En 2018, une étude de l’Union européenne sur les déchets marins affirmait que la cinquième classe d’objets les plus couramment trouvés sur les plages européennes concernait les “applications sanitaires”. On trouverait ainsi davantage de serviettes hygiéniques et de tampons sur les plages que de sacs, pailles et gobelets en plastique.
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Exaspérée par le dédouanement constant des grandes marques (qui rejettent la faute sur les consommateur·rice·s), l’activiste britannique Ella Daish aimerait voir le problème réglé à la source. Depuis deux ans, cette ancienne employée des services postaux mène une campagne auprès des entreprises productrices de produits sanitaires. Baptisé #EndPeriodPlastic, le mouvement vise à “débarrasser les produits hygiéniques de leur plastique”.
En 2019, l’impulsion populaire instiguée par la jeune femme et d’autres militantes poussait la marque britannique Sainsbury’s à ne plus produire d’applicateurs en plastique. “La preuve que le pouvoir des gens a un impact énorme”, se réjouissait alors Ella Daish auprès du Guardian. Depuis le mois de septembre, son nouveau cheval de bataille vise la marque superstar Tampax.
“Faire partie de la solution, pas de la pollution”
Pour donner corps à ses revendications, Ella Daish a demandé à ses abonné·e·s de lui envoyer les applicateurs trouvés dans la nature – en prenant toutes les précautions nécessaires. Avec 1 200 de ces applicateurs en plastique, elle a créé “quelque chose que Tampax ne pouvait pas ignorer” : un tampon géant de 1 m 80. Ce faisant, la jeune femme sommait la marque de “faire partie de la solution, pas de la pollution”.
Ella Daish affirme que, au fil des longs mois passés à désinfecter les applicateurs (parfois marqués des crocs de petits animaux les prenant pour de la nourriture), elle est devenue “une experte” quant à l’identification des marques d’applicateurs “en observant leurs couleurs, formes et motifs”. La militante affirme que 87,5 % des applicateurs en plastique ramassés dans quinze lieux différents d’Angleterre venaient de chez Tampax. Elle insiste sur la nécessité, pour ce géant du marché, d’agir. En parallèle de son œuvre, elle a lancé une pétition visant à “débarrasser tous les produits menstruels de plastique”.
Ces applicateurs sont “fabriqués par millions, utilisés quelques secondes puis jetés et mettent des siècles à se décomposer, insiste Ella Daish. Leur impact environnemental négatif est immense.” Sa pétition a déjà atteint près de 250 000 signatures (sur les 300 000 attendues) et, sur les réseaux, des utilisatrices créent leurs propres œuvres pour alimenter le hashtag #EndPeriodPlastic. De quoi peut-être faire réfléchir Tampax ?