Une importante crise hydraulique est imminente. Selon un rapport de l’Institut World Ressources (IWR) publié ce mardi, plusieurs pays de la planète se trouvent confrontés à une situation de pénurie d’eau “extrêmement élevée”.
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Depuis les années 1960, les prélèvements hydrauliques dans le monde ont plus que doublé et ne montrent pas de signes de ralentissement. “Les ressources critiques en eaux souterraines, qui représentent 40 % de notre approvisionnement en eau, s’épuisent à un rythme insoutenable”, indique Andrew Steer, PDG de l’institut.
Une carte établie par l’institut World Ressources mesure les risques de pénurie en eau, de sécheresse et d’inondations fluviales. “L’agriculture, l’industrie, et les municipalités absorbent 80 % de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne” dans les 17 pays concernés, principalement situés au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique, rapporte l’institut.
En tête de liste des pays impactés, le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Érythrée, les Émirats arabes unis, le Botswana ou encore l’Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde.
Les conséquences de ces pénuries seraient désastreuses et se manifesteraient sous la forme “d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière”, poursuit Andrew Steer. “Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse – qui vont augmenter avec le changement climatique – peuvent provoquer de terribles conséquences.”
Ce fut le cas lors de récentes crises hydrauliques dans les villes de Cap Town, Sao Paulo ou encore Chennai, sixième ville d’Inde dont le réservoir en eau est presque à sec. Cette pénurie d’eau avait obligé le gouvernement à utiliser des camions-citernes pour aller distribuer de l’eau aux habitants de la ville.
Pour l’institut, il faut agir et vite car, “comme pour tout défi, les perspectives de la pénurie d’eau dépendent de la direction stratégique opérée par chaque État”. Certains pays ont déjà commencé à instaurer quelques réglementations pour prévenir, un potentiel “jour zéro”, lors duquel aucune eau ne sortira des robinets. Dans certains États tels que l’Arabie saoudite, l’eau est facturée pour éviter les gaspillages. En Afrique, en Namibie, les eaux usées sont transformées en eau potable depuis 50 ans rappelle LCI.
Vingt-sept autres pays, dont plusieurs européens, figurent sur la liste des pays présentant une “pénurie hydrique élevée”. Une liste complète peut être consultée.
Konbini news avec AFP