Violences conjugales : “c’est insidieux, ça arrive petit à petit”

Violences conjugales : “c’est insidieux, ça arrive petit à petit”

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© Konbini news

"J’ai essayé de comprendre quelles sont les mécaniques d’emprise psychologique qui font qu’on reste."

Lisa Miquet a réalisé À double tour, une série documentaire en dix épisodes poignants sur les violences conjugales. La jeune femme, anciennement journaliste chez Konbini, nous a confié avoir, elle aussi, subi des violences. “Je me suis dit : ‘comment c’est possible ?'”

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Pendant un an et demi, la réalisatrice a interrogé une centaine de victimes pour tenter de comprendre. Parmi elles, Elsa*, Jessica*, Jennifer* et Émilie* ont accepté de témoigner afin de décrypter les mécanismes d’emprise et les rouages insidieux qui amènent à la violence dans le couple, qu’elle soit psychologique, physique ou sexuelle.

De “Ce que je vis n’est pas normal, mais je l’aime” à “Ça arrive à tout le monde de s’engueuler”, en passant par “J’ai l’impression d’être folle”, “Je ne suis pas une victime“, ou les classiques “C’est de ma faute” et “Il va mal”, sans oublier le “Si je le quitte, je perds tout” : Lisa Miquet analyse et décortique ces phrases banales que l’on se répète pour tenter, par amour et sous emprise, de justifier l’injustifiable et qui forcent à tolérer l’intolérable.

Entre autres, ce travail, qui n’a “en aucun cas pour but de culpabiliser les victimes” mais plutôt de rappeler que ce sont “des personnes extrêmement fortes”, insiste Lisa Miquet, permet de casser les clichés sur les victimes et les auteurs de violences conjugales et pointe du doigt l’influence de la pop culture avec la romantisation néfastes des relations amoureuses tourmentées et le mythe du “bad boy”.

À double tour, édifiante et bouleversante série documentaire, est diffusée en ce moment sur Youtube.

*Certains prénoms ont été modifiés.