L’ex-président américain Donald Trump a demandé jeudi à la Cour suprême de bloquer le transfert de documents à une commission parlementaire chargée de faire la lumière sur son rôle dans l’assaut mené le 6 janvier par ses partisans contre le Capitole.
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Les avocats du milliardaire républicain ont demandé à la plus haute juridiction des Etats-Unis d’annuler une décision prise début décembre par une cour d’appel fédérale, qui avait rejeté sa tentative de maintenir la confidentialité des archives de la Maison Blanche.
Cette cour d’appel avait ouvert la voie le 9 décembre au transfert de centaines pages de documents à la commission parlementaire qui enquête sur l’attaque contre le Congrès américain, qui a choqué les Etats-Unis et le monde. Elle lui avait toutefois laissé quatorze jours pour adresser un recours à la Cour suprême, ce que l’ex-président a donc fait in extremis.
Donald Trump, qui reste central dans son camp et n’exclut pas de se représenter à la présidentielle de 2024, veut garder secrètes ces archives incluant entre autres les listes de personnes lui ayant rendu visite ou l’ayant appelé le 6 janvier, que lui réclame une commission parlementaire aux mains des démocrates.
Cette “commission spéciale” de la Chambre des représentants a réagi en demandant à la Cour suprême d’accélérer l’examen de la requête de Donald Trump, arguant selon la presse américaine qu’un retard “causerait un grave préjudice” à la commission ainsi qu’au public américain.
La commission a été mise sur pied pour évaluer le rôle joué par Donald Trump et son entourage dans l’attaque menée par des milliers de ses partisans sur le siège du Congrès pour tenter d’empêcher les élus de certifier la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden à la présidentielle.
L’ancien président, qui nie toute responsabilité dans l’attaque, dénonce “un jeu politique” et refuse de collaborer. Il a saisi la justice au nom d’une prérogative du pouvoir exécutif de garder confidentielles ses communications, même en cas d’assignations émises par le Congrès et “même après la fin de son mandat”.
– Conférence de presse anniversaire –
Donald Trump a annoncé cette semaine qu’il tiendrait une conférence de presse depuis son fief de Mar-a-Lago, en Floride, le 6 janvier, pour l’anniversaire de l’attaque, répétant — sans fondement — que l’élection de novembre 2020 lui a été volée.
L’ex-président en a profité pour critiquer la commission d’enquête parlementaire, en l’accusant d’être “extrêmement biaisée”. Elle devrait plutôt enquêter sur “l’élection présidentielle frauduleuse de 2020”, a-t-il dit.
La commission parlementaire mène une course contre la montre car elle veut à tout prix publier ses conclusions avant les élections législatives de mi-mandat, dans moins d’un an, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer ses travaux.
Mais Donald Trump a intimé à son entourage de ne pas collaborer, et des batailles judiciaires pour savoir s’ils doivent ou non témoigner vont ralentir le processus.
L’ombre de l’ex-président continue de planer sur le paysage politique américain.
Dans un entretien diffusé mercredi soir par la chaîne ABC, le président Biden, âgé de 79 ans, a affirmé qu’une candidature de Donald Trump dans trois ans l’inciterait à briguer un second mandat.
“Pourquoi ne me présenterais-je pas face à Donald Trump s’il était candidat? Cela augmenterait les chances que je me présente”, a-t-il lancé.
Konbini News, avec AFP