Buenaventura (la “bien heureuse” en français) porte bien mal son nom. Surnommée par le New York Times “la ville la plus mortelle du monde”, ou encore “la capitale de l’horreur” par la BBC, cette ville du centre ouest de la Colombie est en proie à une vague de crimes qui préoccupent ses plus hauts responsables.
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Selon le radio de Bogotá Bluradio, 51 personnes y sont mortes assassinées entre le mois de janvier et le mois de mai. C’est 20 de plus que l’année dernière, à la même période. Récemment, les habitants de Buenaventura ont été traumatisés par l’assassinat d’une petite fille de 11 ans, dont le corps présentait des traces de tortures et d’abus sexuels.
C’est à la suite de ce fait divers que Monseigneur Rubén Darío Jaramillo Montoya, évêque de Buenaventura, a fait une déclaration qui a de quoi surprendre :
“Nous voudrions faire le tour de tout Buenaventura, depuis les airs, afin de déverser de l’eau bénite pour voir si on peut l’exorciser, expulser ces démons qui sont en train de détruire le port, pour que Dieu la bénisse et qu’il fasse sortir tout ce mal qui a envahi nos rues.”
“Le Diable se manifeste dans la maladie, le vol, la mort et la corruption et dans toutes ces choses qui trouvent refuge dans le cœur des hommes et des femmes. […] Dieu peut les en extraire, et faire qu’une personne qui agit mal change.”
Selon l’évêque de Buenaventura, cet exorcisme à grande échelle est prévu pour le milieu du mois de juillet, durant des fêtes locales censées réunir plusieurs responsables religieux. Il compte utiliser un hélicoptère fourni par l’armée pour sauver cette ville portuaire de quelque 325 000 habitants. Surnommée “le pays du Sacré-Cœur”, la Colombie est très pieuse : près de 80 % des habitants se disent catholiques.