À l’occasion de la sortie de son nouveau clip “Hero”, tourné aux États-Unis avec Asos et dévoilé en exclusivité pour Konbini, la jeune artiste au CV bien rempli revient sur son parcours fait d’un peu de hasard, et de beaucoup talent.
Le clip “Hero” issu de l’EP du même nom en exclusivité pour Konbini
La route de Diane Sagnier était toute tracée. Formée à la prestigieuse école des Gobelins de Paris, cette Franco-Américaine originaire de Lançon-de-Provence a d’abord fait ses armes dans la photographie, un domaine dans lequel elle s’est démarquée grâce à son monde onirique et délicat. Pendant cinq ans, elle a pensé les campagnes de griffes telles que Tara Jarmon ou Billabong, et immortalisé des artistes comme Metronomy, Cascadeur, Arthur H ou Melody’s Echo Chamber, dont elle a réalisé la dernière pochette du disque. Et puis, tout a basculé.
En 2012, la jeune femme fait la rencontre du Britannique Mike Giffts et du Suédois Leo Hellden (du groupe Tristesse Contemporaine), deux producteurs aux univers bien singuliers qui lui proposent de chanter sur quelques morceaux, “juste pour voir”, nous expliquera-t-elle. Une session improvisée dont émane instantanément une explosion de cultures et de sons, qui donne rapidement naissance à Camp Claude, une formation électro-pop-rock dont Diane Sagnier se fait la voix, la guitare, et le doux visage.
Depuis, les trois comparses ont dévoilé un premier album, Swimming Lessons, enchaîné les concerts et sorti une dizaine de clips sur lesquels notre chanteuse garde toujours un œil avisé. Dans le cadre d’Asos Supports Talent, un programme destiné à soutenir des artistes en devenir dans les domaines de la musique, de l’art, de la mode, de la gastronomie ou de la technologie, Diane Sagnier a d’ailleurs traversé les grands espaces des États-Unis pour réaliser le clip de “Hero”, un single extrait du prochain EP de Camp Claude. Une vidéo teintée de routes infinies et d’ovnis, que la chanteuse nous raconte aujourd’hui. Rencontre.
“Je continue à me voir évoluer en tant que photographe”
L’année 2016 fut synonyme de nombreux changements pour toi, entre la sortie du premier album de Camp Claude, les tournées, les interviews… Comment tu te sens ?
À vrai dire, l’année est loin d’être terminée pour moi, puisqu’on prépare un nouvel EP avec Camp Claude qui sortira à la Toussaint, et pour lequel je me gratte un peu la tête en ce moment… Avec Asos, on prépare aussi ce projet clip qui illustrera un morceau de ce nouvel EP. Mais ouais, on a fait tellement de choses cette année, de concerts notamment, c’était fou ! On a eu une petite pause cet été parce qu’on n’a pas fait beaucoup de festivals, mais on a refait pas mal de petites dates depuis la rentrée.
Avant d’intégrer Camp Claude, tu étais photographe. Tu continues toujours à faire de la photo ?
Toujours, notamment par le biais de projets commerciaux qui me permettent de vivre, tout en continuant mes projets personnels à côté. Je continue à me voir évoluer en tant que photographe, et ça me plaît. Et puis c’est un boulot qui me rend vachement plus sereine que la musique, où il y a tellement de choses à gérer ! Comme mon physique par exemple : comment me tenir sur scène, comment jouer, comment me présenter… J’ai dû beaucoup travailler là-dessus.
“Je me disais qu’au mieux, on aurait nos sons sur SoundCloud”
Comment a commencé l’aventure Camp Claude ?
Ça a commencé en 2012. À cette époque, je tournais un clip pour Mike et Leo. Ils sont passés chez moi, ils ont vu une guitare accrochée au mur, et du coup ils sont allés fouiner sur Internet et ils sont tombés sur des vieilles vidéos, quand je faisais de la folk – un projet que j’avais alors totalement laissé de côté…
Du coup ils m’ont proposé de venir dans leur studio, j’ai posé ma voix sur quelques morceaux qu’ils avaient déjà faits, et on a commencé à en créer d’autres. On se voyait assez régulièrement, mais je dois avouer qu’au départ, je n’avais aucune vision du projet, je ne savais pas du tout où ça allait. Je me disais qu’au mieux, on aurait nos sons sur SoundCloud [rires].
Mais ça a décollé…
Ouais, carrément ! On a commencé à faire écouter nos morceaux à droite à gauche, ça a plu, il y a eu une petite effervescence, quelques coups de bol aussi… Rapidement, on a commencé à faire des concerts, et depuis ça ne s’est pas arrêté. Ça m’a appris à devenir de plus en plus à l’aise avec tout : la musique, la conception visuelle, ma présence sur scène.
Quand j’ai vu le truc partir, je me suis juste dit “pourquoi pas”. D’autant plus que je suis quelqu’un d’assez passionné, c’est-à-dire que tout ce que je fais, j’ai envie de le faire à fond. Donc je ne me mets pas la pression, je ne pense pas en termes d’échec ou de réussite. Je me dis que tant que c’est là, il faut y aller à 200 %.
J’imagine que tu restes très investie dans l’identité visuelle de Camp Claude ?
Bien sûr. Je ne dirais pas que je suis “control freak”, mais j’aime bien tenir les rennes quand même [rires]. J’avais déjà fait quelques clips avant d’intégrer Camp Claude, toute seule avec ma caméra ; mais du coup, aujourd’hui je peux me permettre de tester des idées avec de plus gros budgets, que le label et ma boîte de production nous permettent d’avoir pour faire évoluer mon travail de vidéaste. Donc c’est super excitant, j’expérimente beaucoup de choses. Si j’atteins le niveau du dessus tant mieux, sinon tant pis. C’est le jeu de la vie.
“J’ai toujours eu du mal à chanter en français”
Tu es Franco-Américaine, est-ce qu’il y a une culture qui t’inspire plus que l’autre ?
À vrai dire, mes parents écoutaient très peu de chanson française (à part De Palmas), donc j’ai été uniquement bercée par de la musique anglophone, des choses comme Bruce Springsteen, The Beatles… Résultat : j’ai toujours eu du mal à chanter en français. Quand j’ai commencé à chanter et à jouer de la guitare, c’était plus des balades de Bob Dylan que du Francis Cabrel. Et puis Mike et Leo sont Anglais et Suédois, du coup on parle majoritairement en anglais. C’était logique que je chante en anglais avec Camp Claude.
Je disais aussi ça par rapport à vos clips, dans lesquels reviennent souvent cette idée de grands espaces, de grandes virées en voiture, qui évoquent clairement les États-Unis…
Oui tout à fait, j’aimerais d’ailleurs que ça se voit davantage encore ! Jusqu’ici, tous nos clips ont tous été tournés en France ou dans les environs, mais on fait tout pour que ça ressemble à Los Angeles [rires]. Par exemple, “Golden Prize” a été réalisé dans un désert espagnol, et “Swimming Lessons” en Normandie. D’ailleurs, la Normandie a été magique ! Je n’y été jamais allée, et là, on était au pied du Mont-Saint-Michel, le truc le plus kitschouille du monde… C’était magnifique.
Du coup tu as concrétisé un rêve, en partant tourner un clip aux États-Unis avec Asos Supports Talent ?
Ouais ! Asos me connaissait déjà un petit peu avant Camp Claude, on avait travaillé ensemble lorsqu’ils ont lancé Asos France, et ils m’ont aussi prêté pas mal de tenues pour mes lives. Du coup, ils m’ont naturellement proposé de présenter mon projet dans le cadre du Asos Supports Talent, et j’ai été sélectionnée… J’étais trop contente qu’ils acceptent ! Le clip est trop beau.
Tu pourrais choisir entre la photo et la musique ?
Franchement, non… impossible. Les deux me plaisent, et c’est super de faire plusieurs choses à la fois. Bon, ok, parfois je m’emmêle un peu les pinceaux [rires]. Mais c’est génial quand tu vois que l’un nourrit un peu l’autre. Tes journées ne sont jamais les mêmes.
Camp Claude sera en concert le 2 novembre prochain à la Gaîté Lyrique de Paris. Retrouvez les aventures de Diane Sagnier sur sa page personnelle et sur celle de Camp Claude. Et découvrez juste ici les autres artistes du programme Asos Supports Talent.