Malgré une baisse enregistrée lors de la crise sanitaire, le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises a de nouveau augmenté en juin, pour s’établir à 67 971 détenus au 1er juillet, selon les données statistiques du ministère de la Justice consultées mercredi par l’AFP.
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Au 1er juillet, les prisons françaises comptaient 67 971 détenus pour 60 398 places opérationnelles, contre 66 591 au 1er juin et 65 384 au 1er mai, soit une augmentation de 2 587 prisonniers en deux mois. Cette croissance est de +15,7 % sur un an : on comptait 58 695 détenus au 1er juillet 2020.
La densité carcérale dans les 188 établissements pénitentiaires s’établit désormais à 112,5 %, contre 109,5 % au 1er juin et 108 % au 1er mai.
Elle est de 132,2 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines, en augmentation de plus de 20 points par rapport au 1er juillet 2020. La densité carcérale atteint même 198,5 % à la maison d’arrêt de Tarbes.
Au 1er juillet, 1 138 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas posé au sol, l’un des instruments de mesures de la surpopulation carcérale. Ils étaient 431 il y a un an.
Comme les mois précédents, 19 221 personnes, soit près de 30 % des personnes incarcérées sont des prévenus détenus dans l’attente de leur jugement.
La France déjà condamnée pour son surpeuplement chronique
Le nombre de mineurs écroués est quant à lui en très légère diminution de 0,5 %, avec 771 au 1er juillet contre 779 il y a un mois. Ils représentent environ 1 % de la population carcérale totale. La part des femmes détenues reste aussi stable avec 3,3 %.
Au total, 83 511 personnes étaient placées sous écrou au 1er juillet, dont 15 540 non détenues faisant l’objet d’un placement sous surveillance électronique (14 828) ou d’un placement à l’extérieur (712), des chiffres stables.
La surpopulation carcérale est régulièrement épinglée. La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait condamné la France en janvier 2020 pour son surpeuplement chronique et l’avait enjointe à le résorber définitivement.
Au printemps 2020, à la faveur de la crise sanitaire, le nombre de détenus avait drastiquement chuté, enregistrant une baisse de 13 000 personnes, et le taux d’occupation moyen des prisons était passé pour la première fois en vingt ans sous le seuil des 100 %.
Mais depuis la reprise de l’activité judiciaire en septembre, la population carcérale ne cesse de grimper. Face à cette flambée, plusieurs organisations ont à nouveau sonné l’alerte début juin et exhorté Emmanuel Macron à agir pour “en finir” avec cette surpopulation.
Konbini news avec AFP