Prix du permis de chasse national divisé par deux, élargissement de la liste des espèces chassables… la Fédération nationale des chasseurs est sortie gagnante de la réunion qui s’est tenue lundi 27 août à l’Élysée. La couleuvre de trop pour Nicolas Hulot ?
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À peine rentrées de vacances, les équipes de l’Élysée recevaient ce lundi 27 août la Fédération nationale des chasseurs. Au terme de cette réunion, les chasseurs ont obtenu la baisse du prix du permis de chasse national et une nouvelle “gestion adaptative” des espèces chassables. Le lendemain matin, sur France Inter, Nicolas Hulot annonçait qu’il démissionnait de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire. Coïncidence ?
Nicolas Hulot : "Sur un enjeu aussi important, je me surprends tous les jours à m’accommoder des petits pas" #le79inter pic.twitter.com/bvCi9g7JSv
— France Inter (@franceinter) 28 août 2018
Selon France Info, 1,2 million de Français pratiquent la chasse chaque année. Il se murmure que c’est la raison pour laquelle Emmanuel Macron se montre complaisant à leur égard. En effet, 1,2 million de chasseurs, c’est autant d’électeurs potentiels.
Toujours est-il qu’au terme d’une réunion qui a duré deux heures – en présence du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, de l’ex-ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, et de son secrétaire d’État, Sébastien Lecornu, chargé du dossier –, ils ont obtenu plusieurs victoires.
Le prix du permis national de chasse devrait ainsi être divisé par deux. Il coûtera désormais 200 euros, contre 400 euros auparavant. Si la Fédération nationale des chasseurs se veut rassurante en avançant que seulement 10% des chasseurs français possèdent ce permis national, nul doute que cette ristourne devrait encourager de nouveaux candidats.
Vers une augmentation du nombre d’espèces chassables ?
L’autre principale préoccupation des défenseurs de l’environnement tient à l’ouverture de la liste des espèces chassables. Aujourd’hui, elle recense une soixantaine d’oiseaux et mammifères, parmi lesquels l’oie cendrée, le blaireau ou encore le sanglier. Dans le cadre d’une nouvelle gestion des espèces chassables dite “adaptative“, certains animaux aujourd’hui protégés pourront être ajoutés à la liste, comme les cormorans.
“Cela veut dire en fait que si on a beaucoup d’animaux, on peut taper dedans. Je n’ai pas cette conception des choses et je souhaite que 64 espèces soit la limite maximum du nombre d’espèces chassables”, a réagi Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dans les colonnes de Libération.
Pour rappel, le principe d’une “gestion adaptative” avait été retenu dans le plan biodiversité présenté en juillet par Nicolas Hulot. Elle repose sur “un renforcement de la collecte des données sur l’état de conservation des espèces et sur les prélèvements des chasseurs”, comme le rappelle France Info. En gros, il s’agit d’ajuster les quotas de chasse en fonction des effectifs des différentes espèces et des dégâts qu’elles provoquent.
Une chose est sûre : entre un président ouvertement favorable au retour des chasses présidentielles et le départ de Nicolas Hulot, les défenseurs de l’environnement ont de quoi s’inquiéter.