Même période, autre sujet. Après l’ambiance sémillante du lycée français des 60’s dans Mixte, Prime Video nous entraîne du côté, plus sombre, de la fresque d’espionnage avec Totems. Un show dirigé par Olivier Dujols (Le Bureau des Légendes) et Juliette Soubrier (Zone Blanche) retraçant le parcours d’un homme enrôlé malgré lui par les services secrets du général de Gaulle. L’objectif ? Déjouer la dernière menace soviétique, bien sûr. Une mission d’importance capitale, qui pourrait bien être mise à mal par la naissance d’un amour aux grands périls…
Goodbye, France !
Paris, 1965. La crise des missiles de Cuba n’est pas si lointaine ; le monde retient toujours son souffle. Dans ce contexte explosif un ingénieur en aéronautique sans histoire, Francis Mareuil (Niels Schneider), est chargé par son parrain de prendre contact avec un scientifique russe pour le convaincre, lors d’un congrès berlinois, de rejoindre l’Ouest. Pas banal, comme demande. C’est que ce “parrain” (Lambert Wilson) bosse à la SDECE. Soit l’ancêtre de notre DGSE.
Francis quitte sa femme (Ana Girardot) et son fils pour s’envoler vers la capitale allemande, alors partagée entre RFA et RDA. Sur place, ce novice prend peu à peu ses marques aux côtés de Virgile (José Garcia), un barbouze devenu accro à la drogue et aux plaies d’antan mal cicatrisées.
Tandis qu’il prend goût à sa nouvelle occupation, Francis, notre monsieur-tout-le-monde mué en infiltré politique, tombe éperdument amoureux de la fille du scientifique qu’il est censé approcher : Lyudmila (Vera Kolesnikova). Une pianiste prodige contrainte de collaborer avec le KGB pour… saboter l’opération française. Vous voyez le drame arriver ? Nous, oui.
Une reconstitution historique
Totems plonge de plain-pied dans une époque troublée, berceau d’innombrables récits d’espionnage, de la littérature de John le Carré au cinéma d’Alfred Hitchcock. Ah, les années 1960… Une décennie durant laquelle John Fitzgerald Kennedy avait promis rien moins que la Lune à ses citoyens (le fameux “We choose to go to the Moon “ de 1962…). Et où la Russie expérimentait de nouvelles armes (la bombe orbitale, dans Totems).
Par-delà la question géopolitique, le show verse dans le commentaire social en introduisant un arc narratif dédié à la place de la femme dans la société française de l’époque. Suivre le personnage d’Anne – compagne de Francis restée à Paris – permet d’aborder plusieurs problématiques d’alors. L’impossibilité d’avoir un compte en banque propre, l’indépendance professionnelle, l’avortement…
Dans cette série, on entend du Juliette Gréco. On aperçoit le mur de Berlin, on reconnaît des tenues vichy. Avec le soutien de Gaumont à la production, Totems met les petits plats dans les grands pour offrir une immersion détaillée dans des 60’s aux accents paranoïaques. Bond dans le passé garanti. À découvrir sur Prime Video.