Virées dans les lieux hantés, traques d’ectoplasmes… Que font les “vrais” ghostbusters ?

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Virées dans les lieux hantés, traques d’ectoplasmes… Que font les “vrais” ghostbusters ?

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Par Antonin Gratien

Publié le

Aux États-Unis, plus de 3000 organismes chassent le fantôme sans relâche.

À l’aide, les “esprits” courent toujours – enfin, selon les ghost hunters. Et là on ne parle pas des héros du cultissime SOS Fantômes (1984) ni de leur relève, dont les exploits sont brossés dans une suite logiquement baptisée SOS Fantômes : L’Héritage (2021). Non, il est ici question d’authentiques pisteurs “d’entités”. Manifestation de la Dame Blanche, démons… Tout ça, quoi. Focus sur une communauté passionnée, cousine pas si lointaine des ghostbusters fictifs, dont les pratiques n’ont jamais cessé de captiver. Depuis le succès de séries TV des années 2000 orientées enquêtes paranormales, au triomphe des contenus Youtube au format visites de manoirs “habités” par l’au-delà. Ou autre.

Esprits, êtes-vous là ?

Le pistage de forces surnaturelles n’a rien de neuf. Il faudrait (au bas mot) plusieurs années de recherche pour en recenser toutes les déclinaisons à travers les âges, et les territoires. Raison pour laquelle nous nous concentrerons seulement sur l’émergence d’un modèle “moderne” de “chasseurs de fantômes”. Que l’on songe aux 3000 groupes d’enquêteurs du paranormal dénombrés aux États-Unis par la Oxfrod University en 2015, ou à l’Union Française en Recherches Paranormales, l’approche est à peu près la même.

Des chaises se meuvent de manière autonome, un livre disparaît – bref, vous êtes témoin de ce qu’on appelle un poltergeist, dans le jargon. Il ne reste plus qu’à contacter un organisme spécialisé, afin d’amorcer une enquête dont le mode opératoire varie peu. Grosso modo une équipe se rend sur le lieu de “l’activité” à la faveur de la nuit, caméra à la main au front et magnétophone en poche, pour effectuer diverses mesures. Température, champs électromagnétiques… Une approche technofriendly (souci de scientificité oblige) plus inspirée de l’arsenal élaboré des ghostbusters que de “la méthode Warren” – celle du couple de démonologues dont les exorcismes ont inspiré Conjuring, notamment.

Télé-réalité et esprits vengeurs, un mariage heureux

Durant des années, la chasse au fantôme a adopté les traits de Bill Murray, Dan Aykroyd, Harold Ramis et Ernie Hudson, le fameux quatuor qui giboyait “l’émanation” dans SOS Fantômes. Et puis le petit écran s’en est mêlé, avec les télé-réalités Ghost Hunters (2004) et surtout Ghost Adventures (2008). Une émission présentée par Zak Bagans, figure aujourd’hui controversée du milieu (on l’accuse de trucages, entre autres), qui s’était imposé comme une sorte de Jean-Claude Vandamne du ghost hunting.

Cet aventurier d’un genre nouveau détaillait, en pleine inspections de lieux “hantés”, comment tchatcher avec les “entités”, ou différencier une banale chute de température d’avec la manifestation d’un “esprit”. Véritable référence du genre, le show a posé les jalons d’une mise en scène ultra punch de l’enquête paranormale. Caméra à l’épaule, rythme haletant… Une touche action movie dont on trouve l’écho du côté de R.I.P., la seule émission française dédiée aux enquêtes paranormales à l’époque de son lancement, en 2008.

Youtube : la relève ?

Si l’âge d’or des séries TV dédiées aux “entités” est terminé, le ghost hunting n’en finit pas d’essaimer. Ce grâce à un espace de partage idéal : Youtube. Sur la plateforme, on ne compte plus les contenus titrés “J’AI VISITÉ LE LIEU LE PLUS HANTÉ DU MONDE”, produits par des comptes plus ou moins amateurs, en matière de chasse aux fantômes.

Parmi cet océan de vidéos filmées en vision nocturne où s’entremêlent récits folkloriques, cris d’effroi et cadrages façon Projet Blair Witch, certains se sont peu à peu imposés comme des incontournables. Au jeu de la pêche à l’ectoplasme, impossible de ne pas citer GussDx, dont certaines visites “hantées” culminent à plus 1,7 million de vues. Ou encore le Grand JD, notamment auteur d’une vidéo dédiée à la “vraie” maison de Conjuring. Quelque 3,5 millions de vues, tout de même.

La preuve par l’affluence online que, même à l’ère d’une rationalité scientifique triomphante, le goût pour le paranormal n’est pas prêt de s’essouffler. Et que les adeptes se réjouissent : la franchise mère du ghost hunting devrait accueillir un nouveau membre dans sa famille, avec le 5e volet de la saga SOS Fantôme, Ghostbusters : Firehouse. Prévu pour fin 2023. 

“If there’s something strange 

In your neighborhood

Who u gonna call ?

GHOSTBUSTER !”