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Un morceau du “fatberg” de Londres désormais visible en live sur YouTube

Un morceau du “fatberg” de Londres désormais visible en live sur YouTube

Par Clothilde Bru

Publié le

Image :

(c) Flickr

Cet échantillon provient d’un gigantesque bloc de graisse et de déchets mesurant près de 250 mètres de long.

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En anglais, on appelle ça un “fatberg”, ce que l’on pourrait traduire littéralement par “iceberg de graisse”. Une sorte d’énorme bouchon formé par du gras et des déchets domestiques qui s’accumulent dans les égouts des grandes villes. Celui du quartier londonien de Whitechapel est en passe de devenir une star. En effet, l’un de ces morceaux, exposé au musée de Londres depuis le mois de février, fait désormais l’objet d’un live sur YouTube.

Et pour cause : c’est une œuvre vivante, si l’on peut dire. Interrogée par Ouest-France en mai dernier, Sharon Robinson-Calver, directrice de la conservation du musée, expliquait : “À son arrivée, au début du mois de février, des asticots grouillaient à l’intérieur. Plus tard, ils sont devenus de minuscules mouches qui voletaient au-dessus de l’échantillon, emprisonnées dans la boîte de verre. Elles sont mortes.”

Si le musée de Londres a souhaité exposer un bout de ce fatberg, c’est avant tout pour sensibiliser les Londoniens à un problème qui devenait de plus en plus grave, voire menaçait leur sécurité.

“C’est comme essayer de briser du béton”

“Aujourd’hui, nos égouts sont menacés par une crise : huit fois par heure, il y a un client de Thames Water [l’organisme gestionnaire des eaux de la capitale, ndlr] qui subit un blocage causé par des déchets évacués par les canalisations, ou qui y sont jetés mais ne devraient pas l’être”, a déclaré la conservatrice, comme le rapporte France Info.

Cet organisme affirme d’ailleurs dépenser un million de livres (environ 1 115 000 euros) par mois pour se débarrasser de ces bouchons de gras et de déchets.“C’est comme essayer de briser du béton”, avait affirmé le chef du réseau déchets de Thames Water, lors de la découverte du fatberg dont provient le morceau exposé au musée de Londres. C’était il y a près d’un an, sous les rues du quartier de Whitechapel. Il mesurait 250 mètres de long et pesait près de 130 tonnes.

Lorsqu’ils entrent en contact avec l’eau froide et calcaire des égouts, la graisse et les déchets domestiques se solidifient pour former ces incroyables amas. Les lingettes, que beaucoup de personnes pensent biodégradables, seraient particulièrement responsables.

Des produits dérivés “Fatberg”

Il a fallu trois semaines pour extraire un fragment du fatberg, dans des conditions périlleuses. Grouillant de bactéries, il dégage des gaz inflammables qui le rendent hautement toxique. Dans son écrin de verre de la taille d’une boîte à chaussures, ce morceau de fatberg attire les badauds dans le musée. Selon Ouest-France, le nombre de visiteurs a quasiment doublé par rapport à l’année dernière à la même période.

Certainement dans l’idée de surfer sur la “Fatberg mania”, le musée a eu la riche idée de lancer des produits dérivés, pas toujours de très bon goût. Il est désormais possible d’acheter un tote bag “Don’t feed the Fatberg”, ainsi que des peluches et même des confiseries marronâtres qui ressemblent à l’original.

Depuis une quinzaine de jours, on peut aussi suivre l’évolution du morceau de fatberg en direct sur YouTube, via la “FatCam”. Selon certains fins observateurs, le petit morceau violet qui dépasse du Fatberg, en bas à gauche de l’image de la vidéo, serait un bout d’emballage des célèbres barres chocolatées Cadbury. On vous laisse juger.