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Troubles digestifs, dérèglement du cycle menstruel, perte de cheveux… 8 effets méconnus du tabac

Troubles digestifs, dérèglement du cycle menstruel, perte de cheveux… 8 effets méconnus du tabac

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© Boy_Anupong / athima tongloom / Getty images

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Par Clothilde Bru

Publié le

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, sachez que fumer n’est pas dangereux que pour les poumons.

Quelque part dans un coin de leur tête, les fumeurs savent bien que le tabac n’est pas nocif que pour leur système pulmonaire. Depuis une dizaine d’années, les paquets de cigarettes et de tabac arborent des visuels de prévention tous plus dégoûtants les uns que les autres, censés alerter sur les méfaits de cette “drogue”.

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On estime que la France compte entre 10 et 15 millions de fumeurs. Si la plupart d’entre eux sont avertis des dents qui jaunissent, de l’altération du goût et surtout du cancer du poumon, connaissent-ils les autres effets délétères du tabac ? Nous en avons répertorié huit, mais il y en a évidemment bien plus au compteur.

  • Tabac et cancer du sein

La cigarette est connue pour être responsable du cancer du poumon. Mais plusieurs études du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont mis en lumière son rôle dans l’apparition d’autres cancers : cancer de la gorge, de la langue… mais aussi cancer du sein.

Dans une étude publiée en 2014, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a prouvé que la cigarette augmentait de 16 % le risque de contracter un cancer du sein, et ce, même s’il ne s’agit que de tabagisme passif. Par ailleurs, “commencer à fumer jeune, avant une première grossesse, augmente davantage le risque de cancer du sein plus tard dans la vie”, conclut ce travail de recherche.

  • Tabac et diabète

Le tabac augmenterait aussi le risque d’avoir du diabète. “La cigarette, en raison des nombreuses substances toxiques qu’elle contient, et le tabagisme, qu’il soit actif ou passif (subi), ont des effets nocifs avérés sur le système cardiovasculaire et métabolique. Le tabac augmente considérablement le risque de complications du diabète”, explique ainsi la Fédération française des diabétiques.

  • Tabac et perte de cheveux

“Il est établi que le tabagisme peut être responsable d’une chute de cheveux et notamment de l’alopécie androgénétique”, explique Tabac info service, avant de se montrer un peu plus rassurant et d’ajouter que ce type d’alopécie n’est pas définitif. En effet, “les toxines contenues dans le cuir chevelu sont éliminées peu à peu. La repousse des cheveux est possible après quelques mois de sevrage”.

Selon le site de prévention, la chute des cheveux est provoquée par un manque d’oxygène et un manque d’irrigation du cuir chevelu dont le tabac serait à l’origine :

“Les follicules pileux ont besoin d’oxygène, de nutriments et de minéraux pour produire des cheveux sains. Les produits chimiques toxiques contenus dans la fumée de cigarette peuvent affecter la circulation, réduire les vaisseaux sanguins et interrompre la circulation sanguine. Lorsque les follicules ne reçoivent pas le sang dont ils ont besoin pour se nourrir, le cycle de croissance des cheveux est interrompu.”

  • Tabac et cicatrisation

Fumer allongerait le temps de guérison d’une fracture de six semaines, rapportait Le Figaro en 2013, en se basant sur une étude menée par des chercheurs de Pennsylvanie.

“La cigarette retarde la reconstruction des tissus osseux et augmente le risque de complications“, écrit le quotidien national sur son site Internet. “Au point que la guérison d’un tibia cassé prend en moyenne six semaines de plus chez un fumeur que chez un non-fumeur”, conclut-il.

  • Tabac et fertilité

Ce méfait du tabac affecte autant les hommes que les femmes. “D’ailleurs, chez les couples fumeurs, le délai normal de conception est doublé”, précise Tabac info service. Et d’expliquer que, chez les hommes fumeurs, “les spermatozoïdes présentent plus fréquemment des anomalies anatomiques qui sont à l’origine d’une diminution de la mobilité et d’une plus grande difficulté à pénétrer dans l’ovule”.

Pour les femmes fumeuses, “le tabac réduit la fertilité de manière proportionnelle à la quantité de cigarettes fumées chaque jour”. En effet, non seulement la nicotine entraîne des modifications hormonales, mais elle a aussi un effet délétère sur “la glaire du col de l’utérus (où nagent les spermatozoïdes)” et “les cils microscopiques qui tapissent l’intérieur des trompes (et qui aident les spermatozoïdes à atteindre l’ovule)”.

Par ailleurs, l’arrêt du tabac entraîne un retour à une fertilité normale chez la femme en quelques semaines. Chez l’homme, on estime qu’il faudra trois mois pour constater une amélioration, soit le temps nécessaire pour fabriquer un spermatozoïde.

  • Tabac et cycle menstruel

Comme on vient de l’expliquer, le tabagisme agit sur le système hormonal. Il peut donc aussi agir sur le cycle menstruel. Selon Tabac info service, “le tabagisme diminue les sécrétions d’œstrogènes, hormones associées au cycle menstruel de la femme. Les fumeuses souffrent donc plus souvent de troubles du cycle menstruel (cycle irrégulier, douleurs)”.

Par ailleurs, le tabagisme peut être responsable de ménopauses précoces.

  • Tabac et opérations

S’agissant de chirurgies, certains savent peut-être déjà qu’il est parfois recommandé de ne pas fumer avant une opération. “Le tabagisme péri-opératoire augmente les risques généraux (infectieux et coronaires, d’être transféré en réanimation…) et les risques chirurgicaux (complications de cicatrice, de lâchage de sutures, de retard de consolidation osseuse…)”, explique dans le détail Tabac info service.

Et d’ajouter : “Un arrêt du tabagisme six à huit semaines avant une intervention chirurgicale programmée est recommandé […]. Un arrêt dans les jours qui précèdent l’intervention représente un bénéfice.”

  • Tabac et troubles digestifs

Commençons par rappeler que lorsqu’on fume une cigarette, on inhale “environ 4 000 substances chimiques” qui ont des effets délétères sur le système digestif. Ces dernières dérèglent notre transit et peuvent être responsables de pathologies digestives et intestinales plus ou moins sévères.

Selon Tabac info service, “la nicotine a un effet stimulant sur l’intestin”. Ainsi, “de nombreux fumeurs utilisent le tabac comme méthode de régularisation du transit. Chez le fumeur, l’intestin devient lui aussi dépendant de la nicotine pour fonctionner. À l’arrêt de la cigarette, des problèmes de constipation, des ballonnements peuvent surgir”.

À noter qu’après l’arrêt du tabac, le système digestif retrouve son fonctionnement normal en un ou deux mois en moyenne. La preuve que s’arrêter, c’est voir des effets positifs presque immédiats. Courage à toutes celles et ceux qui profitent de ce 31 mai pour essayer d’en finir avec cette mauvaise habitude.