La SPA a lancé jeudi un cri d’alerte face à l’accélération de l’abandon et la saturation de ses refuges, qui ont déjà atteint leur capacité maximale d’accueil, surtout les chatteries, alors que les vacances ont à peine commencé. Depuis le 1er mai, 8 932 animaux abandonnés ont été recueillis dans les 62 refuges et Maisons SPA, soit 6 % de plus qu’en 2019 sur la même période.
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Avec 7 700 pensionnaires, “les sites sont proches de la saturation” et “les adoptions sont moins nombreuses en cette période de vacances estivales”, explique la SPA dans un communiqué, redoutant “bientôt ne plus être en mesure de prendre en charge les abandons et d’accueillir de nouveaux animaux”.
Cette tendance s’accélère en juin avec un accroissement de 14 % par rapport à 2019. L’augmentation la plus forte concerne les chats et les NAC (nouveaux animaux de compagnie, comme les rongeurs, reptiles…) dont le recueil a augmenté de 25 % sur le mois de juin par rapport à 2019.
Une situation alarmante car “cette tendance 2021 bat tous les tristes records des années précédentes”, déplorent les défenseurs des animaux, qui dénoncent “les achats faciles et déresponsabilisants sur Internet, comme sur Leboncoin et dans les animaleries, qui ont eu lieu en 2020”.
“La SPA traverse un début d’été encore plus dramatique que les précédents car nous devons gérer les conséquences de la pandémie et les dérives du business de l’animal, alerte Jacques-Charles Fombonne, président de l’organisation. C’est finalement à retardement que les animaux de compagnie deviennent les victimes collatérales de la crise sanitaire.”
Pour stopper le problème de “l’animal objet”, il attend du gouvernement la confirmation de l’interdiction de vente des animaux de compagnie en animalerie et sur Internet. “Cette triste réalité que nous vivons permettra au Sénat d’entériner les articles de loi sur les modes d’acquisition des animaux de compagnie, votés en janvier à l’Assemblée nationale”, espère le président de la SPA.
Cette proposition de loi doit aider à éviter les achats impulsifs d’animaux de compagnie, qui conduisent à trop d’abandons ensuite (environ 100 000 chaque année en France).
De son côté, le collectif ESPOAr, lancé fin juin pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie, redoute jeudi une arrivée dans les refuges de milliers d’animaux supplémentaires si l’article 3bis du projet de loi de lutte contre la maltraitance animale était voté en l’état par le Sénat, à la rentrée prochaine.
Cet article retire le droit aux associations sans refuge – majoritaires en France avec 3 200 structures sur tout le territoire contre 775 refuges – d’avoir recours à des familles d’accueil.
Konbini news avec AFP