La Coupe de France fête cette saison un siècle d’existence. L’occasion de se replonger dans les performances historiques de grands joueurs et de cinq clubs mythiques dont les maillots sont entrés dans la légende de la compétition.
Pour le centenaire de la Coupe de France, la Fédération française de football a lancé en septembre dernier un maillot spécial célébrant les 100 ans de la compétition. L’occasion de retourner dans le passé et de (re)découvrir les équipes et maillots qui ont marqué l’histoire de cette compétition.
L’Olympique (de Pantin) (1918)
Un nom de club à peu près indéfini et un maillot qui n’en est pas vraiment un : l’Olympique représente à lui seul l’esprit de la Coupe de France.
Sans vrai maillot, mais plutôt un sublime combo polo manches longues-bermuda blanc (ça devait être la mode à l’époque), les Pantinois se hissent en finale de la Coupe de France à une époque où le football était encore à des années lumières du niveau d’organisation actuel.
Au terme d’une finale chaotique marquée par l’expulsion puis la réintégration du gardien de l’Olympique, Pantin s’impose 3-0 face au Football Club de Lyon et soulève la première Coupe de France de l’histoire, alors encore appelée Coupe Charles Simon du nom de son créateur.
Aujourd’hui, l’Olympique n’existe plus, enfin presque. L’âme du premier vainqueur de la Coupe de France vit encore au sein du club du Red Star, avec lequel l’Olympique a fusionné en 1926. Plus de polo blanc désormais, mais un maillot vert frappé d’une étoile rouge. Le club parisien ne réalisera malheureusement pas l’exploit de raviver la flamme de l’Olympique en remportant l’édition 2017 puisqu’il a été éliminé au 8e tour par les amateurs de Blagnac. Tant pis pour la tradition.
Stade Rennais FC (1971)
Pourquoi le maillot du Stade Rennais de 1971 est mythique ? Eh bien c’est simple : tout simplement parce qu’il est le dernier avec lequel les Bretons ont remporté un titre. Souvent raillés pour leur incroyable capacité à perdre des finales, les Rennais courent depuis maintenant plus de 45 ans derrière un sacre national.
Finaliste à six reprises, le club a remporté par deux fois le sésame : une première fois en 1965 et une seconde en 1971. À l’époque, les Rennais portaient cette fort jolie tunique rouge unie qui rappelle un peu les maillots de PES 4 (ceux sans licence).
Depuis, les Rennais ont adopté les rayures noires en plus du rouge et n’ont plus rien remporté, à croire que le noir ne leur porte pas chance. Finalistes en 2009 face à l’En Avant Guingamp, les Rennais ouvrent le score avant d’encaisser un doublé d’Eduardo en fin de match. Cinq ans plus tard, Rennes retrouve Guingamp en finale avec l’occasion de se venger, mais s’écroule complètement et laisse filer le titre une nouvelle fois vers le rival local, glanant au passage une réputation définitive de loser maudit de la Coupe de France.
Qui sait, peut-être que 2017 sera l’année du miracle pour les Rouges et Noirs ?
AJ Auxerre (1996)
Un maillot blanc, bleu et noir sobre, une équipe de vrais bonhommes, un entraîneur légendaire pour un doublé historique : l’AJ Auxerre de 1996 est une bouffée de football campagne, un exploit qui n’existe désormais plus que dans Football Manager. Sans grande star, isolée au milieu de la Bourgogne, avec un stade qui ne ressemble pas vraiment à celui d’une grosse écurie : rien ne prédisposait l’AJ Auxerre à la gloire, en théorie.
Et pourtant. En 1996, après avoir déjoué tous les pronostics pour s’offrir le titre de champion de France, le club bourguignon se hisse jusqu’en finale malgré un parcours d’une rare difficulté (Auxerre a notamment croisé Lyon, Paris et Marseille sur son chemin vers la finale). Avec trois futurs champions du monde (Laurent Blanc, Lionel Charbonnier, Bernard Diomède) dans le onze de départ, Auxerre affronte la modeste équipe de Nîmes, qui évolue en troisième division, au Parc des Princes.
Les Bourguignons se font surprendre en première période mais égalisent grâce à une tête de Laurent Blanc. À deux minutes de la fin, Auxerre met fin au rêve des Nîmois en prenant l’avantage grâce la tignasse blonde de Lilian Laslandes. Auxerre réalise le premier (et le seul) doublé de son histoire en Coupe de France.
Calais Racing Union FC (2000)
Calais, un nom qui résonne immédiatement pour tous les amateurs de football en France. En 2000, les Nordistes réalisent le plus bel exploit de l’ère moderne de la Coupe de France en allant disputer une finale au Stade de France face au FC Nantes, futur champion de France la saison suivante, alors que le club évoluait alors en CFA.
Arborant une tunique sang et or qui rappelle celle du rival et ami lensois tout récemment champion de France, Calais commence à se faire remarquer dès les 32es de finale en sortant le LOSC aux tirs au but. L’affaire devient sérieuse en quart de finale, quand les Nordistes viennent à bout du RC Strasbourg à la régulière (2-1) pour s’offrir une demi-finale inattendue face à Bordeaux, champion de France en titre.
Face aux Girondins, les Calaisiens font honneur à leur maillot et résistent toute la partie face à Christophe Dugarry et ses coéquipiers, avant d’enflammer le Stade Bollaert dans les prolongations. En finissant la partie sur 3-1, Calais s’offre son billet pour Paris.
En finale, les Nordistes, parés de leur maillot sang et or, relèguent le FC Nantes à un vulgaire maillot blanc et vert. Calais ouvre le score, mais ne peut rien faire face à la furia nantaise et encaisse un doublé d’Antoine Sibierski. Pas de victoire pour les Calaisiens, mais la naissance d’un mythe qui ne s’efface pas : aujourd’hui encore Calais est une référence pour tous les petits clubs qui dépassent les attentes en Coupe de France.
US Quevilly Rouen Métropole (2012)
Un petit air de Dortmund, dans le jeu comme dans le maillot, voilà comment on pourrait résumer l’incroyable parcours de l’US Quevilly en 2012. Le petit club de la région rouennaise est un habitué de longue date des grands parcours en Coupe de France : déjà demi-finaliste en 1942 et en 1968, l’US Quevilly se hisse dans le dernier carré en 2010 et échoue aux portes du Stade de France face au Paris Saint-Germain.
Deux ans plus tard, les Normands reviennent plus motivés que jamais, arborant leur tunique jaune et noire, et réalisent l’un des plus grands exploits de l’histoire de la Coupe de France.
Les Quevillois, qui évoluent alors en troisième division, écartent d’abord le SCO d’Angers, Orléans, Marseille puis le Stade Rennais. Au Stade de France, les Normands résistent tant qu’ils peuvent face à l’Olympique lyonnais, et s’inclinent finalement sur la plus petite des marges. Un exploit retentissant qui fait toujours rêver les petits poucets de la compétition.
Bonus : des joueurs mythiques (ou presque)
Parce que la Coupe de France, c’est d’abord une affaire de style, commençons avec les maillots portés par des joueurs légendaires qui n’ont bizarrement joué qu’en Coupe de France.
Le maillot porté par Jean-Patrick Pitch, célèbre attaquant de Nantes qui a brillé lors de l’édition 2008-2009 en inscrivant 2 buts.
Domagoj Rtl, grand meneur de jeu croate ayant permis à l’OGC Nice de se hisser jusqu’aux demi-finales de l’édition 1987-1988.
Jean-Pascal Pasquier, surnommé “La Brioche” en raison de son léger embonpoint, qui a fait les beaux jours de la campagne 2006 de l’Olympique Lyonnais, éliminé en quarts de finale par l’Olympique de Marseille.