuse black américaine et qui était la tante de la petite Whitney. Et la tante a appelé Distel en disant : ‘Écoute, ma nièce, qui est en train de devenir une vedette très importante, vient en France, quelle télé il faut qu’elle fasse ?’ Sacha lui a dit : ‘Une seule ! Il faut qu’elle fasse Champs-Élysées, c’est un copain à moi qui présente, elle va être reçue de façon inoubliable.'”
C’est le cas de le dire : Whitney arrive sur le plateau et Drucker lui présente aussitôt Serge – “ou Gainsbarre pour les intimes” –, réputé pour son incroyable talent de chanteur/compositeur, ses soûleries, ses comportements déplacés et sa provocation.
Dans son interview, le présentateur déplore son “manque de sang-froid” : “Aujourd’hui, je lui aurais demandé de s’excuser. Ç’a été un scandale mondial. D’ailleurs, cette séquence-là que vous voyez, c’était le buzz de ces 50 dernières années à la télévision, ça passe dans le monde entier. Il m’est arrivé de me promener au Cambodge, de me promener en Israël, de me promener en Angleterre, et on me parle de ça ! C’était tellement énorme, ce qu’il lui a sorti. Je lui aurais demandé de s’excuser mais j’étais tellement sidéré. J’ai essayé de traduire comme j’ai pu, tout le monde s’en souvient.”
Si, au début de l’émission, Serge Gainsbourg se plaignait que son micro ne marchait pas, Michel Drucker aurait beaucoup donné pour que ce soit vrai. “Cette séquence, ça reste un cauchemar pour moi.” Des images représentatives d’une certaine époque des plateaux télé, mais surtout d’un média qui aura bien changé ces dernières décennies.
