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Sur TikTok, Nidonite répond aux remarques sur son voile : “Si le voile, c’est pour cacher la beauté, je crois qu’il est en panne”

Sur TikTok, Nidonite répond aux remarques sur son voile : “Si le voile, c’est pour cacher la beauté, je crois qu’il est en panne”

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Par Julie Breon

Publié le

"Vu que j’ai l’audace d’être une femme qui, en plus de ça, est ancrée dans la foi musulmane et porte le voile, je reçois pas mal de messages sulfureux."

Nidonite est créatrice de contenus, principalement sur TikTok, et elle vit en Suisse. Une bonne partie des commentaires qu’elle reçoit “vont dire qu’en gros, le voile, ça représente telle et telle chose, et donc [qu’elle est] la dépravation la plus totale”, nous raconte la jeune femme.

En ce qui concerne ceux qui, a contrario, l’encouragent, “quand ils voient une femme qui ne se limite pas à être un objet, ils sont super contents”. Le point commun entre ces deux situations : “J’ai été un petit peu utilisée, comme un objet, pour prouver, ou pas, l’opinion des gens.”

“Ma vie sexuelle, on ne la laisse pas tranquille”

Selon Nidonite, soit elle est “hyper-sexualisée”, soit elle est “hypo-sexualisée”“Non, mais ça ne va pas, vraiment tous les commentaires ‘Je te baise’ ou bien ‘Je ne te baiserai jamais’, mais tu as une chance avec moi pour dire ça ?” lâche-t-elle.

“Je ne parle pas beaucoup de sexualité, mais j’en parle. Ça veut dire que le fait que j’en parle, c’est déjà trop. Peut-être qu’on voit une femme… Déjà, elle est censée être pudique, si en plus elle porte le voile… Image de la sainte-nitouche, mais qu’est-ce que tu en sais ? C’est ma vie privée.”

“Moi, je veux juste vivre”

Nidonite a plusieurs passions, dont la moto. Et quand elle reçoit un commentaire disant que “le fait d’être assise sur la moto prend la forme de tes jambes et c’est haram”, elle n’hésite pas à répondre.

“Je vais arrêter de marcher parce que ce n’est pas discret ? La vérité, entre les musulmans extrémistes, qui veulent nous dire comment vivre, les fachos racistes qui ne veulent pas qu’on vive… Eh, mangez votre seum, c’est tout ce que vous aurez. On va continuer à vivre.”

“Pour moi, c’est une forme d’extrême. Je prends un truc, j’enlève tout le reste, point”, a-t-elle dénoncé.

“Je ne veux pas me calquer constamment aux normes des autres. Il existe un champ de liberté qu’on a le droit d’utiliser et que personne n’a le droit de nous prendre.”