On a classé (objectivement) les meilleures scènes de la Cité de la Peur

On a classé (objectivement) les meilleures scènes de la Cité de la Peur

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Par Antonin Gratien

Publié le , modifié le

LA CARIOOOOOCA.

Alain Chabat, Chantal Lauby et Bruno Carette. Dream team du groupe comique Les Nuls à qui nous devons tant de fous rires nés du visionnage de La Cité de la Peur, dont ils ont écrit le scénario. Véritable pépite du registre ciné comique français, cette référence loufoque sortie en 1994 a livré son lot de séquences cultissime. Reste à savoir laquelle est la plus poilante.

Voici notre classement, en toute objectivité, bien sûr.

#1. “Aréoport” de Nice

Odile de Ray (Chantal Lauby) est une attachée de presse pleine de ressources. Tandis qu’elle essaie — péniblement — de promouvoir durant le festival de Cannes un nanar, Red is Dead, elle dope sa campagne promotionnelle en surfant sur un étrange meurtre. L’astuce ? La victime était le projectionniste d’une séance de Red is Dead, et le modus operandi du crime (à la faucille et au marteau) est exactement le même que dans le film. Pour générer du buzz, elle fait venir à Cannes son acteur principal, un certain Simon Jérémi (Bruno Carette), ainsi qu’un garde du corps chargé d’assurer la sécurité du comédien : Serge Karamazov (Alain Chabat).

Lorsque celui-ci déboule à l’aéroport (“aréoport”, comme le prononce une voix de haut-parleur), il enchaîne les bourdes. Et n’est même pas fichu de reconnaître Odile, alors qu’elle a installé une farandole de panneaux frappés de son patronyme en lettres capitales. Puis débarque la fameuse “star” de Red is Dead, dont on aura tôt fait de comprendre qu’elle n’est pas près de décrocher un prix Nobel. Sacré trio.

#2. Quand il est content…

Il gerbe. Étonnante habitude de Simon Jérémi qui deviendra le meilleur running gag du film. Que ce soit dans une voiture, un hôtel ou dans une cabine de projection, l’acteur ne peut s’empêcher de vomir à chaque élan de joie. Alors forcément, les protagonistes prennent des pincettes lorsqu’il s’agit de lui annoncer une bonne nouvelle. Absurde, dites-vous ? Oui, et c’est bien là la signature de l’humour made in Les Nuls. On apprécie. Surtout dans cette scène où un Alain Chabat horrifié découvre “l’excentricité” de ce brave Simon.

#3. Boîte de nuit

Aïe, aïe, aïe. Coup dur pour Serge Karamazov, éconduit par Odile de Ray au profit du commissaire Bialès (Gérard Darmon), alors qu’il se croyait être un irrésistible Don Juan. Pour noyer son chagrin, l’expert en sécurité fait une virée en boîte de nuit et boit. Beaucoup. Beaucoup trop. Tant et si bien qu’il finit par empiler les insanités et manques de savoir-vivre devant un Simon Jérémi pour le moins circonspect. Priez pour qu’aucun de vos potes ne finisse dans un état pareil, et remercions ensemble Alain Chabat pour cette interprétation d’anthologie.

#4. Cariocaaaaaaaa

Malheur ! Le projectionniste qui avait été dépêché en urgence pour assurer la diffusion de Red is Dead au Palais des festivals s’est évanoui. Odile panique, Serge panique. Heureusement, Simon révèle qu’il peut remplacer au pied levé Émile, le professionnel tombé dans les vapes. Seul bémol : l’acteur a besoin d’un peu de temps. À Serge d’offrir une distraction au public. Ce sera l’improvisation d’un numéro à la fois chanté et dansé de carioca. Sur scène, Alain Chabat est vite rejoint par Gérard Darmon pour former un duo aussi improbable que jubilatoire. On en redemande.

#5. “Tu bluffes, Martoni !”

Émile se révèle être le serial killer derrière l’assassinat de cinq de ses homologues. Il est rapidement neutralisé — à l’aide d’une tapette à mouche géante, notons — mais une autre crapule rôde entre les murs du palais. Il s’agit de Jean-Paul Martoni, un politique véreux que le vaillant commissaire Bialès traque sans relâche. Au moment où le truand est pris au piège, il prend soudain Odile en otage. Et exige de la police qu’elle lui fournisse un hélicoptère pour assurer sa fuite, sinon…

Sinon il loge une balle dans la tête de l’attachée de presse. Enfin, c’est ce qu’il prétend. Les protagonistes en présence ouvrent le débat. Son pistolet ne serait-il pas vide ? Oserait-il commettre un meurtre ? En bref : bluffe-t-il ? Voyons plutôt comment termine cette séquence, crème du farfelu en même temps que dénouement 100 % barré de La Cité de la Peur. Notre médaille Palme d’or de la meilleure scène du film, incontestablement.